Vers un printemps radieux


Mathieu Van der Poel (à gauche) et Tadej Pogacar
sur le podium de Milan-San Remo, samedi.

24 Mar 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS
Vers un printemps radieux

Le choc entre Mathieu Van der Poel et Tadej Pogacar dans Milan-San Remo est une excellente nouvelle pour le cyclisme, alors qu’ils recroiseront le fer dès vendredi, en Belgique, à l’occasion du GP E3. En attendant le Tour des Flandres dix jours plus tard.

C’est sans doute Filippo Ganna qui a le mieux donné une idée de l’explosion du final de Milan-San Remo samedi et du nouveau duel homérique que se sont livré Tadej Pogacar et Mathieu Van der Poel. «J’ai essayé de suivre deux dieux du cyclisme et j’y ai laissé quelques années de vie», a imagé l’Italien.

Bien sûr, le rouleur d’Ineos, 2e sur la Via Roma, a fait bien mieux que d’essayer de suivre, mais si une troisième lame tente parfois de s’immiscer – lui ce week-end, Remco Evenepoel ou Mads Pedersen parfois, voire Wout Van Aert, même si cela fait plus longtemps –, ce que Ganna a dit et ce qu’on a vu nous a confortés dans l’idée qu’il y a aujourd’hui sur les grandes classiques un duel au sommet.

En attendant de voir si Jonas Vingegaard pourra à nouveau contrer Pogacar dans le Tour de France, le bras de fer entre le champion du monde et Van der Poel est la promesse d’un printemps émoustillant et de deux semaines à venir alléchantes.

Parce que les deux sont en pleine forme et au faîte de leur art et, si le Slovène a tout tenté, le Néerlandais a riposté à la perfection. Monstre physique bien sûr mais aussi métronome stratégique, de la Cipressa où il a fait le dos rond sous le feu de son rival, jusqu’au sprint qu’il a lancé de loin pour surprendre ses deux adversaires, en passant par le Poggio où il a même attaqué à 500 m du sommet, ce qui était une manière de tenter sa chance, de ne pas tout miser sur le lancer de dés de la Via Roma, mais aussi de casser encore plus le moral de Pogacar.

Parce qu’ensuite, et c’est une mécanique bien connue, il faut une adversité à la hauteur pour donner du relief aux exploits des champions, et la collision des deux est la garantie de cela. Samedi, on n’a entendu personne râler pour manque de suspense ou de scénario entendu, alors que cela a pu être le cas à l’occasion de démonstrations à sens unique – Pogacar sur les Strade Bianche par exemple ou Van der Poel dans les flandriennes l’an passé.

Étincelles, impasse et orgueil blessé

Le duel a une saveur particulière parce qu’il met aux prises deux coureurs très différents. Si on ne nous en lèvera pas de l’ idée que le leader d’UAE est par essence d’abord un coureur de classiques, sa palette est plus large, sans même parler des grands Tours. Il peut gagner toutes les classiques, alors que son rival ne devrait jamais pouvoir s’imposer en Lombardie et qu’il a déjà renoncé au Mondial sur route, car le parcours rwandais est trop dur. Mais sur son terrain favori, Milan-San Remo et les Monuments pavés, Van der Poel a pour l’instant l’ascendant, même si sa défaite face au Slovène dans le Tour des Flandres 2023 l’a marqué au fer rouge.

C’ est cet équilibre dans le dés équilibre qui est à la source de notre excitation, qui crée des étincelles et rend le défi de chacun des deux, quand ils se rencontrent, immense. En rentrant de San Remo dimanche matin, nous avions le sentiment que l’édition de samedi avait à la fois illustré l’impasse dans laquelle se trouve Pogacar dans la Primavera et lui avait fourni des motifs d’espoir. Elle lui a montré qu’ il y avait un autre axe stratégique possible, à partir de la Cipressa, ce que, soyons honnêtes, nous ne croyions pas samedi matin, mais aussi que son sort à San Remo dépend beaucoup de Van der Poel.

