«C’est dur tous les jours d’aller à la pêche»
La formation bretonne Arkéa-B&B Hôtels dirigée par Emmanuel Hubert, dont les partenariats se terminent fin 2025, va également lutter pour son maintien en World Tour.
"Il est très confiant pour l’avenir, je lui fais confiance.
Il a toujours su, jusqu’au dernier moment, trouver des partenaires"
- ARNAUD DÉMARE À PROPOS D’EMMANUEL HUBERT
17 Jan 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
GANDIE (ESP) – Parce qu’il est attaché à son équipe, qu’il a conscience de la situation et qu’il a été bien briefé, aussi, Ewen Costiou ne prend pas les raccourcis sémantiques habituels pour parler de son employeur: le coureur prononce bien Arkéa-B&B Hôtels, n’oubliant pas, comme souvent, le second partenaire, arrivé il y a tout juste un an seulement. Cartout va compter pour la formation bretonne qui entame une saison décisive, peut-être la plus importante de son histoire – débutée en 1994 sous l’appellation Bretagne-Jean Floc’h. À l’heure où elle joue son maintien en World Tour, son patron, Emmanuel Hubert, négocie en parallèle avec la chaîne hôtelière et la banque, soutien historique depuis dix ans, pour prolonger au-delà de 2025 leur histoire. «C’est dur tous les jours d’aller à la pêche (aux sponsors), mais j’aime mon équipe, mes 150 salariés » , expose Hubert. Avant de relativiser le statu quo actuel autour des négociations: «On est de grands garçons avec nos partenaires: on a jusqu’à six mois de la fin du contrat pour se dire mutuellement où l’on va. Fin mars, début avril, on saura si on continue ou on arrête fin 2025.» D’ici là, les coureurs sont invités à s’amuser, à commencer par Kévin Vauquelin (voir ci-contre), figure de proue sur laquelle la pression ne semble pas avoir de prise: «Il y a des choses qu’on n’a pas besoin de savoir. À nous de faire notre travail. C’est celui de Manu et des dirigeants de gérer le reste. Onn’a pas à se mettre la pression, l’équipe met beaucoup de choses en place, on a juste à appuyer sur les pédales.»
Plus expérimenté, Arnaud Démare (33 ans), qui a rejoint Arkéa-B&BHôtels il y a un an et demi, admet s’interroger sur la suite, « mais Manu Hubert nous rassure aussi. Il est très confiant pour l’avenir, je lui fais confiance. Il a toujours su, jusqu’au dernier moment, trouver des partenaires. Je n’y pense pas trop, je n’évoque le sujet qu’avec les journalistes. Onn’en parle pas entre nous. Aussi parce qu’il y a du renouveau en termes d’entraîneurs, d’organisation, des nouveaux qui arrivent avec énormément de motivation. On est conscients de la situation, mais on n’y pense pas toutes les cinq minutes» . Les coureurs ont plutôt déjà réglé la mire sur les premières épreuves et ils espèrent «scorer » – pour reprendre leur expression – rapidement afin de marquer des points UCI en vue du classement des équipes. Car,àl’issue de la saison, les cartes seront rebattues et celle d’Hubert, actuellement 19e, estdans une zone à remous qui pourrait l’expédier en ProTeam, loin, donc, des meilleures épreuves du calendrier. Et encore plus en danger. Pour le Breton pur sucre Ewen Costiou (22ans), «c’est une des choses à laquelle on pense le plus. Si l’équipe s’arrête, certains coureurs s’en sortiront bien, d’autres moins bien. Et derrière nous, même si on ne le voit pas à la télévision, il y a des dizaines de salariés qui sont tous derrière l’équipe. C’est pour eux qu’on a envie de scorer tout de suite et donner de l’espoir à tout le monde. On est une famille, c’est important de montrer le maillot le plus tôt possible» .
Moins courir et être plus performants
Pour cela, la stratégie a évolué et l’approche sportive sera avant tout pragmatique en espérant que Vauquelin se montre encore sous son meilleur jour et que Démare ne vive pas la même saison que l’an passé : « Le programme a été revu par les directeurs sportifs, poursuit Costiou. On va moins courir, mais être plus performants quand on vient sur les courses au lieu de s’éparpiller sur des épreuves par-ci par-là.»
Tout le monde accepte ainsi de s’asseoir sur son ego et ses ambitions personnelles même si ces dernières, comblées, serviraient les intérêts collectifs selon Démare, à trois victoires de son objectif (100) : «Il y a des courses au mois de juin que j’aurais préféré faire en vue de me préparer pour le Tour, mais je comprends l’équipe. Et cela peut m’arranger si je gagne deux courses plutôt que de partir sur le Tour de Suisse. On s’adapte.»
Les quatre ou cinq équipes «dans les mêmes eaux que nous» (Hubert), Picnic PostNL, XDS Astana, Cofidis, Uno-X Mobility, ont probablement la même idée, mais Vauquelin, qui surfe sur la confiance emmagasinée depuis un an, refuse toute psychose quand bien même aucun coureur majeur n’est venu renforcer les rangs : « J’ai envie d’amener l’équipe le plus haut possible et permettre au travail fourni par les dirigeants et Manu Hubert depuis des années de durer à ce niveau. Si on commence à broyer du noir, on ne va pas être bons. Il faut faire abstraction des choses moins cool et passer outre. » Et ne pas s’effondrer si les premières courses ne permettent pas d’affoler le compteur des points UCI. La saison va être (très) longue.
***
“È difficile andare a pesca ogni giorno”.
