Tête de séries
LE DUEL DES COACHES AU TOP
17 Jan 2025 - L'Équipe
R. Laf.
Le coach de Lille et celui de Nice parviennent à tirer la quintessence de leur groupe. Au point de lutter pour le podium, malgré des moyens plus limités que les quatre gros poissons de la Ligue 1.
Carlo Ancelotti, Diego Simeone, Mikel Arteta : les «big boss» du banc de touche ont presque tous subi la loi d’une équipe de Bruno Genesio ou de Franck Haise, ces dix-huit derniers mois. L’entraîneur du LOSC épate l’Europe malgré un calendrier démoniaque et ne se rappelle plus ce que le mot défaite veut dire, tandis que son homologue de l’OGCN a amené les Aiglons à un point du podium malgré un effectif décimé en automne par les blessures, après avoir fait de Lens le dauphin du PSG au printemps 2023. Le duel entre les deux entraîneurs français du moment promet une rencontre emballante, dans le sillage d’un match aller qui avait vu les Nordistes l’emporter aux points mais pas au tableau d’affichage, avec une égalisation niçoise de Tom Louchet au bout du temps additionnel (2-2).
"J’essaie de trouver des explications,
mais je n’en ai pas"
- BRUNO GENESIO
17 Jan 2025 - L'Équipe
NATHAN GOURDOL
Si les pulsations peinaient à redescendre mardi soir dans les couloirs du Vélodrome après la qualification de Lille pour les huitièmes de finale de la Coupe de France au terme d’une fin de match et d’une séance de tirs au but (1-1, 4-3 aux t.a.b.) électriques face à l’OM, Bruno Genesio a gardé un ton calme face à la mêlée.
Plutôt que de se gargariser de la nouvelle réussite de ses Dogues et de leur historique série d’invincibilité (20 matches, 10 victoires, 10 nuls), le technicien a préféré maintenir la pression sur ses troupes, en pointant le relâchement qui avait permis aux Marseillais d’arracher les tirs au but. Cette communication illustre bien la posture de l’entraîneur de 58 ans face à son groupe, dont il loue l’état d’esprit aussi souvent qu’il s’applique à chasser tout signe de dilettantisme naissant. L’un des ressorts de cette série marquante.
Invaincu depuis le 17septembre et une leçon reçue à Lisbonne face au Sporting pour son entrée en li ce dans la phase de ligue de Ligue des champions (0-2), le LOSC 2024-2025 a dépassé avec 20 matches les 19 rencontres d’invincibilité entre octobre 1973 et mars 1974, à une époque où l’ équipe était en D 2.
Cela ne vaudra jamais un titre, mais cet accomplissement a permis à Genesio de graver un peu plus son nom dans l’histoire du club, aux côtés de ses exploits lors de cette Ligue des champions contre le Real Madrid (1-0) et l’Atlético de Madrid (3-1), notamment. Cette invincibilité confirme aussi le fait qu’il est un entraîneur de séries, positives comme négatives, d’ailleurs.
Avant de devenir intouchables mi-septembre, le technicien et son équipe restaient par exemple sur quatre défaites de rang, le pire enchaînement du LOSC depuis septembre 2016. Et le coach rhodanien avait déjà connu ces spirales sans nuances à Rennes. Il faut en effet rappeler qu’il avait déjà atteint un record à la tête du Stade Rennais avec 17 matches sans perdre entre le 31août et le 12novembre 2022 (11 victoires, 6 nuls), avant que la trêve liée à la Coupe du monde au Qatar ne vienne casser ce rythme. L’invincibilité absolue des Bretons reste de 22 matches en 1988-1989 sous les ordres de Raymond Keruzoré, mais l’équipe était en D2.
Ces semaines de grâce sous Genesio demeurent un merveilleux souvenir au Roazhon Park, mais le technicien avait, comme à Lille, eu des séries inverses en Bretagne (4 matches sans victoire au début des saisons 2021-2022 et 2023-2024). Idem à Lyon, où les douze rencontres d’invincibilité entre le 23septembre et le 26novembre 2017 (8 victoires, 4 nuls) avaient déjà succédé à cinq parties sans gagner.
«Je ne m’attache pas trop à ce genre de séries, même si, dans une volonté de progresser, je me suis rendu compte qu’il y avait effectivement certaines périodes où mes équipes sont plus performantes que d’autres, confie Genesio. Notamment sur octobre-novembre-décembre, où j’avais eu cette longue période d’invincibilité avec Rennes. Il y a aussi des moments en fin de saison où mes équipes ont l’habitude de performer. Et puis, c’est vrai qu’il y a des périodes où mes équipes sont un peu moins performantes. Janvier-février en fait souvent partie. J’essaie de trouver des explications, mais je n’en ai pas.»