À ce niveau, il n’y a rien à faire, mais comme le vainqueur samedi l’a lui-même souligné, il suffit qu’il soit un tout petit peu moins bien... Le terrain va désormais évoluer avec l’ouverture de la campagne des flandriennes, le rapport de force risque encore de changer, et les deux vont se retrouver dès vendredi, à l’occasion du GP E3, le petit Tour des Flandres, avant le «grand», le «vrai», dans deux semaines, qui nous fait déjà frissonner de bonheur.

Dans tout ça, une question reste en suspens. Pogacar ira sur Paris-Roubaix, et ce sera une nouvelle levée du duel, mais le fera-t-il dès cette saison? Son staff veut l’en empêcher, échaudé notamment par sa grosse chute dans les Strade Bianche, mais après son revers samedi face à Van der Poel, l’orgueil blessé du champion ne le poussera-t-il pas à vouloir régler les comptes rapidement dans la cour de récré du Néerlandais?

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Leurs duels monumentaux

TOUR DES FLANDRES 2022 - Partis à deux dans le Vieux Quaremont, Van der Poel et Pogacar bataillent durant 17 km. Le Néerlandais gagne avec autorité malgré le retour de deux poursuivants. Pogacar termine 4e. 

MILAN-SAN REMO 2023 - Dans le Poggio, Pogacar prend l’initiative d’une attaque. Il est rejoint et contré par Van der Poel, qui au sommet compte quelques secondes d’avance. Il ne sera jamais repris. Pogacar termine 4e.

TOUR DES FLANDRES 2023 - Pogacar s’échappe en solo dans le Vieux Quaremont. Une accélération que Van der Poel ne parvient pas à suivre. Le Slovène s’impose en solitaire, devant Van der Poel. 

GLASGOW 2023  - Encore 22 km et cinq coureurs qui se battent pour le titre mondial, considéré comme le « 6e Monument », quand Van der Poel met un pétard dans le mur du circuit, injouable pour les autres. Pogacar prend le bronze, à 1’45’’. 

MILAN-SAN REMO 2025  - Pogacar (à gauche) prend l’initiative de tout faire exploser dans la Cipressa, où seuls Van der Poel et Ganna parviennent à accrocher sa roue. Sur la ligne d’arrivée, le Néerlandais règle tout le monde au sprint sans contestation. 

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Verso una radiosa primavera

Lo scontro tra Mathieu van der Poel e Tadej Pogacar alla Milano-Sanremo è un'ottima notizia per il ciclismo, perché i due incroceranno nuovamente le lame venerdì in Belgio per il GP E3. Il Giro delle Fiandre seguirà dieci giorni dopo.

È stato Filippo Ganna a dare la migliore idea dell'esplosione nel finale della Milano-Sanremo di sabato e del nuovo duello omerico tra Tadej Pogacar e Mathieu van der Poel. 

Certo, il rouleur della Ineos, secondo in via Roma, ha fatto molto meglio che cercare di seguire, ma se un terzo incomodo a volte cerca di interferire - lui lo scorso fine settimana, Remco Evenepoel o Mads Pedersen a volte, o pure Wout Van Aert, anche se da più tempo -, quello che ha detto Ganna e quello che abbiamo visto ha rafforzato l'idea che ora c'è un duello al vertice per le grandi classiche.

Mentre aspettiamo di vedere se Jonas Vingegaard sarà in grado di sfidare nuovamente Pogacar al Tour de France, la lotta tra il campione del mondo e van der Poel promette una primavera entusiasmante e due settimane da leccarsi i baffi.

Perché entrambi sono in forma e all'apice delle loro forze, e mentre lo sloveno ha provato di tutto, l'olandese ha risposto alla perfezione. Un mostro dal punto di vista fisico, certo, ma anche un metronomo strategico, dalla Cipressa, dove ha tenuto le spalle a terra sotto il fuoco del rivale, allo sprint lanciato da lontano per sorprendere i due avversari, passando per il Poggio dove ha attaccato anche ai -500 metri dalla cima. Un modo per tentare la fortuna, per non puntare tutto sul lancio dei dadi in via Roma, ma anche per abbattere ulteriormente il morale di Pogacar.

