Dominique Rocheteau, jeune homme de 70 ans


Dominique Rocheteau, avec ses chiens, au coeur des parcs à huîtres d’Étaules 
(Charente-Maritime), la petite ville de son enfance où il s’est retiré.

ROCHETEAU: «Je vais aussi reprendre le foot bientôt»

« L’Ange vert » souffle ses 70 bougies aujourd’hui. Il les fête à Étaules, dans sa Charente-Maritime natale, où il vit retiré du monde du football depuis près de cinq ans. L’esprit détaché, fier d’avoir réussi à faire de sa passion son métier et prêt à rechausser les crampons.

“Les joueurs changent de clubs comme de chemises et les supporters peuvent s’y perdre, même s’ils demeurent attachés à leur club. Je suis trop idéaliste, mais il faut penser aux gens
''
“Là où j’ai eu le moins de liberté, c’est au cours de mes neuf années de dirigeant à Saint-Étienne

PISANY, ÉTAULES (CHARENTE-MARITIME) – Accompagné par ses chiens, Dominique Rocheteau se balade en contemplant le temps qui passe dans le petit porto st réicoled’ O ri vol, dans les marais d’Étaules. Cela fera cinq ans en juin, que« l’ Ange vert» a repliés es ailes dans sa Charente-Maritime natale, tout près de sa mère, de son frère Anthony (63ans) et de sa soeur Sylvia (58ans). Aujourd’hui, il fête ses 70 ans, également entouré de Laurence, rencontrée le jour des es 50 ans, avec laquelle il forme une famille recomposée de sept enfants et quatre petits-enfants. Le moment était donc tout choisi pour faire le point sur lui, ses envie set sa nouvelle vie.

- Dominique, qu’ avez-vous fait de vos 70 ans?

Hou la… C’ est une très bonne première question( il sourit ). J’ ai l’ impression que c’ est passé très, très vite. Cela signifie que j’ ai fait plein de choses grâce au football.

- Avez-vous déjà songé à ce qu’ aurait pu être votre vie sans lui?

J’yaipensé,enrêve.

- Etalors?

Gamin, j’ aimais beaucoup mon prof de gym et je voulais faire comme lui. Mais comme je ne serais pas allé bien loin dans les études, j’ aurais repris l’ entreprise familiale d’ ostréiculture avant Anthony, mon frère cadet. Interne àRoy an à partir de 11 ans, je retournais chez moi l’ été pour partir le matin en mer dans le bassin d’Oléron, où se trouvent tous les parcs à huîtres. On déjeunait sur le bateau et on revenait l’ après-midi. Cela m’ a marqué. J’ aurais bien aimé exercer ce métier qui tend à disparaître. C’est pour cette raison que je suis content devoir mon neveu David prendre la succession de mon frère. Il in augure ainsi la quatrième génération des huîtres Rocheteau.

- Vous n’ auriez pas voulu devenir musicien?

J’ ai touché à tout, tapé sur la batterie à l’ oreille, pris des cours de guitare… Je ne m’ y suis pas tenu. Pareil avec l’ harmonica que Lauren ce m’ a offert à Noël, il y a trois ans. Comme j’ aime bien réussir ce que j’ entre prends et que je suis conscient de mes limites, je me suis vite aperçu que je ne deviendrais pas un grand musicien et que j’ avais plus de possibilités dans le football.

- En plus de vos qualités naturelles, à quoi attribuez-vous la réussite de votre carrière?

L’ exigence ne m’ a jamais fait avancer. Le plaisir de jouer, oui. Le matin, je me le vais pour m’ amuser au foot. À 16 ans, quand j’ ai quitté mon pensionnat deRoy an, situé à deux cents mètres de la plage, pour SaintÉtienne, une ville noire de mineurs, cela a été un choc. Plus d’ océan ni de douceur de vivre. Mais l’ envie et le plaisir de jouer ont prisledessus.

- Vous le preniez de préférence dans le dribble, la passe ou le but?