Cette cyclothymie peut donc faire craindre des lendemains plus difficiles dans le futur, mais le public lillois n’a vraiment pas la tête à ça. Les vagues en vue face au Nice de Franck Haise, que Bruno Genesio n’a jamais battu (3 défaites, 3 nuls), et à Liverpool mardi, sont deux formidables défis pour demeurer insubmersibles.
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Le coeur sur l’humain
17 Jan 2025 - L'Équipe
ROMAIN LAFONT et ANTOINE MAUMON DE LONGEVIALLE
"En fonction du groupe que vous avez,
de sa maturité, des leaders que vous avez,
il faut toujours s’adapter"
- FRANCK HAISE
Il n’a jamais entraîné un des quatre plus gros budgets français, mais Franck Haise (53 ans) possède un bilan de 1,71 point en moyenne par match dans l’élite, depuis ses débuts comme intérimaire sur le banc de Lorient en octobre 2016. Au-delà des chiffres, il y a des hommes, et voilà sans doute l’ingrédient principal de la recette de son succès. «Il a une gestion humaine remarquable, estime Dante, son capitaine chez les Aiglons. Il garde toujours sa lucidité par rapport à ses valeurs, à ses idées, à sa philosophie. C’est quelqu’un qui nous donne de l’enthousiasme, de la confiance, l’envie de travailler dur, d’aller au-delà de nos limites.»
Lui aussi est parfois allé au-delà des siennes, comme il nous le racontait en novembre, sans la moindre plainte, contrairement à ce qu’ont suggéré certains. Alexandre Pasquini, son adjoint en charge de l’analyse vidéo, qui l’a suivi de Lens à Nice: «C’est quelqu’un de foncièrement bon et les gens le ressentent. Que ce soit le staff ou les joueurs. Il est naturel. Forcément, il a travaillé certaines choses, il a grandi avec le temps. Mais on sent qu’il y a de la sincérité. Sans forcément le dire, parce qu’il ne va pas beaucoup parler ou te promettre des choses, mais tu sens que tu peux avancer avec lui et qu’il y a de la bienveillance.»
Qui se matérialise en dehors du cadre professionnel. François Bourgeais, entraîneur au centre de formation de Lorient, qui le connaît depuis plus de trente ans :« Il y a deux, trois ans, je me retrouve à Nantes en vacances, et son équipe venait y jouer. Il m’a offert une heure le midi du match, entre la balade avec les joueurs et le repas. Je me mets à discuter avec lui, des a vie. Et à un moment, il s’est arrêté de parler, il a croisé les bras et il m’a regardé avec son petit sourire, avant de dire: “Et toi François, comment vas-tu?” Il prend le temps de s’intéresser aux gens.»
C’est sans doute comme ça qu’il arrive à donner à ses joueurs le goût de l’effort, à l’image du temps additionnel à Reims, le week-end dernier, alors que le match était plié (4-2): «Quand en fin de match, on fait pressing haut, on marque le cinquième but, même s’il a été refusé, ça me plaît, car je ne les pousse même pas à ce moment-là. Ils y vont tout seuls.» Ça n’ a pas toujours été le cas, à l’ image d’une campagne européenne jusqu’ici désastreuse, au-delà des blessures (2 points en 6 matches).
Mais s’il a d’abord un peu tâtonné face à un groupe qui ne ressemble pas forcément à celui qu’il avait à Lens, il a fini par trouver les ressorts des Aiglons. «On s’adapte toujours par rapport aux environnements, disait-il hier. On ne peut pas arriver avec une méthode, une recette ou une façon d’être. En fonction du groupe que vous avez, de sa maturité, des leaders que vous avez, il faut toujours s’adapter.»
Y compris dans le jeu, où, malgré des principes affirmés, il laisse une certaine liberté aux joueurs: «On met un cadre, des principes de jeu, des animations, on donne des pistes mais, après, les joueurs ont leur mot à dire sur toutes les phases de jeu, expliquait-il lundi. Plus on a des joueurs connectés qui se posent des questions et qui sont intelligents, plus c’est facile et plus ils peuvent avoir de liberté. Quand vous les laissez s’exprimer, c’est bien plus riche que si vous faites Football Manager sur le banc.»
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IL DUELLO FRA I MIGLIORI ALLENATORI
17 gennaio 2025 - L'Équipe
R. Laf.
Gli allenatori di Lilla e Nizza stanno riuscendo a ottenere il meglio dalle loro squadre.
Al punto da lottare per il podio, pur avendo risorse più limitate rispetto alle quattro big della Ligue 1.
