La Butte finale
Comme ils l’espéraient depuis l’été dernier et la réussite des Jeux, les organisateurs du Tour ont obtenu l’autorisation d’intégrer trois passages par la rue Lepic, qui mène à la Butte Montmartre, au parcours de la dernière étape. Ce tracé est le fruit d’une mûre réflection
“Ça ouvre évidemment des possibilités pour un autre
type de vainqueur d’étape qu’un sprinteur,
et pourquoi pas une dernière bagarre,
ce serait incroyable ''
- CHRISTIAN PRUDHOMME, DIRECTEUR DU TOUR
“On s’est dit soit on obtient les autorisations cette année,
soit on ne pourra jamais repasser par là''
- CHRISTIAN PRUDHOMME, DIRECTEUR DU TOUR
22 May 2025 - L'Équipe
PIERRE MENJOT
Les organisateurs du Tour de France sont « comme tout le monde », sourit Christian Prudhomme. « L’image des champions cyclistes rue Lepic, la montée vers Montmartre, était sans doute pour moi la plus forte des Jeux, en dehors des exploits sportifs, explique le directeur de la Grande Boucle. Que cette image ait été reprise en la comparant à des tableaux de maître (La rue Montorgueil, de Claude Monet) est tout sauf un hasard. Donc, on s’est dit que notre seule chance de pouvoir un jour passer par Montmartre était dans l’ héritage, dans la foulée des Jeux .» Cette chanceaétésaisie.Au pied du Sacré-Coeur, le 3 août 2024, lors de la course en ligne des JO de Paris.
Après de longues discussions avec la préfecture de police et la mairie de Paris (« On se voyait toutes les semaines », explique Pierre-Yves Thouault, directeur adjoint du Tour), ASO, organisateur de la Grande Boucle et propriété, comme L’Équipe, du groupe Amaury, a obtenu la validation de ce qui avait filtré depuis le début de l’année et était officiel, sans détails, depuis la semaine dernière.
La 21e et dernière étape de l’édition 2025, partie de Mantes-la-Ville (Yvelines) le dimanche 27 juillet, empruntera la rue Lepic, comme le peloton l’avait fait lors des Jeux Olympiques l’été dernier, pour un succès populaire incontestable, un bourdonnement qui avait fait dire à Valentin Madouas, médaillé d’argent : « Je n’ai jamais vécu ça de toute ma vie, pas même sur le Tour. Vingt minutes après l’arrivée, j’avais encore mal aux oreilles tellement c’était fort. J’avais vraiment mal, comme si j’avais des écouteurs en mode plus plus.»
Cette magie sera donc prolongée cet été. «La magie qu’on voit aux JO, c’est la magie du Tour, corrige Prudhomme. Ce qu’on a vu rue Lepic, c’était fascinant, mais c’est ce qu’on voit sur les routes du Tour partout en France. » Le dernier jour ne se limitera donc plus au défilé vers les Champs-Élysées, coupettes de champagne à la main pour les grands vainqueurs avant le sprint massif final, puisque l’ascension vers la basilique du Sacré-Coeur, cinq minutes d’efforts environ sur des pavés de ville, « comme un bon petit mont », dixit Madouas, ne sera pas empruntée une fois, juste pour la carte postale, mais à trois reprises, avec à chaque fois un point distribué pour le classement de la montagne.
Concrètement, le peloton effectuera d’abord trois tours du circuit classique sur la plus belle avenue du monde. Puis, lors du quatrième, changera de direction place de la Concorde pour remonter rue Royale, la Madeleine, boulevard Malesherbes, les Batignolles, Clichy et arrivera rue Lepic (avec une approche un peu différente de celle des JO, en raison de travaux, qui étirera le peloton en évitant le pied de la rue). Avant de redescendre vers l’Arc de triomphe, pour une boucle de 16 kilomètres environ, à effectuer trois fois. Au sommet de la dernière ascension de la Butte, il ne restera alors que six kilomètres jusqu’à l’arrivée. «Ça ouvre évidemment des possibilités pour un autre type de vainqueur d’étape qu’un sprinteur, et pourquoi pas une dernière bagarre, ce serait incroyable », espère le patron de l’épreuve.
Pas de quoi chambouler un classement mais éventuellement récupérer quelques secondes pour les uns, et s’offrir une victoire de prestige pour les autres. « Julian Alaphilippe a dit : “Je crois que je pourrai passer en tête une fois à Montmartre” », sourit Prudhomme.
