L’importance des deniers instants
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Gene Hackman et Betsy Arakawa en 1986.
Bisbilles en héritage 4/5 - Six mois après l’annonce de la mort de l’acteur américain et de son épouse, le 26 février, les médias s’arrachent les détails des derniers jours. Leur reconstitution décidera de la destination d’une fortune de 80 millions de dollars.Photo Getty ImaGesGene Hackman et Betsy Arakawa en 1986.
De moins en moins autonome,
le vieil acteur s’est éloigné de ses enfants,
même s’ils ne se sont jamais brouillés ouvertement.
9 Aug 2025 - Libération
Par Arthur Cerf
Il y a des coups d’oeil qu’on préférerait ne pas avoir jetés. Le 26 février 2025, Jesse Kesler, 52 ans, homme à tout faire et dirigeant de la société Mud City Builders, se dirige vers une vaste demeure de Santa Fe, au Nouveau-Mexique. Deux de ses meilleurs clients, pour qui il travaille depuis seize ans, vivent là. Mais cela fait deux semaines qu’il n’a plus de nouvelle. Jesse Kessler frappe à la porte, rien. Il tente de joindre un membre de la famille, sans succès. Il tourne les talons mais croise le gardien de la résidence avec qui il partage son inquiétude. C’est ensemble qu’ils décident de regarder à l’intérieur de la maison, à travers les fenêtres qui leur sont accessibles. Allongé dans le vestibule, c’est bien un corps qu’ils croient distinguer. Quand la police pénètre dans la propriété, appelée aussitôt par les deux hommes, c’est une scène particulièrement macabre qui les attend. Deux corps sans vie, celui de l’acteur Gene Hackman, 95 ans, avec sa canne et ses pantoufles, et un peu plus loin, dans la salle de bain, étendu au milieu des médicaments, celui de la pianiste Betsy Arakawa, 65 ans. Tous deux en état de décomposition avancé. Sans le savoir, Jesse Kesler vient de donner le coup d’envoi d’un Cluedo médiatique et financier. Car au-delà de la célébrité de l’acteur et de l’émotion provoquée par l’annonce de sa mort, le scénario des derniers moments du couple alimente toutes les spéculations. En quelques jours, les médias américains – les très sérieux comme les pros du caniveau – déferlent sur Santa Fe, comme une nuée de sauterelles, unis par les mêmes questions et les mêmes zones d’ombre. Le 27 février, Leslie, la fille de Gene Hackman alimente le mystère: «Malgré son âge, il était très en forme, affirmet-elle au Daily Mail. Il aimait faire du pilates et du yoga, il continuait à en faire plusieurs fois par semaine. Donc il était en bonne santé.» Alors que s’est-il passé ? Depuis combien de temps les deux époux sont morts dans le silence de leur grande maison ? Comment se fait-il que personne ne se soit rendu compte de rien ? Et, surtout – car les Etats-Unis adorent aussi les histoires d’argent– qui va hériter de la fortune estimée à 80 millions de dollars?
Qui est mort quand ?
Les autorités ne trouvent aucune trace d’un acte criminel, mais jugent la mort du couple «suffisamment suspecte» pour ouvrir une enquête. Dix jours plus tard, le shérif du comté dissipe une partie du mystère et livre une première hypothèse de la chronologie des faits : Betsy Arakawa serait morte la première, le 11 février. Aucune trace d’empoisonnement, pas l’ombre d’un traumatisme, zéro blessure. La pianiste est morte à cause d’un hantavirus, une infection virale transmise par les rongeurs – par leurs excréments, plus précisément – qui infestaient la propriété et dont la souche circule dans cette région du Nouveau Mexique.