À 9,10 ans, c’ était marquer. Je comptais mes match es et mes buts sur un petit carnet. C’ est à l’ AS Saint-Étienne quel’ on m’ a inculqué que le football est un sport collectif. J’ ai alors également pris beaucoup de plaisir à réussir un super centre ou une belle passe. Si je suis parti au Paris-S G( en 1980) pour jouer avant-centre, je n’ ai jamais eu cette obsession du buteur. Je n’ étais pas un“tueur” comme Bernard La combe. Quand j’ arrête ma carrière, je ne sais d’ ailleurs pas combien de buts j’ ai inscrits en tout. Aujourd’ hui, j’ ai l’ impression que les footballeurs jouent pour les st ats. Cela me dérange un peu, car je reste persuadé que, même dans le football moderne, tu n’ obtiens pas de résultats dans la durée sans cette notion de collectif.

- Vous n’ êtes donc pas fan des data?

C’est l’exemple même du sport business. Un club achète un joueur pour le revendre un an après. Résultat: les joueurs changent de clubs comme de chemises et les supporters peuvent s’ y perdre, même s’ ils de meurent attachés à leur équipe. Je suis trop idéaliste, mais il faut penser aux gens. Prenez le cas de Se koFof ana: il devient actionnaire du R CL en sen partant en Arabie saoudite( àAl-Nassr, le 18 juillet 2023) et il revient en signant à Rennes. Je comprends la réaction des supporters lens ois. Sur le plan éthique, ce n’ est pas terrible.

- À choisir, vous auriez dès lors préféré jouer à votre époque plutôt qu’ à celle actuelle?

Ce que j’ ai aimé, c’ est jouer avec de grands joueurs comme Michel Plat i ni, Saf et Su si c ou Must a ph aD ah leb.Entantqu’ attaquant, j’ aurais aussi aimé jouer avec Lionel Mes si etKylianMbappé. Je suis pourtant davantage fan deJo han Cru yff, car il est de ma génération, que de Mes si. L’ admiration, qui est pour moi un grand mot, je la réserve plus pour Gandhi et Mande la que pour des musicien soudes sportifs. Pas sûr d’ ailleurs que nous étions plus techniques, avant. Les joueurs d’ aujourd’ hui ne sont pas que plus rapides. Ils sont aussi plus adaptés à la répétition des efforts que nous, qui bénéficiions de temps plus calmes dans un match. Dernière chose: je ne me revois jamais, à la télévision. Sauf pendant le confinement. Je m’ ennuyais tellement que j’ ai regardé certains de mes match es.

- Au regard de l’ évolution du football, en êtes-vous toujours autant amoureux?

Je demeure un passionné, mais je le suis avec moins d’ assiduité. Je regarde autant, si ce n’ est plus, de rugby. Je n’ ai pourtant joué qu’ au rugby à 7 à l’ école mais, comme mon père, j’ ai toujours aimé ce sport et son état d’ esprit. Je regarde rarement un match de foot en entier désormais. Je ne sais pas pourquoi d’ ailleurs. Je me sens toujours supporter des Verts et du Paris-S G, même si ce n’ est plus le même club.

- Le seriez-vous encore si les dirigeants qatariens quittaient le Parc des Princes?

Je suis partisan pour que le Paris-SGy reste. Le Parc, c’ est le Parc, un vrai bijou situé dans Paris, rénové et qui a vraiment bien vieilli. Je ne connais pas assez le dossier, mais l’ agrandir serait la solution.

- À propos de Saint-Étienne, que pensez-vous des avente au milliardaire canadien Larry Tanenbaum?

Les clubs anglais sont tous rachetés par des capitaux étrangers. Si Saint-Étienne veut revenir à un certain niveau, il est obligé d’ en passer par là. Après, toutes tune question de valeurs. Des étrangers peuvent garder celles des Verts, en étant conscients deleurhistoire.

- À ce propos, quand on devient à 20 ans “l’ Ange vert ”, l’icône de toute une génération, s’appartient-on encore vraiment?

J’ ai toujours eu le sentiment de garder la maîtrise. C’ est tout d’ abord une question de personnalité et d’ éducation. La mienne m’ a permis de relativiser les choses. Mes grands-parents ont connu une vie douce mais dure en Charente-Maritime, avec l’ huître comme seule richesse. C’ est ensuite dû au début de ma carrière. Comme j’ avais un jeu risqué et que je n’ étais pas prêt physiquement, j’ ai subi des blessures importantes entre 16 et 19 ans: genou, cheville, luxation de l’ épaule, du coude… Elles m’ ont fait de suite comprendre le caractère éphémère d’ une carrière. J’ aurais pu passer à côté. Enfin, c’ est une question de plaisir, une priorité, et de mental. Bien sûr, il se travaille. Mais au regard de tous les joueurs que j’ ai côtoyés et vu évoluer, je pense que le mental est in né. Pour toutes ces raisons, je ne suis jamais rentrédanslestar-system.