Perché dopo, ed è un meccanismo noto, ci vuole il giusto tipo di avversità per dare sostanza alle imprese di un campione, e la collisione tra i due è la garanzia di questo. Sabato non abbiamo sentito nessuno lamentarsi per la mancanza di suspense o per l'assenza di uno scenario ben definito, anche se è capitato in occasione di corse a senso unico - Pogacar alla Strade Bianche, ad esempio, o van der Poel nelle Fiandre lo scorso anno.

Scintille, stallo e orgoglio ferito

Il duello ha un sapore particolare perché mette l'uno contro l'altro due corridori molto diversi. Sebbene non si possa prescindere dall'idea che il leader dell'UAE sia essenzialmente anche un corridore da classiche, la sua tavolozza è molto più ampia, per non parlare dei Grandi Giri. Può vincere tutte le classiche, mentre il suo rivale non potrà mai vincere il Lombardia e ha già rinunciato ai prossimi mondiali su strada perché il percorso ruandese è troppo duro. Ma sui suoi terreni preferiti, la Milano-Sanremo e i Monumenti in pavé, van der Poel ha per il momento la meglio, anche se la sconfitta subita contro lo sloveno al Giro delle Fiandre 2023 lo ha segnato profondamente.

È questo equilibrio nell'equilibrio che è la fonte della nostra fibrillazione, che crea scintille e rende immensa la sfida per ciascuno di loro, quando si incontrano. Al ritorno da Sanremo, domenica mattina, abbiamo avuto la sensazione che l'edizione di sabato abbia illustrato l'impasse in cui si trova Pogacar con la Classicissima di Primavera e che però gli abbia dato motivi di speranza. Gli ha mostrato che c'è un altro possibile asse strategico, a partire dalla Cipressa, a cui, siamo onesti, sabato mattina non credevamo, ma anche che il suo destino alla Sanremo dipende molto da van der Poel.

A quel livello non c'è niente da fare, ma come ha sottolineato lo stesso vincitore di sabato, basta che lui (Pogacar) sia solo un po' più cattivo... Il terreno cambierà ora con l'apertura della campagna delle Fiandre, i rapporti di forza probabilmente cambieranno di nuovo, e i due si incontreranno ancora a partire da venerdì, in occasione del GP E3, il piccolo Giro delle Fiandre, prima del “grande”, quello “vero”, tra quindici giorni, che ci fa già rabbrividire di gioia.

In tutto questo, una domanda resta senza risposta. Pogacar andrà alla Parigi-Roubaix, e questo sarà un altro round del duello, ma lo farà già in questa stagione? Il suo staff vuole impedirglielo, soprattutto dopo la pericolosa caduta alla Strade Bianche, ma dopo la sconfitta di sabato contro van der Poel, l'orgoglio ferito del campione non gli farà desiderare di chiudere subito i conti e proprio nel terreno del neerlandese?

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I loro duelli Monumentali 

GIRO DELLE FIANDRE 2022 - Van der Poel e Pogacar partono insieme sul Vecchio Quaremont e si danno battaglia per 17 km. L'olandese vince con autorità nonostante il ritorno di due inseguitori. Pogacar si classifica al 4° posto. 

MILANO-SANREMO 2023 - Sul Poggio, Pogacar lancia un attacco. Viene ripreso e contrastato da van der Poel, che in cima ha un vantaggio di pochi secondi. Non verrà più raggiunto. Pogacar si classifica al 4° posto.

GIRO DELLE FIANDRE 2023 - Pogacar parte da solo sul Vecchio Quaremont. Van der Poel non riesce a tenere il passo della sua accelerazione. Lo sloveno vince in solitaria, davanti a van der Poel. 