Le 18 février, Gene Hackman est mort à son tour. Selon l’activité enregistrée par son pacemaker, la vieille gloire d’Hollywood, qui souffrait d’un Alzheimer à un stade avancé, aurait succombé à une maladie cardiovasculaire. Avant de s’éteindre, l’acteur aurait erré dans maison, sans appeler à l’aide, sans même se rendre compte que sa femme était décédée. Et il faudra huit jours pour qu’une âme soucieuse –Jesse Kesler donc– découvre les corps. Ailleurs dans la maison, on retrouve le cadavre d’une des chiennes du couple, Zinna, morte de faim et de déshydratation. L’enquête semble fermer des portes, mais d’autres vont s’ouvrir. Mi-mars, en effet, de nouveaux éléments relancent l’affaire. Après avoir expertisé les téléphones et les ordinateurs, les enquêteurs sont en mesure de l’affirmer : le 12 février, au lendemain de la date initialement établie pour sa mort, Betsy Arakawa a cherché de l’aide et appelé son médecin traitant. Elle lui laisse des messages décrivant une aggravation de ses symptômes respiratoires et prend rendez-vous pour l’après-midi, avant que la pianiste ne décide d’annuler, trop fatiguée. L’information sème le doute sur le scénario originel des enquêteurs. Après tout, au bout de plusieurs jours de décomposition, il devient difficile d’estimer avec précision la date et l’heure d’un décès et les observations sont sujettes à caution. Alors qui est mort quand exactement? La question peut sembler très prosaïque, mais elle est cruciale car le dénouement de la succession, et donc la destila nation des 80 millions de dollars, en dépend. Car dans son testament, Gene Hackman ne mentionnait pas ses enfants. Dans une première version rédigée en 1995, il désignait Betsy Arakawa comme son unique héritière. Dix ans plus tard, il confirmait cette volonté dans une nouvelle mouture du document. Persuadé que son épouse de trente ans sa cadette, devenue son aide-soignante, lui survivrait, l’acteur avait organisé sa fortune dans un trust, le Gene Hackman Living Trust, dont la gestion devait revenir à la pianiste sans qu’un autre scénario soit envisagé. Dans son propre testament, Arakawa elle aussi désignait Hackman comme son héritier, mais ajoutait une clause stipulant ceci : si les deux époux mouraient dans un intervalle de quatre-vingt-dix jours, ses biens devaient revenir à des associations caritatives, après avoir couvert les frais médicaux. Le couple avait donc pris ses dispositions, mais nul n’avait vraiment prévu que Gene meure après Betsy. Et pour le plus grand bonheur des tabloïds, c’est là que l’histoire se complique.
Une carrière au succès tardif
En pareilles circonstances, la loi du Nouveau Mexique s’applique. Selon l’Uniform Simultaneous Death Act, soit la loi sur la mort simultanée, tout héritier désigné doit survivre au défunt au moins 120 heures pour prétendre toucher l’héritage. Si Gene Hackman a survécu plus de 120 heures, il peut être considéré comme l’héritier des biens d’Arakawa – sauf si la clause des quatre-vingt jours glissée par la pianiste dans son testament est reconnue valide et que les associations sont reconnues comme héritières de sa fortune à elle. Concernant la fortune de Hackman lui-même, si Arakawa est bien morte avant lui, ce sont les trois enfants de l’acteur qui, par défaut, se retrouveraient à hériter de leur père… qui les avait pourtant écartés.
Ce retournement de situation, qui ne sera définitif que lorsque le scénario exact de ces jours de mi-février à Santa Fe sera établi, mérite un petit retour en arrière pour tenter de comprendre l’absence de mention des enfants de Gene Hackman sur le testament de leur père. La réponse se niche peut-être dans les remous d’une carrière au succès tardif. Né en 1930 en Californie, Gene Hackman a grandi dans l’Illinois, où son père imprimeur abandonnera la famille. Ado, il s’engage dans les marines après avoir menti sur son âge, bosse comme opérateur radio, quitte l’armée en 1951, vivote de petits boulots, s’essaie même aux études de journalisme… et ne découvre le théâtre qu’à l’approche de la trentaine. De son propre aveu, il faisait partie des élèves «les moins susceptibles de réussir» de son conservatoire. Dans les années 1950, il épouse Faye Maltese, avec qui il a trois enfants – Christopher, Elizabeth et Leslie –, vogue de petits rôles en figuration, au théâtre ou à la télévision, côtoie Peter Falk, le futur Columbo, ou Robert Duvall, des outsiders comme lui, abonnés à l’emploi de leurs gueules pas forcément taillées pour le starsystem.