- Que retenez vous de votre carrière?

Pas les titres. Car tues à la fois content et un peu frustré, parfois. Comme de ne pas avoir gagné la Coupe du monde 1982( demifinales ). De ne pas être parti à l’ étranger, aussi. J’ avais envie d’ Angleterre et des on football. Après avoir discuté avec Claude Bez,lep résident de Bordeaux, et Bernard Ta pie, celui de l’ O M, j’ ai eu une possibilité a ve cIpswi ch et Chelsea en 1986. Cela ne s’ est pas fait et j’ ai terminé à Toulouse. Non, ce qui me reste de mes dix-huit ans de carrière, ce sont les relations tissées avec le monde du football et le plaisir quel’ on prend à se revoir, cinquante après, avec les Verts de 1976. Cela vaut plus qu’ une victoire en Ligue des champions. Mais bon, c’ est comme si nous l’ avions gagnée, cette finale de 1976(0-1, contre le Bayern Munich ). On a descendu les Champs-Élysée se ton a été reçus à l’ Élysée( il sourit ). Finalement, j’ ai le sentiment d’ avoir fait ce que je voulais, avec une certaine liberté.

- Sans jamais être bridé?

Quand j’ ai été agent de joueurs, pendant deux ou trois ans, je ne me sentais pas à l’ aise dans ce milieu. Au contraire de celui du cinéma où, même s’ il faut être assez égocentrique, cela m’ a plu de tourner sous la direction de Maurice Pi a lat et avec Gérard Depardieu( dansleGarçu,en1995). Ilyaune frustration que ma carrière d’ acteur ne soit guère allée plus loin. En fait, là où j’ ai eu le moins de liberté, c’ est au cours de mes neuf années de dirigeant à Saint-Étienne (2010-2019). C’ était lourd et je me suis pas mal adapté. Je ne suis pas fait pour être un meneur d’ hommes. Manager, ce n’ est pas mon truc. Mais j’ arrive à bien ressentir les gens. Me retrouver entre Bernard( Caïazzo, alors président du conseil de surveillance) et Roland( Rome yer, du directoire) n’apasété évident du tout, au départ. Mais je garde un bon souvenir de Roland.

- Comment en visagez-vous la suite?

En continuant à faire du sport le plus longtemps possible. Je me suis mis au golf à Toulouse et j’ ai continué à y jouer àRoy an. Mais je n’ ai plus trop le temps: je plante des arbres. Des fruitiers, des chênes verts, des pins parasols, des lauriers-cerises et même des chênes truffiers. J’ en ai déjà planté 300 pour faire tout le tour de notre propriété de cinq hectares. Un arbre, c’ est la vie, l’ avenir. C’ est mon côté démocrate humaniste. J’ aime bien les regarder grandir, comme m’ occuper de notre potager avec papy Gérard, qui vient nous aider et tout nous expliquer. J’ attends février et le début de la nouvelle saison de cyclisme avec impatience. Gamin, mon père m’ amenait voir des courses dans les Pyrénées. J’ ai ensuite eu la chance de suivre pas mal de classiques, comme Liège-Bastogne-Liège. Je me suis remis au vélo quand j’ ai arrêté de courir, il y a dix ou quinze ans. Dirigeant, je n’ avais plus le temps de faire du sport. On s’ oublie un peu. Or, quand tu as été sportif de haut niveau, tu en gardes forcément des séquelles. Il faut toujours rester actif. Sinon, tu ressens des douleurs. Je l’ ai appris, il n’ y a pas si longtemps que cela. Le docteur Éric Rol land, que j’ ai connu au Variété s Club de France, m’ a bien conseillé. La méthode de JakubLaz,unki né polonais de Nieul le-surS eu dre,m’ a“sauvé la vie ”. Aujourd’ hui, je revis sur le plan physique. Je n’ ai plus de douleurs. Je pars à vélo avec un copain ou en balade avec ma femme. Jamais en peloton. C’ est la compétition et c’ est dangereux. Je vais aussi reprendre le foot, bientôt (il esquisse un dernier sourire ). Il me reste plein de choses à accomplir. Je ne suis pas encore fichu.»

