Bal d’ouverture


Tadej Pogacar est passé à l’offensive pour la première fois du Tour de France, hier. S’il n’est pas parvenu à déposer Jonas Vingegaard dans la pente, le champion du monde a ensuite dominé Mathieu van der Poel dans le sprint à Rouen.

9 Jul 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL ALEXANDRE ROOS

ROUEN – Qu’est-ce qu’on aime la platitude de cette première semaine, ces côtes aux altitudes de pustules qui font quand même des dégâts considérables, la rampe Saint-Hilaire et ses 131 m de haut qui ont tordu la course dans le final à Rouen. Sur la première semaine, jusqu’au Massif central lundi prochain, rien qui dépasse à l’horizon, à peine plus de 300 m d’altitude jeudi dans le troisième volet normand. Tout le monde avait relevé cette absence de montagne jusqu’à la 10e étape, sous-entendant un ennui à venir, et pourtant il y a de la course. Un terrain de jeu idéal avec du mouvement, du suspense, différentes catégories de coureurs qui entrent en collision, pas toujours les mêmes personnages, les favoris du général face à la meute des puncheurs, Tadej Pogacar contre Mathieu Van der Poel, et des écarts qui se creusent, car ce n’est pas juste un feu d’artifice gratuit.Tadej Pogacar a lancé hier une attaque dans la rampe de Saint-Hilaire – dont le sommet était situé à 5 km de l’arrivée à Rouen – à laquelle Jonas Vingegaard a répondu.

Des outsiders qui flanchent en 20 bornes

Il suffit de voir les pertes de ce mardi de certains des outsiders, en une vingtaine de bornes de bagarre : encore une trentaine de secondes pour Primoz Roglic et Enric Mas, près de quarante pour Carlos Rodriguez, pas loin de la minute pour Felix Gall, Santiago Buitrago ou Florian Lipowitz.

On avait déjà de plus en plus d’attirance pour la moyenne montagne, ses scénarios débridés, son terrain sans répit, et il faut croire que le Tour de France continue de se libérer de l’étau de la haute montagne, qui n’a plus le monopole du spectacle et des explications entre favoris, bien aidé il est vrai par une génération de coureurs qui peut mettre le feu partout.

Pogacar a actionné ses pistons chacun leur tour

L’étape a bien sûr bénéficié des envies de Pogacar, qui avait décidé que ce serait là qu’il sortirait les couteaux pour la première fois dans cette Grande Boucle. Le champion du monde n’a pu être que satisfait du comportement de son équipe autour de lui, des pistons qu’on actionne chacun leur tour à un moment précis, plutôt que tout le monde à l’avant pour une démonstration de force.

On a ainsi vu Tim Wellens et Marc Soler s’occuper du durcissement après la côte de Bonsecours, à 20 km du terme, puis Jhonatan Narvaez en protection dans la partie de transition où ils étaient en sous-nombre face aux Visma, avant que l’Équatorien n’enflamme le pied de Saint-Hilaire pour préparer l’attaque de son leader.

Ce fut ensuite au tour de Joao Almeida de revenir de l’arrière dans les tout derniers kilomètres pour escorter son leader. Tout cela a permis à Pogacar de remplir son objectif du jour, remporter cette étape et décrocher une 100e victoire, à seulement 26 ans, un vertige, si bien qu’on s’est demandé s’il n’avait pas laissé son maillot blanc à pois rouges lundi, autant pour zapper le protocole que pour passer ce cap prestigieux avec le maillot irisé, plutôt qu’en tenue de champignon géant. Mais ce n’est qu’une hypothèse.

Le Slovène n’avait en revanche sans doute pas prévu de réussir de cette manière, ce qui lui a forcément moins plu. Il n’a pas réussi à déposer Jonas Vingegaard dans la rampe Saint-Hilaire, quand il a attaqué à 5,5 km de l’arrivée, même si à un moment le fil s’est distendu, mais Pogacar lui-même a plafonné et dû se rasseoir. C’est un bon point avec lequel le Danois est rentré à l’hôtel hier soir, encore plus que sa 3e place, c’est certain, d’autant que sa formation a aussi tenu la marée, mais cela ne permet pas non plus d’extrapoler pour plus tard. L’an passé, Vingegaard avait également obtenu le match nul dans la montée de San Luca à Bologne, sur un terrain favorable à son adversaire, en début de Tour, mais a posteriori, cela n’avait pas éclairé la suite. Leur neutralisation hier a en tout cas permis à Van der Poel, Almeida, Remco Evenepoel, Matteo Jorgenson et l’épatant Oscar Onley (4e à l’arrivée), qui réalise un début de course très solide, de les rejoindre.