En 1965, le succès frappe enfin. Dans Lilith, de Robert Rossen, il interprète un mari violent et tape dans l’oeil de la tête d’affiche Warren Beatty. L’acteur le recommande au réalisateur Arthur Penn, qui lui donne un rôle dans Bonnie and Clyde, film emblématique du Nouvel Hollywood. Une jeune critique du New Yorker, Pauline Kael y voit une «performance magnifiquement contrôlée, la meilleure du film». La prestation lui vaut une nomination aux oscars, d’autres propositions de rôles, avant qu’il ne remporte la statuette pour son rôle dans The French Connection de William Friedkin (1972). Les propositions pleuvent, il fait feu de tout bois, comme s’il voulait rattraper le temps perdu, tourne trois ou quatre films par an, dans Conversation secrète de Francis Ford Coppola, l’Epouvantail de Jerry Schatzberg, les Aventuriers du Lucky Lady de Stanley Donen, Mississippi Burning, Superman, la Famille Tenenbaum, avant de remporter un second oscar pour Impitoyable de Clint Eastwood… Dans l’imaginaire collectif, il devient l’un des visages de l’homme américain ordinaire.
PhoTo KiM MaydoLe Lynch. MPTV. Bureau 233
Gene Hackman avec son ex-femme Fay Maltese et leurs enfants
Leslie, Christopher et Elizabeth, en 1974.
Le cinéma le tient loin de sa famille. Après trente ans de mariage, il divorce. «Vous devenez très égoïste en tant qu’acteur, confiera-t-il au New York Times en 1989, avec une certaine culpabilité. Même si j’avais une famille, je prenais des boulots qui nous séparaient pendant trois ou quatre mois. Toutes les tentations, l’argent et la reconnaissance, c’était trop pour le garçon en moi.»
Personne ne la reverra
Onze ans plus tard, il s’en ouvre encore au Irish Independent et essaie de se mettre à la place de ses enfants. «C’est rude d’être le fils ou la fille d’une célébrité, dira-t-il. Je ne pouvais pas toujours être à la maison avec eux quand ils grandissaient, et ensuite, quand on vivait en Californie, ils avaient sans cesse mon succès suspendu au-dessus de leurs têtes.» Dans une salle de sport de Los Angeles, il rencontre Betsy Arakawa, une pianiste classique, née à Hawaï, avec qui il se marie en 1991. En 2004, Hackman met un terme à sa carrière d’acteur et part s’installer à Santa Fe avec sa seconde épouse, loin du show business, loin des regards, loin de tout. Dans ce coin du Nouveau-Mexique, le couple mène une vie tranquille, simple et ordinaire. A la maison, Betsy Arakawa s’occupe de tout, absolument tout. Selon des détails dévoilés par le New York Times, elle surveille alors son régime, dilue son vin avec du soda et tape les romans qu’il écrit à la main. De moins en moins autonome, le vieil acteur s’est encore éloigné de ses enfants, même s’ils ne se sont jamais brouillés ouvertement. Le 10 février 2025, Arakawa fait des recherches sur Google à propos des symptômes de sa maladie. Le lendemain, elle envoie un mail à un massothérapeute, se rend au supermarché, puis à la pharmacie, avant de rentrer vers 17 h 15. Personne ne la reverra.
Cité par le New York Times, Tom Allin, un proche de Gene Hackman assurera que son ami serait mort «depuis longtemps» si sa femme n’avait pas pris soin de lui. Interrogée par le Daily Mail, Leslie, l’une des filles Hackman, admettait ne plus avoir de nouvelles de son père depuis plusieurs mois: «Et je dois lui donner du crédit, à Betsy, pour l’avoir maintenu en vie.»
Les avocats retroussent leurs manches. Selon le site TMZ, le fils aîné de Gene Hackman, Christopher, a embauché un spécialiste des trusts et des affaires de succession, pour faire valoir ses droits. Nommée représentante de la succession Hackman-Arakawa, l’avocate Julia Peters a demandé au tribunal de Santa Fe de sceller les éléments de l’enquête, les photos de l’intérieur de la maison, afin de protéger l’intimité du couple. C’est elle qui devra décider des règles qui s’appliqueront pour la succession du couple une fois que seront finalisés les rapports d’autopsie. Depuis la pandémie de Covid, le couple vivait de plus en plus reclus. L’un de leurs voisins résumait simplement dans le New York Times: «Ils avaient leur porte, nous avons notre porte et nous ne nous sommes simplement jamais vus.»
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Gene Hackman e Betsy Arakawa nel 1986.