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70 ANS
522 matches pro, 171 buts. 49sélections en équipe de France, 15 buts.
Carrière : Saint-Étienne (1971-1980), Paris-SG (1980-1987), Toulouse (1987-1989). 
Palmarès: Euro 1984, Championnat de France (1974, 1975, 1976, 1986), Coupe de France (1977, 1982, 1983).

***

Dominique Rocheteau, con i suoi cani, nel cuore dei banchi di ostriche 
di Étaules (Charente-Maritime), il piccolo paese d'infanzia dove si è ritirato.

Dominique Rocheteau, un giovanotto di 70 anni

ROCHETEAU: “Presto ricomincerò a giocare a calcio”.

“I giocatori cambiano club come le magliette e i tifosi possono perdersi in tutto questo, anche se rimangono legati alla propria squadra. Sono troppo idealista, ma bisogna pensare alla gente".

"Dove ho avuto meno libertà è nei miei nove anni di gestione del Saint-Étienne”.

“L'Ange vert” compie oggi 70 anni. Li festeggia a Étaules, nella sua Charente-Maritime, dove vive ritirato dal mondo del calcio da quasi cinque anni. 

PISANY, ÉTAULES (CHARENTE-MARITIME) - Accompagnato dai suoi cani, Dominique Rocheteau passeggia contemplando il tempo che passa nel porticcolo di Orivol, nelle paludi di Étaules. A giugno saranno passati cinque anni da quando l'“angelo verde” ha ripiegato le ali nella natia Charente-Maritime, vicino alla madre, al fratello Anthony (63 anni) e alla sorella Sylvia (58 anni). Oggi festeggia il suo 70° compleanno, circondato anche da Laurence, che ha conosciuto il giorno del suo 50° compleanno e con la quale forma una famiglia mista di sette figli e quattro nipoti. Era quindi il momento perfetto per fare il punto su se stesso, sui suoi desideri e sulla sua nuova vita.

- Dominique, cosa hai fatto da quando hai compiuto 70 anni?

Wow... È un'ottima prima domanda (sorride). Ho l'impressione che sia successo tutto molto, molto in fretta. Significa che ho fatto molte cose, grazie al calcio.

- Ha mai pensato a come sarebbe stata la sua vita senza di esso?

Ci ho pensato, nei miei sogni.

- E allora?

Da bambino mi piaceva molto il mio insegnante di ginnastica e volevo fare quello che faceva lui. Ma poiché non sarei andato molto lontano con gli studi, avrei preso in mano l'attività di famiglia di allevamento di ostriche prima di Anthony, mio fratello minore. Dall'età di 11 anni andavo in collegio a Royan e d'estate tornavo a casa per andare in mare nel bacino d'Oléron, dove ci sono tutti i banchi di ostriche. Pranzavamo in barca e tornavamo nel pomeriggio. Questo mi ha lasciato un'impressione indelebile. Mi sarebbe piaciuto fare questo lavoro, che tende a scomparire. Per questo sono felice che mio nipote David prenda il posto di mio fratello. Inaugura così la quarta generazione di ostriche Rocheteau.

- Non le sarebbe piaciuto diventare un musicista?

Mi sono dilettato in tutto, ho suonato la batteria a orecchio, ho preso lezioni di chitarra... ma non ho continuato. È successo lo stesso con l'armonica che Lauren mi ha regalato per Natale tre anni fa. Poiché mi piace avere successo in quello che faccio e sono consapevole dei miei limiti, ho capito subito che non sarei diventato un grande musicista e che avevo più possibilità nel calcio.

- Oltre alle sue qualità naturali, a che cosa attribuisce il successo della sua carriera?

Essere esigente non mi ha mai portato da nessuna parte. Il piacere di giocare sì. Uscivo la mattina per giocare a calcio. A 16 anni, quando ho lasciato il collegio di Royan, a duecento metri dalla spiaggia, per Saint-Étienne, una città di minatori, è stato uno shock. Niente più oceano, niente più dolcezza di vita. Ma la voglia e il piacere di giocare hanno preso il sopravvento.

- Preferiva il dribbling, il passaggio o il gol?

