LES FAMILLES DE HUY
Le jour des puncheurs
Trois catégories de coureurs vont s'affronter dans le célèbre Mur, tout à l'heure, entre les puncheurs naturellement les plus à l'aise, les grimpeurs qui possèdent aussi le code dentrée et ceux qui cochent les deux cases comme Tadej Pogačar, vainqueur en 2023.
23 Apr 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PHILIPPE LE GARS
CINEY (BELGIQUE) – Au palmarès de la Flèche Wallonne, l’honneur revient évidemment aux vrais puncheurs, bien plus souvent à la fête que leurs collègues grimpeurs, dont les qualités s’exposent mieux sur ces classiques de type ardennaises avec des successions de côtes, et donc un dénivelé bien plus important que celui proposé aujourd’hui. Mais ce mur de Huy reste un moment à part dans la campagne des classiques du printemps, comme un interlude du spectacle où tout se joue sur cette montée de 1,3 km et ses 9,6% de moyenne. Un épouvantail pour ceux qui détestent la brutalité de cet effort, mais un défi pour ceux qui veulent sortir de leur zone de confort. Tour d’horizon des trois familles de coureurs qu’on attend aujourd’hui.
Les puncheurs en force
C’est dans cette famille que l’on retrouve le plus d’anciens vainqueurs au sommet du mur du Huy parmi les coureurs au départ tout à l’heure. L’équipe suisse Tudor est la plus fournie avec Julian Alaphilippe, triple lauréat (2018, 2019 et 2021) et Marc Hirschi victorieux en 2020. Et c’est du côté de l’équipe Cofidis qu’il faut retrouver le troisième larron à avoir dompté la Flèche Wallonne, le Belge Dylan Teuns, qui avait privé en 2022 le recordman de victoires, Alejandro Valverde, d’ajouter un sixième succès à son palmarès pour sa dernière saison.
Parmi les autres membres de la famille, on retrouve aussi les plus réguliers de ces deux dernières années sur des pentes sèches et courtes (moins de deux kilomètres avec des pourcentages entre 8% et 12%): le leader d’Arkéa-B & B Hotels, Kevin Vauquelin, et le Belge Maxim Van Gils des Red Bull-Bora qui avaient complété le podium l’an passé derrière la surprise britannique Stephen Williams, tous présents aujourd’hui.
Si Tom Pidcock avait profité de son explosivité lors de sa première année chez Ineos en 2021, avec une 6e place pleine d’espoir, il n’a jamais fait mieux depuis. Le Britannique possède pourtant les caractéristiques idéales pour réussir un jour. Parmi les tontons flingueurs, ceux de l’ancienne génération, Michael Matthews (35ans, 5e en 2018) et Tiesj Benoot (31ans, deux fois dans le top 10 en 2023 et 2024) peuvent servir d’exemple à la nouvelle vague de puncheurs comme Tibau Nys, débordant d’ambitions et qui, à 22ans, va découvrir le mur de Huy. Tout comme les jeunes Français Romain Grégoire (22 ans) et Axel Laurance (24), respectivement 7e et 18e pour leur première participation l’an passé.
Les grimpeurs sur la pointe des pieds
Pour le coup ce n’est pas vraiment une famille nombreuse, on pourrait presque compter la fratrie sur les doigts d’une main, au départ à Ciney. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils ont été inexistants sur le final à Huy jusque-là. Mikel Landa est celui qui s’est le plus approché de la première marche, en 2023, quand il s’était retrouvé non pas avec des purs puncheurs, mais avec ceux aux qualités plus variées de Tadej Pogacar et Mattias Skjelmose (1er et 2e cette année-là). Le Basque est en tout cas celui de ce groupe des grimpeurs qui a le plus souvent terminé sur le podium d’une arrivée sèche, quatre fois contre seize sur des épreuves typiquement montagneuses.