L'importanza degli ultimi momenti
Faide per l'eredità in 4/5 - Sei mesi dopo l'annuncio della morte dell'attore americano e di sua moglie, avvenuta il 26 febbraio, i media si affannano per ottenere dettagli sugli ultimi giorni. La loro ricostruzione deciderà la destinazione di una fortuna di 80 milioni di dollari.
Disperatamente meno indipendente,
l'anziano attore si è allontanato dai figli,
anche se con loro non ha mai litigato apertamente.
9 agosto 2025 - Libération
Di Arthur Cerf
Ci sono alcuni scorci che vorremmo non aver visto. Il 26 febbraio 2025, Jesse Kessler, 52 anni, tuttofare e direttore della Mud City Builders, si dirige verso una grande villa a Santa Fe, nel New Mexico. Là vivono due dei suoi migliori clienti, per i quali lavora da sedici anni, ma non ne ha notizie da due settimane. Jesse Kessler bussa alla porta, ma non ottiene risposta. Cerca di contattare un familiare, senza successo. Gira sui tacchi, ma incontra il custode della residenza, con il quale condivide la propria preoccupazione. Insieme, decidono di guardare all'interno della casa, attraverso le finestre a cui hanno accesso. Disteso nell'atrio, credono di poter distinguere un corpo. Quando la polizia entra nella proprietà, immediatamente chiamata dai due uomini, la attende una scena particolarmente raccapricciante. Due corpi senza vita: quello dell'attore 95enne Gene Hackman, con il suo bastone e le pantofole, e un po' più lontano, in bagno, tra i farmaci, quello della pianista 65enne Betsy Arakawa. Entrambi in avanzato stato di decomposizione. Senza saperlo, Jesse Kesler aveva appena iniziato una partita a Cluedo, un gioco mediatico e finanziario. Perché, al di là della fama dell'attore e dell'emozione suscitata dall'annuncio della sua morte, lo scenario degli ultimi istanti della coppia ha alimentato ogni sorta di speculazione. Nel giro di pochi giorni, i media americani – sia quelli seri sia quelli più sdolcinati – si sono riversati su Santa Fe come uno sciame di locuste, accomunati dagli stessi interrogativi e dalle stesse zone d'ombra. Il 27 febbraio, la figlia di Gene Hackman, Leslie, ha aggiunto benzina sul fuoco: "Nonostante l'età, era in ottima forma", ha dichiarato al Daily Mail. Amava fare pilates e yoga e continuava a praticarli diverse volte la settimana. Quindi era in buona salute." E allora che cosa è successo? Da quanto tempo la coppia era morta nel silenzio della loro grande casa? Come mai nessuno se n'è accorto? E, soprattutto – visto che anche gli Stati Uniti amano le storie di soldi – chi erediterà la fortuna stimata in 80 milioni di dollari?
Chi è morto e quando?
Le autorità non hanno trovato traccia di reato, ma hanno ritenuto la morte della coppia "abbastanza sospetta" da aprire un'indagine. Dieci giorni dopo, lo sceriffo della contea ha dissipato parte del mistero e ha avanzato una prima ipotesi sulla cronologia degli eventi: Betsy Arakawa è morta per prima, l'11 febbraio. Nessuna traccia di avvelenamento, nessun accenno di trauma, zero ferite. La pianista è morta a causa di un hantavirus, un'infezione virale trasmessa dai roditori – per la precisione dai loro escrementi – che ha infestato la proprietà, un ceppo del quale circola in questa regione del New Mexico.