Quando avevo 9-10 anni, l'importante era segnare. Appuntavo le mie partite e i miei gol su un quadernetto. È stato al Saint-Étienne che mi hanno insegnato che il calcio è uno sport di squadra. Mi piaceva molto anche fare un bel cross o un bel passaggio. Anche se sono passato al Paris-SG (nel 1980) per giocare centravanti, non sono mai stato ossessionato dai gol. Non ero un “killer” come Bernard Lacombe. Quando ho smesso di giocare, non so nemmeno quanti gol avevo segnato in totale. Oggi ho l'impressione che i calciatori giochino per le proprie statistiche. Questo mi dà un po' fastidio, perché sono ancora convinto che, anche nel calcio moderno, non si possano ottenere risultati nel tempo senza il concetto di lavoro di squadra.

- Quindi non è un fan dei dati?

Sono l'epitome dello sport business. Un club acquista un giocatore per poi venderlo un anno dopo. Di conseguenza, i giocatori cambiano club come magliette e i tifosi possono perdersi nella confusione, anche se muoiono attaccati alla propria squadra. Sono troppo idealista, ma bisogna pensare alla gente. Prendiamo il caso di Seko Fofana: ha lasciato il Lens per andare in Arabia Saudita (all'Al-Nassr, il 18 luglio 2023) ed è tornato (in Francia) firmando per il Rennes. Capisco la reazione dei tifosi del Lens. Dal punto di vista etico, non è il massimo.

- Se dovesse scegliere, avrebbe preferito giocare nel suo tempo piuttosto che nel presente?

Quello che mi piaceva era giocare con grandi giocatori come Michel Platini, Safet Susic o Mustapha Dahleb. Come attaccante, mi sarebbe piaciuto giocare anche con Lionel Messi e Kylian Mbappé. Ma sono stato più fan di Johan Cruijff, perché è della mia generazione, che di Messi. La mia ammirazione, che è una parola grossa per me, è riservata più a Gandhi e Mandela che ai musicisti o agli atleti. Non sono sicuro che prima fossimo più tecnici. I campioni di oggi non sono solo più veloci. Sono anche più adatti alla ripetizione dello sforzo rispetto a noi, che beneficiavamo di periodi più tranquilli in partita. Un'ultima cosa: (il calcio) non lo guardo più in televisione. Tranne che durante il lock-in. Ero così annoiato che ho guardato alcune delle mie partite.

- Vista l'evoluzione del calcio, è ancora appassionato come prima?

Sono ancora appassionato, ma sono meno assiduo. Guardo altrettanto, se non di più, il rugby. A scuola giocavo solo a rugby a 7 ma, come mio padre, ho sempre amato questo sport e il suo spirito. Raramente guardo un'intera partita di calcio. Non so perché. Mi sento ancora un tifoso dei Les Verts e del Paris-SG, anche se non è più lo stesso club.

- Lo sarebbe ancora se i dirigenti del Qatar lasciassero il Parco dei Principi?

Sono favorevole alla permanenza del Paris-SG. Il Parc è il Parc, un vero gioiello situato a Parigi, ristrutturato e che è invecchiato davvero bene. Non ne so abbastanza, ma un ampliamento sarebbe la soluzione.

- A proposito di Saint-Étienne, cosa pensa della cessione al miliardario canadese Larry Tanenbaum?

I club inglesi sono tutti acquistati da capitali stranieri. Se il Saint-Étienne vuole tornare a un certo livello, deve andare in quella direzione. Dopodiché, è tutta una questione di valori. Gli stranieri possono mantenere i valori dei Les Verts, purché siano consapevoli della storia (del club).

- A questo proposito, quando a 20 anni si diventa l'“Angelo verde” di un'intera generazione, si ha ancora un'appartenenza reale?

Mi sono sempre sentito in controllo. È innanzi tutto una questione di personalità e di educazione. La mia educazione mi ha permesso di mettere le cose in prospettiva. I miei nonni vivevano una vita dolce ma dura nella Charente-Maritime, con le ostriche come unica fonte di sostentamento. Poi c'è stato l'inizio della mia carriera. Poiché il mio gioco era rischioso e non ero fisicamente pronto, tra i 16 e i 19 anni ho subìto una serie di infortuni importanti: ginocchio, caviglia, spalla lussata, gomito... Mi hanno fatto capire subito quanto possa essere breve la carriera. Avrei potuto perdere l'occasione. Alla fine, è una questione di divertimento, di priorità e di forza mentale. Certo, bisogna lavorarci su. Ma se si guarda a tutti i giocatori con cui ho lavorato e che ho visto crescere, credo che l'aspetto mentale sia ineludibile. Per tutti questi motivi, non sono mai rientrato nello star-system.