Des Bleus présents, en deuxième rideau

Les Français pataugeaient un peu plus qu’à Boulogne-sur-Mer, mais, hormis Julian Alaphilippe, handicapé par une crevaison dans le final, ils étaient là, en deuxième rideau. Si Kévin Vauquelin, quand même 10e, est resté en carafe avec Mattias Skjelmose, Romain Grégoire a, lui, réussi à accrocher le bon wagon à moins de 2 km du but, au prix d’une superbe descente, et sa 5e place sur la ligne est encore une performance maousse, étant donné le pedigree du podium devant lui.

La baston a été si féroce qu’elle a même plié van der Poel (2), qui n’avait plus rien en réserve dans ce sprint normalement à sa main et qui a sauvé son Maillot Jaune à l’addition des places depuis le début. Une bataille dans laquelle on aurait aimé voir Lenny Martinez, et on se demande bien qui de lui ou de son équipe a eu le génie de l’envoyer dans l’échappée et surtout pourquoi. À 21 ans, il doit se confronter à la dureté du Tour, pas soigner son moral après un départ à l’envers dans une fuite en avant, où il a gaspillé des jambes qui auraient pu lui permettre de jouer dans une étape dessinée pour ses qualités.

Place aujourd’hui au contre-lamontre, « le premier véritable test de l’état de forme de chacun », comme l’a décrit Pogacar. Evenepoel est au matin de son grand objectif de juillet et il est le grand favori sur ce parcours plat de 33 km. Le Belge pense même pouvoir gratter le Maillot Jaune et 58 secondes sur Pogacar, ce qu’on ne parierait peut-être pas, car le Slovène va défendre ses huit secondes sur Vingegaard. Le deuxième round d’une opposition directe entre les deux monstres qui pourrait se prolonger deux jours de plus, demain vers Vire et vendredi à Mûr-de-Bretagne. La montagne est encore loin, et alors?

***

Fischio d'inizio

Tadej Pogacar è passato all'attacco per la prima volta ieri al Tour de France. Pur non riuscendo a staccare Jonas Vingegaard in salita, il campione del mondo ha dominato Mathieu van der Poel nello sprint a Rouen.

9 luglio 2025 - L'Équipe
DAL NOSTRO INVIATO SPECIALE ALEXANDRE ROOS

ROUEN - Quanto ci piace la piattezza di questa prima settimana, queste salite ad altezze pustolose che fanno ancora danni notevoli, la rampa di Saint-Hilaire alta 131 metri che ha stravolto la corsa nel finale di Rouen. Nel corso della prima settimana, fino al Massiccio Centrale, lunedì prossimo, non c'era nulla all'orizzonte, appena più di 300 m di altitudine giovedì nella terza tappa in Normandia. Tutti avevano sottolineato l'assenza di montagne fino alla 10ª tappa, lasciando intendere una noia a venire, eppure le "corse" ci sono. Un terreno di gioco ideale con movimenti, suspense, diverse categorie di corridori che si scontrano, non sempre gli stessi personaggi, i favoriti assoluti contro il branco di puncheurs, Tadej Pogacar contro Mathieu van der Poel, e i distacchi che si ampliano, perché non si tratta solo di uno spettacolo pirotecnico gratuito. Ieri, Tadej Pogacar ha sferrato un attacco sulla rampa di Saint-Hilaire - la cui cima si trovava a 5 km dal traguardo di Rouen - a cui ha risposto Jonas Vingegaard.

Gli outsider perdono terreno in 20 chilometri

Basta guardare i distacchi subiti da alcuni degli outsider martedì, in soli venti chilometri di gara: una trentina di secondi in più per Primoz Roglic ed Enric Mas, quasi quaranta per Carlos Rodriguez e quasi un minuto per Felix Gall, Santiago Buitrago e Florian Lipowitz.

L'attrazione per le medie montagne, con i loro scenari sfrenati e il loro terreno implacabile, era già cresciuta e sembra che il Tour de France continui a liberarsi dalla morsa delle alte montagne, che non hanno più il monopolio dello spettacolo e delle rese dei conti tra i favoriti, aiutate, è vero, da una generazione di corridori in grado di infiammare tutto.