Il 18 febbraio è morto Gene Hackman. Secondo l'attività registrata dal suo pacemaker, l'ex agente patogeno di Hollywood, la star, affetta da Alzheimer in stadio avanzato, è morta per una malattia cardiovascolare. Prima di morire, l'attore vagava per casa senza chiamare aiuto, senza nemmeno rendersi conto che sua moglie era morta. E ci sarebbero voluti otto giorni prima che un'anima preoccupata – Jesse Kesler, per l'esattezza – scoprisse i corpi. Altrove nella casa, è stato trovato il corpo di Zinna, uno dei cani della coppia, morto di fame e disidratazione. L'inchiesta sembrava aver chiuso alcune porte, ma altre si sarebbero aperte. A metà marzo, infatti, nuove prove hanno riacceso il caso. Dopo aver esaminato telefoni e computer, gli investigatori sono in grado di confermarlo: il 12 febbraio, il giorno dopo la data inizialmente stabilita per la sua morte, Betsy Arakawa ha cercato aiuto e ha chiamato il suo medico. Gli ha lasciato dei messaggi descrivendo un peggioramento dei suoi sintomi respiratori e ha fissato un appuntamento per il pomeriggio, prima che la pianista stessa decidesse di disdire, troppo affaticata. Questa informazione mette in dubbio lo scenario originale degli investigatori. Dopotutto, dopo diversi giorni di decomposizione, diventa difficile stimare con precisione la data e l'ora del decesso. e le osservazioni sono soggette a cautela. Quindi, chi è morto esattamente quando? La domanda può sembrare molto banale, ma è cruciale perché da essa dipende l'esito del patrimonio, e quindi la distribuzione degli 80 milioni di dollari. Gene Hackman non menzionò i suoi figli nel suo testamento. In una prima versione redatta nel 1995, designò Betsy Arakawa come sua unica erede. Dieci anni dopo, confermò questa volontà in una nuova versione del documento. Convinto che la moglie, di trent'anni più giovane, che si era presa cura di lui, gli sarebbe sopravvissuta, l'attore aveva investito la sua fortuna in un fondo, il Gene Hackman Living Trust, la cui gestione sarebbe tornata alla pianista senza che venisse presa in considerazione alcuna altra ipotesi. Nel suo testamento, Arakawa nominò anche Hackman come sua erede, ma aggiunse una clausola che stabiliva che, in caso di decesso di entrambi i coniugi entro novanta giorni l'uno dall'altro, i suoi beni sarebbero stati devoluti in beneficenza, previa copertura delle spese mediche. La coppia aveva quindi preso i suoi accordi, ma nessuno si aspettava che Gene morisse dopo Betsy. E per la gioia dei tabloid, è qui che la storia si complica.
Una carriera di successi tardivi
In tali circostanze, si applica la legge del New Mexico. Secondo l'Uniform Simultaneous Death Act, qualsiasi erede designato deve sopravvivere al defunto di almeno 120 ore per avere diritto a ricevere l'eredità. Se Gene Hackman le fosse sopravvissuto per più di 120 ore, potrebbe essere considerato lui erede del patrimonio di Arakawa, a meno che la clausola degli 80 giorni inclusa dalla pianista nel proprio testamento non venga riconosciuta valida e dunque le associazioni come eredi del suo patrimonio. Per quanto riguarda il patrimonio di Hackman, se Arakawa fosse effettivamente morta prima di lui, sarebbero i tre figli dell'attore a ereditare automaticamente dal padre... che tuttavia li aveva esclusi.
Questo capovolgimento di fortuna, che sarà definitivo solo una volta stabilito l'esatto scenario di quei giorni di metà febbraio a Santa Fe, merita un breve sguardo al passato per cercare di comprendere la mancata menzione dei figli di Gene Hackman nel testamento del loro padre. La risposta potrebbe risiedere nei tumulti di una carriera costellata di successi tardivi.
Nato nel 1930 in California, Gene Hackman crebbe nell'Illinois, dove il padre, tipografo, abbandonò la famiglia. Da adolescente, si arruolò nei Marines dopo aver mentito sulla propria età, lavorò come operatore radio, lasciò l'esercito nel 1951, si arrangiò con lavoretti saltuari, si dilettava persino negli studi di giornalismo... e scoprì il teatro solo quando si avvicinava ai trent'anni. Per sua stessa ammissione, era uno degli studenti "meno propensi a riuscire" del suo conservatorio. Negli anni '50 sposò Faye Maltese, dalla quale ebbe tre figli – Christopher, Elizabeth e Leslie – e si dilettò con piccoli ruoli da comparsa in teatro e in televisione. Frequentò Peter Falk, il futuro tenente Colombo, e Robert Duvall, outsider come lui, abituati a usare la propria faccia, non necessariamente adatti allo star system.