Carlo Ancelotti, Diego Simeone, Mikel Arteta: i “grandi boss” in panchina hanno quasi tutti sofferto per mano di una squadra di Bruno Genesio o Franck Haise negli ultimi diciotto mesi. Il tecnico del Lille ha sbalordito l'Europa nonostante un calendario diabolico e non ricorda più il significato della parola sconfitta, mentre il suo omologo del Nizza ha portato gli Aiglons a un punto dal podio nonostante una squadra decimata dagli infortuni in autunno, dopo aver fatto del Lens il secondo classificato dietro il PSG nella primavera del 2023. Il duello tra i due allenatori francesi del momento promette di essere un incontro emozionante, dopo l'andata in cui Les Nordistes hanno vinto ai punti, ma non sul tabellino, con il pareggio di Tom Louchet all'ultimo minuto per il Nizza (2-2).
“Sto cercando di trovare delle spiegazioni,
ma non ne ho”.
- BRUNO GENESIO
17 gennaio 2025 - L'Équipe
NATHAN GOURDOL
Se il polso della folla nei corridoi del Vélodrome faticava a placarsi martedì sera, dopo che il Lille si era qualificato per gli ottavi di Coppa di Francia dopo un emozionante finale ai rigori (1-1, 4-3 ai rigori) contro l'OM, Bruno Genesio ha mantenuto un tono calmo in mezzo alla mischia.
Piuttosto che gongolare per l'ultimo successo dei suoi Dogues e per la loro storica imbattibilità (20 partite, 10 vittorie, 10 pareggi), il tecnico ha preferito mantenere alta la pressione sui suoi uomini, sottolineando i rallentamenti che hanno permesso al Marsiglia di strappare i calci di rigore. Questa comunicazione illustra bene l'atteggiamento del 58enne allenatore nei confronti della sua squadra, di cui elogia lo stato d'animo, mentre cerca di scacciare ogni segno di dilettantismo incipiente. Una delle principali fonti di questa straordinaria cavalcata.
Imbattuto dal 17 settembre e dalla lezione ricevuta a Lisbona contro lo Sporting all'esordio in Champions League (0-2), il Lille 2024-25 ha superato, con 20 partite, la striscia di imbattibilità di 19 gare tra l'ottobre 1973 e il marzo 1974, quando la squadra era in D2.
Non varrà mai un titolo, ma questo risultato ha permesso a Genesio di incidere il suo nome un po' più saldamente nella storia del club, insieme con le sue imprese in Champions League contro Real Madrid (1-0) e Atlético de Madrid (1-3), in particolare. Questa imbattibilità conferma anche il fatto che si tratta di un allenatore da strisce, sia positive sia negative.
Prima di diventare intoccabile a metà settembre, l'allenatore e la sua squadra avevano perso quattro partite in fila, la peggior serie del Lille dal settembre 2016. L'allenatore originario del Rodano aveva già vissuto una simile spirale negativa a Rennes. Infatti, aveva già stabilito un record alla guida dello Stade Rennais con 17 partite senza sconfitte tra il 31 agosto e il 12 novembre 2022 (11 vittorie, 6 pareggi), prima che la pausa dei Mondiali in Qatar ne interrompesse il ritmo. L'imbattibilità dei bretoni risale a 22 partite nel 1988-1989 sotto Raymond Keruzoré, ma la squadra era in D2.
Quelle settimane di grazia sotto Genesio restano un bellissimo ricordo al "Parco Roazhon", ma come per il Lilla, l'allenatore ha avuto una serie opposta in Bretagna (4 partite senza vittorie all'inizio delle stagioni 2021-22 e 2023-24). Lo stesso vale per il Lione, dove a un'imbattibilità di dodici partite tra il 23 settembre e il 26 novembre 2017 (8 vittorie, 4 pareggi) erano già seguite cinque partite senza vincere.
"Non mi affeziono troppo a questo tipo di strisce, anche se, nel tentativo di migliorare, mi sono reso conto che ci sono dei periodi in cui le mie squadre rendono meglio di altre”, confida Genesio. "Soprattutto a ottobre-novembre-dicembre, quando ho avuto questo lungo periodo di imbattibilità con il Rennes. Ci sono anche momenti alla fine della stagione in cui le mie squadre di solito hanno un buon rendimento. E poi, è vero, ci sono periodi in cui le mie squadre hanno prestazioni un po' inferiori. Gennaio-febbraio è spesso uno di questi. Sto cercando di trovare delle spiegazioni, ma non ne ho".
Questa ciclotimia può far temere un futuro più difficile, ma i tifosi del Lille non ci pensano proprio. Le ondate che ci attendono contro il Nizza di Franck Haise, che Bruno Genesio non ha mai battuto (3 sconfitte, 3 pareggi), e a Liverpool martedì, sono due sfide formidabili per rimanere inaffondabili.