O’Connor attendu
Mais la présence dans le top 10 l’an passé du Colombien Santiago Buitrago (5e) et de Guillaume Martin (10e) a réouvert une voie pour rappeler que d’anciens vrais grimpeurs se sont aussi imposés ici il y a plus de dix ans: Daniel Moreno (en 2013), Joaquim Rodriguez (en 2012) et Cadel Evans (en 2010). À l’époque, un autre grimpeur espagnol, Pello Bilbao, débutait sa carrière et il est toujours invité à table, mais les yeux portés plutôt sur le plat principal de Liège-Bastogne-Liège, dimanche. Un autre spécialiste des chevauchées en haute montagne, l’Australien Ben O’Connor a attendu huit ans pour revenir tenter sa chance sur le mur de Huy, où il avait fini 80e en 2017. Sa carrière a évidemment évolué depuis et c’est avec curiosité qu’on suivra ce pur grimpeur aujourd’hui, lui qui a fini trois fois sur le podium de ce genre d’arrivée.
Les hybrides ont la cote
C’est comme une famille recomposée, on retrouve chez chacun de ses membres les qualités à la fois de grimpeur et de puncheur. Tadej Pogačar est l’enfant prodige, il sait tout faire, il se balade autant sur les cols que sur les monts flandriens et les côtes wallonnes. Son ratio de podiums penche davantage sur les courses montagneuses (46). Mais, au départ tout à l’heure, il sera aussi celui qui en a accumulé le plus sur les épreuves aux arrivées similaires à celle de la Flèche Wallonne (18). Il s’est imposé ici en 2023 devant un autre touche-àtout, Mattias Skjelmose, vainqueur dimanche à l’Amstel et qui reconnaissait pourtant que les routes limbourgeoises n’étaient pas son terrain préféré. L’autre enfant surdoué de ce groupe n’est autre que Remco Evenepoel dont le niveau en montagne est monté en gamme depuis ses débuts sans perdre pour autant de son explosivité. S’il préfère les routes de Liège-Bastogne-Liège, il est porté par un appétit sans li- mite depuis son retour vendredi dernier à la Flèche Brabançonne.
Il ne s’est aligné qu’une seule fois à l’autre Flèche, la wallonne d’aujourd’hui, pour une modeste 43e place en 2022, mais c’était l’année où il avait remporté sa première Doyenne cinq jours plus tard. Son explosivité sur les côtes de l’Amstel dimanche l’a motivé encore plus en vue du mur de Huy. D’autres grimpeurs – comme Enric Mas (sa meilleure place remonte à 2023, il avait fini 17e) ou Lenny Martinez et Pavel Sivakov, pour lesquels ce sera la première participation – savent aussi jouer leur carte sur ce genre d’arrivée.
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Sans Ferrand-Prévôt
Contrairement à ce qu’elle avait initialement prévu, Pauline Ferrand-Prévôt ne sera pas au départ ce matin de la Flèche Wallonne, qu’elle avait remportée en 2014. Dimanche dernier sureles routes de l’Amstel, elle avait semblé un peu en retrait (36 à 2’ de Bredewold), ce qui l’a convaincue de faire l’impasse en vue de Liège-Bastogne-Liège. Ce ne sera pas le cas de la championne du monde, Lotte Kopecky, qui a finalement ajouté cette classique à son programme pour mieux préparer la Doyenne, son grand objectif, qu’elle n’a courue qu’une seule fois l’an passé pour un résultat moyen (38e). Avec un programme allégé (seulement six courses cette saison jusqu’à l’Amstel), la Belge veut frapper fort sur tous les terrains, deux semaines après avoir remporté son troisième Tour des Flandres. Elle retrouvera face à elle une sacrée concurrence, avec les trois premières de la dernière édition, la Polonaise Katarzyna Niewiadoma (Canyon), la Néerlandaise Demi Vollering (FDJ-Suez) et l’Italienne Longo Borghini (Lidl-Trek). Côté Françaises, Juliette Labous et Evita Muzic, équipières de Vollering, et la jeune Marion Bunel (Visma-Lease a bike) seront attendues.