Nel 1965, finalmente, arrivò il successo. In Lilith di Robert Rossen, interpretò un marito violento e catturò l'attenzione del protagonista Warren Beatty. L'attore lo raccomandò al regista Arthur Penn, che lo scelse per Bonnie e Clyde, un film emblematico della New Hollywood. Una giovane critica del New Yorker, Pauline Kael, la definì "un'interpretazione magnificamente controllata, la migliore nel film". L'interpretazione gli valse una nomination all'Oscar e altre offerte di ruoli, prima di vincere la statuetta per la sua interpretazione ne Il braccio violento della legge (1972) di William Friedkin. Le offerte piovvero e lui diede il massimo, come se cercasse di recuperare il tempo perduto. Interpretò tre o quattro film l'anno, tra cui La conversazione di Francis Ford Coppola, Lo spaventapasseri di Jerry Schatzberg, I predatori della fortuna di Stanley Donen, Mississippi Burning, Superman, I Tenenbaum di Stanley Donen, prima di vincere un secondo Oscar per Gli spietati di Clint Eastwood. Nell'immaginario collettivo, divenne uno dei volti dell'uomo americano medio.
Foto: KiM MaydoLe Lynch. MPTV. Suite 233
Gene Hackman con l'ex moglie Fay Maltese e i loro figli
Leslie, Christopher ed Elizabeth, nel 1974.
Il cinema lo tenne lontano dalla famiglia. Dopo trent'anni di matrimonio, divorziò. "Come attori si diventa molto egoisti", confidò al New York Times nel 1989, con un certo senso di colpa. "Anche se avevo una famiglia, accettavo lavori che ci tenevano separati per tre o quattro mesi. Tutte le tentazioni, i soldi e il riconoscimento, erano troppo per il ragazzo che era in me."
Nessuno l'avrebbe più rivista.
Undici anni dopo, ne parlò ancora, stavolta con l'Irish Independent, cercando di mettersi nei panni dei suoi figli. "È dura essere il figlio o la figlia di una celebrità", ha detto. "Non potevo stare sempre a casa con loro mentre crescevano, e poi, quando vivevamo in California, avevano in continuazione il mio successo sulla testa."
In una palestra di Los Angeles, ha incontrato Betsy Arakawa, una pianista classica nata alle Hawaii, che ha sposato nel 1991. Nel 2004, Hackman ha concluso la sua carriera di attore e si è trasferito a Santa Fe con la sua seconda moglie, lontano dallo spettacolo, dagli occhi del pubblico, da tutto. In questo angolo del New Mexico, la coppia conduceva una vita tranquilla, semplice e ordinaria. A casa, Betsy Arakawa si prendeva cura di tutto, assolutamente di tutto. Secondo i dettagli rivelati dal New York Times, ne controllava la dieta, gli allungava con la soda il vino e gli batteva a macchina i romanzi che lui scriveva a mano. Sempre meno indipendente, l'anziano attore si è allontanato sempre di più dai figli, anche senza mai litigarci apertamente. Il 10 febbraio 2025, Arakawa ha cercato su Google i sintomi della sua malattia. Il giorno dopo, ha inviato un'e-mail a una massaggiatrice, è andata al supermercato, poi in farmacia, prima di tornare a casa verso le 17:15. Nessuno l'avrebbe più rivista.
Citato dal New York Times, Tom Allin, un caro amico di Gene Hackman, ha affermato che il suo amico sarebbe morto "molto tempo fa" se sua moglie non se ne fosse presa cura. Intervistata dal Daily Mail, Leslie, una delle figlie di Hackman, ha ammesso di non aver avuto notizie del padre per diversi mesi: "E devo dare a lei, Betsy, il merito di averlo tenuto in vita".
Gli avvocati si stanno rimboccando le maniche. Secondo il sito (di gossip) TMZ, il figlio maggiore di Gene Hackman, Christopher, si è rivolto a uno specialista in fondi e successioni per far valere i propri diritti ereditari. Nominata rappresentante legale del patrimonio Hackman-Arakawa, l'avvocata Julia Peters ha chiesto al tribunale di Santa Fe di secretare il materiale investigativo, comprese le foto degli interni della casa, per proteggere la privacy della coppia. Sarà lei a decidere quali regole si applicheranno al patrimonio della coppia una volta che i risultati dell'autopsia saranno definitivi. Dall'inizio della pandemia di Covid-19, la coppia ha vissuto una vita sempre più isolata. Uno dei loro vicini ha riassunto la situazione in modo semplice sul New York Times: "Loro avevano la loro porta, noi abbiamo la nostra, e non ci siamo mai visti".
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