Anche la squadra bretone Arkéa-B&B Hôtels di Emmanuel Hubert, la cui partnership scade alla fine del 2025, lotterà per rimanere nel World Tour.
“È molto fiducioso per il futuro e ho fiducia in lui.
È sempre stato in grado di trovare partner fino all'ultimo minuto”.
- ARNAUD DEMARE SU EMMANUEL HUBERT
17 gennaio 2025 - L'Équipe
YOHANN HAUTBOIS
GANDIE (ESP) - Affezionato alla sua squadra, consapevole della situazione e ben informato, Ewen Costiou non prende le solite scorciatoie semantiche quando parla del suo datore di lavoro: il corridore pronuncia correttamente Arkéa-B&B Hôtels, senza dimenticare, come spesso accade, il suo secondo compagno, entrato a far parte della squadra appena un anno fa.
Cartout sarà una figura-chiave per la squadra bretone che si appresta ad affrontare una stagione decisiva, forse la più importante della propria storia - iniziata nel 1994 con il nome di Bretagne-Jean Floc'h. In un momento in cui la squadra sta lottando per rimanere nel World Tour, il suo capo, Emmanuel Hubert, sta negoziando allo stesso tempo con la catena alberghiera e la banca, sostenitrice di lunga data negli ultimi dieci anni, per estendere la loro storia oltre il 2025.
“È difficile ogni giorno andare a pescare (per gli sponsor), ma adoro la mia squadra, i miei 150 dipendenti”, spiega Hubert. Prima di mettere in prospettiva l'attuale statu quo delle trattative: “Siamo grandi con i nostri partner: abbiamo fino a sei mesi prima della scadenza del contratto per dirci dove andremo. A fine marzo, inizio aprile, sapremo se continueremo o ci fermeremo alla fine del 2025”.
Nel frattempo, i corridori sono invitati a divertirsi, a cominciare da Kévin Vauquelin (vedi a lato), una figura su cui la pressione sembra non avere presa: “Ci sono cose che non dobbiamo sapere. Sta a noi fare il nostro lavoro. Spetta a Manu e alla dirigenza gestire il resto. Non dobbiamo metterci pressione, il team sta mettendo in atto molte cose, noi dobbiamo solo spingere sui pedali”.
Il più esperto Arnaud Démare (33), entrato in Arkéa-B&BHôtels un anno e mezzo fa, ammette di chiedersi quale sarà il futuro, “ma Manu Hubert ci sta anche rassicurando. È molto fiducioso sul futuro e mi fido di lui. È sempre stato in grado di trovare partner fino all'ultimo minuto. Non ci penso troppo, sollevo l'argomento solo con i giornalisti. Non ne parliamo tra di noi. Anche perché c'è un nuovo staff tecnico, una nuova organizzazione, nuove persone che arrivano con molte motivazioni. Siamo consapevoli della situazione, ma non ci pensiamo ogni cinque minuti".
I corridori, invece, hanno già messo gli occhi sulle prime gare e sperano di “fare centro” - per usare la loro espressione - in fretta per ottenere punti UCI per la classifica a squadre. Dopotutto, a fine stagione, le carte verranno rimescolate e la squadra di Hubert, attualmente 19ª, si trova in una zona di agitazione che potrebbe vederla relegata nella ProTeam, ben lontana dai migliori eventi del calendario. E ancora più in pericolo. Per il bretone Ewen Costiou (22), “è una delle cose a cui pensiamo di più. Se la squadra si ferma, alcuni corridori andranno bene, altri meno. E dietro di noi, anche se non si può vedere in televisione, ci sono decine di dipendenti che sono al fianco della squadra. È per loro che vogliamo segnare subito e dare speranza a tutti. Siamo una famiglia ed è importante mostrare i nostri colori il prima possibile.
Correre di meno e fare meglio
Per raggiungere questo obiettivo, la strategia è cambiata e l'approccio sportivo sarà soprattutto pragmatico, sperando che Vauquelin mostri di nuovo il suo lato migliore e che Démare non faccia la stessa stagione dell'anno scorso: “Il programma è stato rivisto dai team manager”, continua Costiou. “Correremo di meno, ma ci comporteremo meglio quando verremo alle gare, invece di essere sparpagliati qua e là”.
Ognuno accetta di sedersi sul proprio ego e sulle proprie ambizioni personali, anche se queste, se realizzate, servirebbero all'interesse collettivo secondo Démare, a tre vittorie dal suo obiettivo (100): “Ci sono corse a giugno che avrei preferito fare per prepararmi al Tour, ma capisco la squadra. E potrebbe andarmi bene vincere due corse piuttosto che iniziare il Giro di Svizzera. Ci adattiamo”.
Le quattro o cinque squadre “nelle nostre stesse acque” (Hubert), Picnic PostNL, XDS Astana, Cofidis, Uno-X Mobility, probabilmente hanno la stessa idea, ma Vauquelin, che sta cavalcando la fiducia costruita nell'ultimo anno, rifiuta di essere troppo psicotico anche se nessun corridore importante si è unito ai ranghi: “Voglio portare la squadra il più in alto possibile e permettere che il lavoro fatto dalla direzione e da Manu Hubert in questi anni continui a questo livello. Se iniziamo a rimuginare, non faremo bene. Dobbiamo ignorare le cose non belle e andare avanti. E non dobbiamo crollare se le prime gare non ci permettono di ottenere punti sul contatore UCI. Sarà una stagione (molto) lunga.
Commenti
Posta un commento