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Il cuore più dell'uomo
17 gennaio 2025 - L'Équipe
ROMAIN LAFONT e ANTOINE MAUMON DE LONGEVIALLE
“A seconda del gruppo che hai,
della sua maturità, dei leader che ha,
devi sempre adattarti”.
- FRANCK HAISE
Non ha mai allenato uno dei quattro maggiori budget francesi, ma Franck Haise (53 anni) ha una media di 1,71 punti a partita nella massima serie da quando ha iniziato come allenatore ad interim al Lorient nell'ottobre 2016. Al di là dei numeri, ci sono le persone, e questo è l'ingrediente principale della ricetta del suo successo. "Ha una notevole capacità di gestione delle persone”, dice Dante, suo capitano ai Les Aiglons. "È sempre chiaro sui suoi valori, sulle sue idee e sulla sua filosofia. È una persona che ci trasmette entusiasmo, fiducia e voglia di lavorare sodo e superare i nostri limiti".
Anche lui a volte ha superato i suoi limiti, come ci ha detto a novembre, senza la minima lamentela, contrariamente a quanto alcuni hanno suggerito. Alexandre Pasquini, il suo assistente responsabile dell'analisi video, che lo ha seguito da Lens a Nizza: “È una persona fondamentalmente buona e la gente lo percepisce. Che si tratti dello staff o dei giocatori. È una persona naturale. Certo, ha lavorato su alcune cose, è cresciuto con il tempo. Ma si percepisce la sincerità. Senza necessariamente dirlo, perché non parlerà molto o non ti prometterà nulla, ma senti che con lui puoi progredire e che c'è buona volontà”.
Ma se all'inizio ha avuto problemi con una squadra che non assomigliava necessariamente a quella che aveva al Lens, alla fine ha trovato i punti di forza degli Aiglons. "Ci adattiamo sempre ai diversi ambienti”, ha detto ieri. "Non si può arrivare con un metodo, una ricetta o un modo di essere. A seconda del gruppo che hai, della sua maturità, dei leader che ha, devi sempre adattarti”.
E questo include il suo modo di giocare, dove, nonostante i suoi principi dichiarati, lascia una certa libertà ai giocatori: “Stabiliamo un quadro di riferimento, princìpi di gioco, schemi di gioco, diamo delle linee-guida ma, poi, i giocatori hanno voce in capitolo in ogni fase del gioco”, ha spiegato lunedì. "Più abbiamo giocatori connessi, che si interrogano e intelligenti, più è facile e più libertà possono avere. Quando si lascia che si esprimano, è tutto molto più ricco che giocare a Football Manager dalla panchina”.
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N. G.
Zhegrova toujours absent, Gudmundsson diminué
L’ailier droit Edon Zhegrova, absent depuis un mois pour des douleurs au pubis, n’est toujours pas suffisamment remis pour tenir sa place tandsi que le latéral gauche Gabriel Gudmundsson, qui a reçu une béquille en début de rencontre lors du 16es de finale de Coupe de France à Marseille mardi (1-1, 4-3 aux t.a.b.), est lui diminué.
Les deux hommes ont participé au dernier entraînement collectif hier après-midi au domaine de Lu ch in, mais, comme Bruno Genesio l’a annoncé conférence de presse hier, il a décidé de ne prendre aucun risque en vue du sommet de Ligue des champions à Liverpool mardi et du calendrier très chargé qui attend le LOSC sur les prochaines semaines.
Ismaily devrait donc débuter à gauche de la défense, tandis que Mitchell Bakker a des chances d’enchaîner à droite de l’attaque. Titulaire sur les trois premiers matches de 2025, Rémy Cabella pourrait souffler un peu.
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R.Laf. et A.M.L
Ndombele encore incertain
Forfait à Bastia, mardi (1-0), le milieu Tanguy Ndombele figure dans un groupe de vingtdeux joueurs pour le déplacement à Lille. Autant dire que sa présence sur la feuille de match n’est pas garantie. « Il n’a pas fait grand-chose depuis le début de semaine, a reconnu hier son entraîneur, Franck Haise. Il va s’entraîner et on va voir dans quel état il est, s’il peut être avec nous, ou a minima dans le groupe. Sinon, ce sera le même groupe qu’Bastia.»
Sans le défenseur Moïse Bombito, donc, qui s’est refait mal aux adducteurs la semaine passée et que son entraîneur n’espère pas avant «dix quinze jours» . Quatrièmes à un point du podium, les Aiglons attaquent une série de matches contre des concurrents directs dans la course à l’Europe. Lille, l’OM, Toulouse et Lens: il n’y a là que des membres du top 8. De quoi en savoir plus sur leurs réelles ambitions pour le printemps, alors que leur aventure européenne, totalement ratée, devrait prendre fin dans deux semaines.
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