Mais d’autres espéraient éviter cela, à l’image de Jonas Vingegaard, double lauréat de l’épreuve, ou du double champion olympique de Paris (contrela-montre et course en ligne) Remco Evenepoel pour qui « ce n’est pas la peine de compliquer les choses, on aura assez de moments pour livrer bataille, à se battre pour garder notre position, sans avoir ça en plus le dernier jour ».
« C’est toujours un peu la même chose, il y a ceux qui disent ça aujourd’hui, mais si ça leur permet de gagner une étape, ils seront très contents, répond le directeur. Vous verrez à quel point ils seront fiers quand ils passeront par Montmartre. Et les gens oublient, mais le parcours a déjà évolué par rapport à l’initial il y a cinquante ans. Notamment le tour de la place de l’Étoile, depuis 2013, plutôt qu’un demi-tour contraint en haut des Champs, ou des passages exceptionnels dans le Louvre, à la Cour carrée. Mais c’est sûr que l’image de Montmartre est hyper marquante, et on s’est dit soit on obtient les autorisations cette année, soit on ne pourra jamais repasser par là. »
Avec le soutien de l’Élysée, il a donc fallu apporter des garanties pour cela, effectuer quelques reconnaissances de nuit pour rester discret, d’où le temps pris pour officialiser le tracé : de nombreuses forces de sécurité, du « barriérage » avec des points de cisaillement pour que le public puisse traverser avant et après le passage des coureurs et rendre la zone accessible, des adaptations logistiques (pas de caravane publicitaire).
« La partie Champs-Élysées, on la connaît, mais la partie Montmartre est exceptionnelle, donc on aura un dispositif exceptionnel de sécurisation, précise Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris. Les choses nous paraissent tout à fait faisables, on n’a aucun doute là-dessus.» Et, si tout se passe bien, la rue Lepic pourrait bien perdurer .« On s’ attend à s’ inscrire dans la durée, évidemment », ajoute Nuñez.
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L'ultima collina
Come auspicato fin dalla scorsa estate e dal successo dei Giochi (di Parigi 2024), gli organizzatori del Tour hanno ottenuto il permesso di inserire nel percorso dell'ultima tappa tre passaggi attraverso la rue Lepic, che conduce alla Butte Montmartre. Questo percorso è il risultato di un'attenta riflessione
“Ovviamente si apre la possibilità di un altro
tipo di vincitore di tappa che non sia un velocista,
e, perché no, una battaglia finale,
sarebbe incredibile”.
- CHRISTIAN PRUDHOMME, DIRETTORE DEL TOUR
“Ci siamo detti: o otteniamo le autorizzazioni quest'anno,
o non potremo farlo mai più”.
- CHRISTIAN PRUDHOMME, DIRETTORE DEL TOUR
22 maggio 2025 - L'Équipe
PIERRE MENJOT
Gli organizzatori del Tour de France sono “come tutti gli altri”, sorride Christian Prudhomme. L'immagine dei campioni di ciclismo in rue Lepic, che salgono verso Montmartre, di quei Giochi è stata probabilmente l'immagine più forte, per me, al di là delle imprese sportive", spiega il direttore della Grande Boucle. Non è un caso che questa immagine sia stata ripresa paragonandola a capolavori come la Rue Montorgueil di Claude Monet. Ci siamo quindi detti che l'unica possibilità di poter passare un giorno per Montmartre era l'eredità, all'indomani dei Giochi. Ai piedi del Sacro Cuore il 3 agosto 2024, durante la corsa su strada delle Olimpiadi di Parigi.
Dopo lunghe discussioni con la Préfecture de Police e il Comune di Parigi (“Ci siamo incontrati ogni settimana”, spiega Pierre-Yves Thouault, vicedirettore del Tour), l'ASO, organizzatore della Grande Boucle e, come L'Équipe, di proprietà del gruppo Amaury, ha ottenuto la convalida di quanto era trapelato dall'inizio dell'anno ed è diventata ufficiale, senza dettagli, dalla scorsa settimana.