- Che cosa pensa della sua carriera?

Non ai titoli. Perché a volte si è allo stesso tempo felici e un po' frustrati. Come non aver vinto il mondiale del 1982 (semifinale). Anche non andare all'estero. Volevo andare in Inghilterra a giocare a calcio. Dopo aver parlato con Claude Bez, presidente del Bordeaux, e Bernard Tapie, patron dell'OM, mi è stata offerta una possibilità con l'Ipswich Town e il Chelsea nel 1986. Non ha funzionato e sono finito a Tolosa. No, quello che mi rimane di quei diciotto anni di carriera sono i rapporti che ho costruito con il mondo del calcio e il piacere di rivedermi, cinquant'anni dopo, con i Verts del 1976. Questo vale più della vittoria della Coppa dei Campioni. Ma allora è come se avessimo vinto quella finale del 1976 (0-1 contro il Bayern Monaco). Abbiamo percorso gli Champs-Élysées e siamo stati ricevuti all'Eliseo (sorride). Alla fine, ho la sensazione di aver fatto quello che volevo, con una certa libertà.

- Senza mai essere limitato?

Quando ho fatto l'agente di calciatori per due o tre anni, non mi sentivo a mio agio in quell'ambiente. L'opposto era l'industria cinematografica dove, anche se bisogna essere piuttosto egocentrici, mi è piaciuto lavorare sotto la direzione di Maurice Pialat e con Gérard Depardieu (in Le Garçu nel 1995). È stato frustrante che la mia carriera di attore non sia andata molto avanti. In effetti, il momento in cui ho avuto meno libertà è stato durante i nove anni di gestione al Saint-Étienne (2010-2019). Era un lavoro pesante e mi sono adattato abbastanza bene. Non sono tagliato per essere un leader di uomini. La gestione non fa per me. Ma ho un buon feeling con le persone. Trovarmi tra Bernard (Caïazzo, allora presidente del consiglio di sorveglianza) e Roland (Romeyer, nel consiglio di amministrazione) non è stato facile, all'inizio. Ma di Roland ho un bel ricordo .

- Come vede il futuro?

Continuando a fare sport il più a lungo possibile. Ho iniziato a giocare a golf a Tolosa e ho continuato a farlo a Royan. Ma non ho molto tempo: pianto alberi. Alberi da frutto, lecci, pini a ombrello, allori e persino querce da tartufo. Ne ho già piantati 300 per tutto il perimetro della nostra tenuta di cinque ettari. Un albero è la vita, il futuro. Questo è il mio lato umanista e democratico. Mi piace vederli crescere, così come curare il nostro orto con papy Gérard, che viene ad aiutarci e a spiegarci tutto. Non vedo l'ora che arrivi febbraio e che inizi la nuova stagione ciclistica. Quando ero bambino, mio padre mi portava a vedere le gare sui Pirenei. Poi ho avuto la fortuna di seguire alcune classiche, come la Liegi-Bastogne-Liegi. Ho ricominciato ad andare in bicicletta quando ho smesso di correre dieci-quindici anni fa. Come manager, non avevo più il tempo di fare sport. Ti dimentichi un po' di te stesso. Ma quando si è uno sportivo di alto livello, è inevitabile subirne i postumi. Bisogna sempre restare attivi. Se non lo fai, senti dolore. L'ho imparato non molto tempo fa. Il dottor Éric Rolland, che ho conosciuto al Variétés Club de France, mi ha dato dei buoni consigli. Il metodo di Jakub Laz, un polacco nato a Nieulle-sur-Seudre, mi ha salvato la vita. Oggi sono fisicamente rinato. Non ho più alcun dolore. Vado in bicicletta con un amico o con mia moglie. Mai in gruppo. Quella è competizione ed è pericolosa. Tra poco ricomincerò anche a giocare a calcio (sfoggia un ultimo sorriso). Ho ancora molto da fare. Non ho ancora finito.

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70 ANNI
522 presenze da professionista, 171 gol. 
In nazionale: 49 presenze per la Francia, 15 gol.
Carriera: Saint-Étienne (1971-1980), Paris-SG (1980-1987), Tolosa (1987-1989). 
Palmarès: Euro 1984, 4 Campionati francesi (1974, 1975, 1976, 1986), tre Coppe di Francia (1977, 1982, 1983).



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