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Il giorno dei puncheurs
Tre categorie di corridori si daranno battaglia sul famoso Mur nel tardo pomeriggio di oggi, tra i puncheurs naturalmente più a loro agio, gli scalatori che hanno anche il codice d'iscrizione e quelli che spuntano entrambe le caselle come Tadej Pogačar, vincitore nel 2023.
23 Apr 2025 - L'Équipe
DAL NOSTRO INVIATO SPECIALE PHILIPPE LE GARS
CINEY (BELGIO) - Quando si tratta di vincere la Freccia Vallone, l'onore va ai veri puncheur, che sono molto più spesso sotto i riflettori rispetto ai loro colleghi scalatori, le cui qualità si evidenziano meglio in queste classiche in stile Ardenne con una successione di salite e quindi un dislivello molto maggiore di quello offerto oggi. Ma il Mur de Huy rimane un momento speciale nella campagna delle classiche di primavera, come un intermezzo dello spettacolo in cui tutto si decide su questa salita di 1,3 km con una pendenza media del 9,6%. Uno spauracchio per chi odia la brutalità di questo sforzo, ma una sfida per chi vuole uscire dalla propria comfort zone. Diamo un'occhiata alle tre famiglie di corridori attese per oggi.
I puncheurs in forze
È in questa famiglia che troviamo il maggior numero di ex vincitori in cima al Mur du Huy tra i corridori al via quest'anno. La squadra svizzera Tudor è la più numerosa, con Julian Alaphilippe, tre volte vincitore (2018, 2019 e 2021) e Marc Hirschi, primo nel 2020. La Cofidis ospita il terzo corridore ad aver domato la Flèche Wallonne, il belga Dylan Teuns, che nel 2022 ha negato al recordman Alejandro Valverde la sesta vittoria nell'ultima stagione del murciano da professionista.
Tra gli altri membri della famiglia figurano anche i corridori più continui degli ultimi due anni su salite corte e ripide (meno di due chilometri con pendenze tra l'8% e il 12%): il leader dell'Arkéa-B&B Hotels Kevin Vauquelin e il belga Maxim Van Gils della Red Bull-Bora, che lo scorso anno è salito sul podio dietro al sorprendente britannico Stephen Williams, sono tutti presenti oggi.
Sebbene Tom Pidcock abbia sfruttato al massimo la sua esplosività nel suo primo anno alla Ineos nel 2021, classificandosi con un promettente 6° posto, da allora non ha mai fatto meglio. Tuttavia, il britannico ha le caratteristiche ideali per vincere qui, un giorno. Michael Matthews (35 anni, 5° nel 2018) e Tiesj Benoot (31 anni, due volte nella top 10 nel 2023 e nel 2024) possono essere un esempio per la nuova ondata di puncheur come Tibau Nys, che trabocca di ambizioni e che, a 22 anni, scoprirà il Mur de Huy. Come i giovani francesi Romain Grégoire (22) e Axel Laurance (24), rispettivamente 7° e 18° al loro esordio l'anno scorso.
Scalatori in punta di piedi
Non è una famiglia numerosa: i fratelli si potevano quasi contare sulle dita di una mano alla partenza di Ciney. Ma questo non significa che non si siano presentati nel finale a Huy. Mikel Landa è quello che si è avvicinato di più al gradino più alto, nel 2023, quando però si è trovato di fronte non dei puncheur puri, ma le più variegate qualità di Tadej Pogacar e Mattias Skjelmose (1° e 2° quell'anno). In ogni caso, il basco è lo scalatore che è salito più spesso sul podio in un arrivo secco, quattro volte rispetto alle sedici in eventi tipicamente montani.
