PERISIC - Un Euro pour 1euro
24 Jun 2024 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL BERNARD LIONS
PERISIC Un Euro pour 1euro
L’ex-Sochalien est revenu en janvier jouer pour une somme symbolique avec son club formateur de l’Hajduk Split afin de pouvoir participer à son quatrième rendez-vous continental. Où il est l’un des rares Croates au niveau.
Les coeurs des dizaines de milliers de fans des Vatreni massés dans les travées du stade Olympique de Berlin ont soudain battu la chamade quand Ivan Perisic s’est levé du banc pour remplacer Ante Budimir (56e). La Croatie était en train de se faire étriller par l’Espagne (0-3, le 15 juin) et tout un pays n’a eu soudain d’yeux que pour l’un de ses vétérans (*). Les yeux de l’espoir, aussi, pour celui qui incarne l’âme de la génération Modric.
Perisic s’impose également comme l’un de ses plus fidèles guerriers, aussi dur au mal qu’amoureux de sa sélection. Il l’a prouvé en se remettant d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit survenue lors d’un entraînement avec Tottenham, en septembre. Son club anglais ne comptant plus sur lui, il a décidé de retourner se refaire une santé dans sa ville natale de Split. Résolu à disputer son quatrième Euro, il a accepté de signer à l’Hajduk, son club formateur, contre un salaire de 1 euro symbolique, le 19 janvier.
C’était le prix à payer pour lui. Le plus gros salaire à l’Hajduk s’élevant à 19 000 euros par semaine, ses dirigeants n’avaient pas les moyens de s’offrir Perisic, dontlesémolumentsatteignaient 180000 livres par semaine à Londres (environ 213000 euros). Les Spurs avaient dès lors tout intérêt à le laisser partir en prêt, à six mois du terme de son contrat.
La perte financière, pour un joueur en fin de carrière, apparaît abyssale. Elle s’atténue quand on sait que Perisic gagnait déjà 4,7M€ net par saison à l’Inter Milan et qu’il a signé libre à Tottenham, il y a deux ans. De plus, des primes liées à ses performances individuelles et collectives se trouvent incluses dans son contrat avec l’Hajduk.
Parmi les meilleurs buteurs, passeurs, et les plus capés de la sélection
Revenu à la compétition le 7 avril (0-1 sur le terrain du HNK Rijeka), cet ambidextre a ensuite enchaîné les rencontres, terminant la saison comme capitaine de l’Hajduk. Ses huit bouts de match (1 but) ont suffi à Zlatko Dalic pour le glisser dans sa liste des vingtsix à l’Euro. Car son sélectionneur sait ce qu’il peut lui apporter. Déjà auteur de 30 passes décisives en sélection (record partagé avec Darijo Srna), c’est lui qui a remisé sur le but finalement annulé de Bruno Petkovic, contre l’Espagne.
Si la Croatie bat l’Italie ce soir, le deuxième meilleur buteur de son histoire (33, à égalité avec Mario Mandzukic) devrait aussi en devenir, seul, le deuxième le plus capé, lors des 8es de finale Srna compte 134 sélections). « Depuis que j’ai commencé à jouer pour la Croatie (le 26 mars 2011), je ne regarde pas les performances, assurait-il avant le deuxième match contre l’Albanie (2-2, mercredi). J’y vais d’année en année. Nous avons prolongé notre carrière, en pensant que ce ne serait pas si long. Mais nous sommes toujours là. » Et Perisic n’a pas l’intention de partir dès ce soir.
(*) Perisic (35 ans, 133 sélections) est l’un des trois Croates les plus âgés et capés avec Domagoj Vida (35 ans, 105) et Luka Modric (38 ans, 177).
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