MONDIALE DI GLASGOW 2023 - Mancano 22 km all'arrivo e cinque corridori sono in lotta per il titolo mondiale, considerato la “Sesta Monumento”, quando van der Poel piazza un colpo secco sul muro del circuito, ingiocabile per gli altri. Pogacar si aggiudica il bronzo, a 1'45”.

MILANO-SANREMO 2025 - Pogacar prende l'iniziativa e fa esplodere tutto sulla Cipressa, dove solo van der Poel e Ganna riescono a prendergli la ruota (Romain Grégoire si stacca subito, ndr). Al traguardo, il neerlandese regola tutti in uno sprint incontrastato.

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Juan Ayuso (au premier plan), le 5 mars, 
lors du Trofeo Laigueglia (Italie).

  • Dernier galop avant le Giro

    TOUR DE CATALOGNE - De Sant Feliu de Guixols, au jourd’ hui, à Barcelone, dimanche, le très relevé Tour de Catalogne s’annonce comme une répétition majestueuse pour les protagonistes du prochain Tour d’Italie (9 mai - 1er juin). En l’absence de Jonas Vingegaard (Visma-Lease a bike), tombé sur Paris-Nice et in suffisamment remis des a contusion à la main gauche, c’est l’Espagnol Juan Ayuso (UAE Emirates), récent vainqueur de Tirreno-Adriatico, qui endossera le costume de favori, pour sa dernière course avant de filer en stage en altitude afin de se préparer pour le Giro. Comme lui, son équipierAdamYates, Primoz Roglic (Red Bull-Bora-Hansgrohe), Mikel Landa (Soudal--Quick-Step), Simon Yates (Visma), Egan Bernal (Ineos), de retour après une fracture à une clavicule il y a cinq semaines à peine, ou Richard Carapaz (EF Education-EasyPost) viendront se tester sur les routes catalanes, qui proposeront trois arrivées au sommet pour se départager, en plus des autres étapes très vallonnées.

    Côté français, si Lenny Martinez (7e l’an passé) s’élancera en leader de Bahrain-Victorious pour le général, ce sont les puncheurs qui espèrent s’illustrer, comme Axel Laurance (Ineos), vainqueur d’étape il y a un an, Dorian Godon (Decathlon-AG2R) ou Tom Donnenwirth (Groupama-FDJ).

    ***

    Ultimo galoppo prima del Giro

    GIRO DI CATALONIA - Da Sant Feliu de Guixols oggi a Barcellona domenica, il Giro di Catalogna, altamente competitivo, promette di essere una maestosa prova generale per i protagonisti del prossimo Giro d'Italia (9 maggio-1. giugno). In assenza di Jonas Vingegaard (Visma-Lease a bike), caduto durante la Parigi-Nizza e non ancora sufficientemente ristabilito dalla contusione alla mano sinistra, sarà lo spagnolo Juan Ayuso (UAE Emirates), recente vincitore della Tirreno-Adriatico, a vestire i panni del favorito per la sua ultima corsa prima di partire per un ritiro in altura per preparare il Giro. Come lui, il suo compagno di squadra Adam Yates, Primoz Roglic (Red Bull-Bora-Hansgrohe), Mikel Landa (Soudal--Quick-Step), Simon Yates (Visma), Egan Bernal (Ineos), tornato dopo la frattura della clavicola di appena cinque settimane fa, e Richard Carapaz (EF Education-EasyPost) si metteranno alla prova sulle strade catalane, che offriranno tre arrivi in salita per decidere il vincitore, oltre ad altre tappe molto vallonate.

    Per quanto riguarda i francesi, mentre Lenny Martinez (7° lo scorso anno) guiderà la Bahrain-Victorious per la classifica generale, saranno i puncheurs a sperare di brillare, come Axel Laurance (Ineos), vincitore di tappa un anno fa, Dorian Godon (Decathlon-AG2R) e Tom Donnenwirth (Groupama-FDJ).

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