L'attesa di O'Connor
Ma la presenza nella top 10 dello scorso anno del colombiano Santiago Buitrago (5°) e di Guillaume Martin (10°) ha riaperto un varco per ricordare che anche ex veri scalatori hanno vinto qui più di dieci anni fa: Daniel Moreno (nel 2013), Joaquim Rodriguez (nel 2012) e Cadel Evans (nel 2010). All'epoca, un altro scalatore spagnolo, Pello Bilbao, era appena agli inizi della sua carriera ed è ancora un ospite a tavola, ma con gli occhi puntati sul piatto forte della Liegi-Bastogne-Liegi di domenica. Un altro specialista delle corse in alta montagna, l'australiano Ben O'Connor, ha aspettato otto anni per tornare a tentare la fortuna sul Mur de Huy, dove si è classificato 80° nel 2017. La sua carriera si è ovviamente evoluta da allora ed è con curiosità che oggi seguiremo questo scalatore puro, che è salito sul podio tre volte in questo tipo di arrivo.
Gli ibridi sono di gran moda
È come una famiglia mista, con ognuno dei suoi membri che possiede le qualità sia di scalatore sia di puncheur. Tadej Pogačar è il bimbo prodigio, sa fare tutto, corre tanto sui colli quanto sui muri delle Fiandre o della Vallonia. La sua percentuale di podi è più propensa alle corse in salita (46). Ma, al momento della partenza, sarà anche colui che ha accumulato il maggior numero di podi in corse con arrivo simile a quello della Flèche Wallonne (18). Ha vinto qui nel 2023, davanti a un altro campione, Mattias Skjelmose, vincitore dell'Amstel di domenica, che ha ammesso che le strade del Limburgo non sono il suo terreno preferito. L'altro "bambino" dotato in questo gruppo è Remco Evenepoel, il cui livello in salita è cresciuto rispetto al suo debutto, e senza perdere in esplosività. Anche se preferisce le strade della Liegi-Bastogne-Liegi, il suo appetito è inappagabile da quando è tornato venerdì scorso alla Freccia del Brabante.
Ha partecipato solo una volta all'altra Freccia, l'odierna in Vallonia, classificandosi con un modesto 43° posto nel 2022, ma è stato l'anno in cui cinque giorni dopo ha vinto la prima delle sue due Doyenne (consecutive, 2022 e 2023, ndr). La sua esplosività sulle salite dell'Amstel di domenica lo ha motivato ancora di più in vista del Mur de Huy. Anche altri scalatori - come Enric Mas (il suo miglior piazzamento risale al 2023, quando si classificò 17°) o Lenny Martinez e Pavel Sivakov, per i quali questa sarà la prima partecipazione - sanno come giocare le loro carte su questo tipo di arrivo.
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Senza Ferrand-Prévôt
Contrariamente a quanto inizialmente previsto, Pauline Ferrand-Prévôt non sarà al via della Freccia Vallone di questa mattina, gara che ha vinto nel 2014. Domenica scorsa, sulle strade dell'Amstel, è sembrata un po' indietro (36 a 2' da Bredewold), il che l'ha convinta a rinunciare anche alla Liegi-Bastogne-Liegi. Non sarà così per la campionessa del mondo Lotte Kopecky, che ha finalmente aggiunto questa classica al suo programma per prepararsi meglio alla Doyenne, il suo obiettivo principale, che ha corso solo l'anno scorso e con un risultato mediocre (38°). Con un programma più leggero (solo sei gare in questa stagione fino all'Amstel), la ciclista belga punta a colpire su tutti i fronti, due settimane dopo aver vinto il suo terzo Giro delle Fiandre. Dovrà vedersela con una concorrenza agguerrita, con le prime tre classificate dell'ultima edizione, la polacca Katarzyna Niewiadoma (Canyon), l'olandese Demi Vollering (FDJ-Suez) e l'italiana Elisa Longo Borghini (Lidl-Trek). Sul fronte francese, sono attese Juliette Labous ed Evita Muzic, compagne di squadra della Vollering, e la giovane Marion Bunel (Visma-Lease a bike).

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