La 21a e ultima tappa dell'edizione 2025, che partirà da Mantes-la-Ville (Yvelines) domenica 27 luglio, attraverserà la rue Lepic, proprio come ha fatto il gruppo durante i Giochi Olimpici della scorsa estate, con un innegabile successo popolare, un'euforia che ha fatto dire al vincitore della medaglia d'argento Valentin Madouas: "Non ho mai vissuto nulla di simile in vita mia, nemmeno al Tour. Venti minuti dopo l'arrivo, le orecchie mi facevano ancora male dal tanto rumore che c'era. Facevano davvero male, come se avessi addosso le cuffie in modalità plus plus".
Questa magia continuerà quindi anche quest'estate. "La magia che vediamo alle Olimpiadi è la magia del Tour", corregge Prudhomme. Quello che abbiamo visto in rue Lepic è stato affascinante, ma è quello che vediamo sulle strade del Tour in tutta la Francia". L'ultima giornata non si limiterà quindi alla sfilata lungo gli Champs-Élysées, con champagne in mano per i grandi vincitori prima dello sprint finale di gruppo, poiché l'ascesa alla basilica del Sacro Cuore, circa cinque minuti di fatica sul pavé cittadino, “come una bella montagnetta”, secondo Madouas, non sarà affrontata una volta soltanto, solo per la cartolina, ma tre volte, con un punto assegnato ogni volta per la classifica della montagna.
In particolare, il gruppo completerà prima tre giri del circuito classico sul viale più bello al mondo. Poi, al quarto giro, cambierà direzione a Place de la Concorde e risalirà rue Royale, la Madeleine, boulevard Malesherbes, les Batignolles, Clichy e arriverà a rue Lepic (con un approccio leggermente diverso da quello delle Olimpiadi, a causa dei lavori stradali, che allungheranno il gruppo evitando i piedi della strada). Prima di scendere verso l'Arco di Trionfo, per un anello di circa 16 chilometri, da completare tre volte. In cima alla salita finale della Butte, mancheranno solo sei chilometri all'arrivo. “Questo ovviamente apre la possibilità di un tipo di vincitore di tappa diverso da un velocista e, perché no, di una battaglia finale, sarebbe incredibile”, si augura il responsabile dell'evento.
Non basterebbe a sconvolgere le classifiche, ma potrebbe essere sufficiente per recuperare qualche secondo per alcuni e una vittoria prestigiosa per altri. “Julian Alaphilippe ha detto: ‘Penso che sarò in grado di prendere il comando a Montmartre’”, sorride Prudhomme.
Ma altri speravano di evitarlo, come Jonas Vingegaard, due volte vincitore dell'evento, o il biolimpico di Parigi (a cronometro e in linea) Remco Evenepoel, per il quale “non ha senso complicare le cose, avremo abbastanza tempo per dare battaglia, per lottare per mantenere la nostra posizione, senza avere questo in più l'ultimo giorno”.
È sempre un po' lo stesso, c'è chi lo dice oggi, ma se questo permette loro di vincere una tappa, saranno molto felici", risponde il direttore. "Vedrete quanto saranno orgogliosi quando passeranno per Montmartre". La gente dimentica che il percorso si è già evoluto rispetto a quello iniziale di cinquant'anni fa. In particolare, dal 2013, il percorso ha fatto un giro intorno a Place de l'Étoile, invece di una mezza svolta forzata in cima agli Champs-Elysées, e ci sono stati passaggi eccezionali attraverso il Louvre e la Cour Carrée. Ma è chiaro che l'immagine di Montmartre è estremamente suggestiva e ci siamo detti: o otteniamo le autorizzazioni quest'anno, o di lì non potremo passare mai più".
Con l'appoggio dell'Eliseo, abbiamo dovuto fornire le garanzie necessarie ed effettuare alcune ricognizioni notturne per mantenere un basso profilo, motivo per cui c'è voluto così tanto tempo per ufficializzare il percorso: un gran numero di forze di sicurezza, “barricate” con punti di interdizione per permettere al pubblico di attraversare prima e dopo il passaggio dei corridori e rendere accessibile l'area, e adattamenti logistici (niente caravan pubblicitari).
Conosciamo tutti la zona degli Champs-Élysées, ma l'area di Montmartre è eccezionale, quindi garantiremo una sicurezza eccezionale", spiega Laurent Nuñez, prefetto della polizia di Parigi. Non abbiamo dubbi che tutto sia fattibile. E, se tutto va bene, la rue Lepic potrebbe benissimo continuare. Ci aspettiamo che duri, naturalmente", aggiunge Nuñez.
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