Pogacar si è alternato a sparare i suoi pistoni

La tappa ha naturalmente beneficiato dei desideri di Pogacar, che aveva deciso che sarebbe stato questo il momento in cui avrebbe tirato fuori i coltelli per la prima volta in questa Grande Boucle. Il campione del mondo non avrebbe potuto essere più felice del modo in cui la sua squadra si è comportata intorno a lui, spostando a turno i pistoni in un momento specifico, piuttosto che tutti davanti in una dimostrazione di forza.

Tim Wellens e Marc Soler si sono occupati di fare corsa dura dopo la côte de Bonsecours, a 20 km dall'arrivo, poi Jhonatan Narvaez ha fornito protezione nel tratto di transizione, dove si è trovato in inferiorità numerica rispetto alla Visma-Lease-a-bike, prima che l'ecuadoriano desse fuoco alle polveri ai piedi del Saint-Hilaire per preparare l'attacco del suo leader.

È stato poi il turno di João Almeida, che negli ultimi chilometri è arrivato da dietro per scortare il suo leader. Tutto ciò ha permesso a Pogacar di raggiungere il suo obiettivo di giornata, vincere questa tappa e conquistare la sua 100ª vittoria, a soli 26 anni, in modo così vertiginoso che ci siamo chiesti se non avesse lasciato la sua maglia bianca à pois rossi lunedì, tanto per saltare il protocollo quanto per superare questo prestigioso traguardo con la maglia iridata, piuttosto che con la sua divisa a fungo gigante. Ma questa è solo un'ipotesi.

D'altra parte, lo sloveno probabilmente non aveva previsto di riuscirci in questo modo, che evidentemente non era di suo gradimento. Non è riuscito a staccare Jonas Vingegaard sulla rampa del Saint-Hilaire quando ha attaccato a 5,5 km dall'arrivo, anche se a un certo punto il filo si è allungato, ma lo stesso Pogacar si è appiattito e ha dovuto sedersi. Il fatto di come il danese sia rientrato in albergo ieri sera è positivo, anche più del suo 3° posto, questo è certo, soprattutto perché la sua squadra ha tenuto anche la marea, ma questo non ci permette nemmeno di estrapolare previsioni per il futuro. Anche l'anno scorso Vingegaard aveva pareggiato sul San Luca a Bologna, su un terreno favorevole agli avversari, all'inizio del Tour, ma col senno di poi non ha fatto chiarezza sul risultato. In ogni caso, il loro neutralizzarsi a vicenda di ieri ha permesso a van der Poel, Almeida, Remco Evenepoel, Matteo Jorgenson e al sorprendente Oscar Onley (quarto al traguardo), che ha avuto un inizio di corsa molto solido, di unirsi a loro.

Les Bleus presenti, in seconda fila

I francesi sono stati un po' più fiacchi rispetto a Boulogne-sur-Mer, ma a parte Julian Alaphilippe, penalizzato da una foratura nel finale, erano presenti nel secondo gruppetto. Mentre Kévin Vauquelin, ancora 10°, è rimasto nella polvere con Mattias Skjelmose, Romain Grégoire è riuscito ad agganciarsi al treno buono a meno di 2 km dall'arrivo, a costo di una discesa superba, e il suo 5° posto al traguardo è comunque una prestazione piuttosto impressionante, visto il pedigree del podio davanti a lui.

La battaglia è stata così feroce che ha lasciato a bocca asciutta anche van der Poel (2.), che non aveva più nulla in riserva in quella volata che normalmente era nelle sue mani e che ne ha salvato la Maglia Gialla grazie ai suoi piazzamenti fin dall'inizio. È stata una battaglia in cui avremmo voluto vedere Lenny Martinez, e ci chiediamo chi abbia avuto la genialata di mandarlo in fuga, se lui o la sua squadra, e soprattutto perché. A 21 anni ha bisogno di confrontarsi con la durezza del Tour, non di migliorare il suo morale dopo una partenza a testa in giù, in cui ha sprecato gambe che avrebbero potuto permettergli di recitare un ruolo in una tappa pensata per le sue doti.

La frazione di oggi è la cronometro, “il primo vero test della forma di tutti”, come l'ha definita Pogacar. Evenepoel è alla vigilia del suo grande obiettivo di luglio ed è il grande favorito su questo percorso piatto di 33 km. Il belga pensa addirittura di poter conquistare la maglia gialla, e 58 secondi su Pogacar, cosa su cui non si può scommettere, visto che lo sloveno difenderà i suoi otto secondi su Vingegaard. Questo è il secondo round di una sfida diretta tra i due mostri che potrebbe durare altri due giorni, domani verso Vire e venerdì a Mûr-de-Bretagne. Le montagne sono ancora lontane, e allora?

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