Le Jaguar mord encore
Richard Carapaz a attaqué à neuf kilomètres de l’arrivée,
au moment où l’échappée matinale se faisait rattraper.
Il a ensuite porté son avance à 30 secondes, pour distancer définitivement le peloton.
A placé une attaque franche dans le final pour aller s’imposer sur le Giro pour la première fois depuis son sacre en 2019. Il faudra compter avec lui.
“Il y a de bons adversaires, mais je veux lutter jusqu’à la fin''
- RICHARD CARAPAZ
22 May 2025 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO
CASTELNOVO NE’ MONTI (ITALIE) – Le 25 mai 2019, Isaac Del Toro avait 15 ans et demi. Ju an Ayuso ,16 ans et 8 mois. Le Mexicain était encore dans son paysetl’ Espagnol disputait le Trophée Centre Morbihan à Plumelin. Au même moment, Richard Carapaz décrochait sa troisième victoire d’étape sur le Giro, la dernière avant celle arrachée hier à Castelnovo ne’ Monti. Cette fois, le maillot rose, désormais âgé de 21 ans, et son dauphin, un an de plus, ont vu de leurs propres yeux l’Équatorien de 31 ans démarrer comme un fou furieux à 9,1 km de l’arrivée, au moment où l’échappée était reprise et où la route se faisait plus étroite. Il ne faut pas laisser d’espace à Carapaz. Le Jaguar de Tulcan est un fauve qui ne fait jamais rien au hasard. Le vainqueur du Giro 2019 est donc allé cueillir en solitaire un succès qui le replace au général (6e, à 1’56’’ de Del Toro) et conforte ses ambitions.
L’an dernier, sur le Tour de France, le grimpeur d’EF-Education EasyPost avait adopté la posture du chasseur d’étape (la 17e, à Superdévoluy) après avoir porté le maillot jaune pour la première fois de sa carrière deux semaines plus tôt à Turin, où il avait disputé un sprint massif que les leaders avaient logiquement délaissé. L’Équatorien avait pris la 4e place de la Vuelta dans la foulée et s’était de nouveau persuadé qu’il était un coureur du général. « Notre objectif a toujours été d’obtenir un bon classement général ici, le Giro est très long. Aujourd’hui (hier), il y avait une opportunité de gagner et je l’ai saisie, avouait-il après avoir été fêté par pas mal de ses supporters sud-américains. Mais mon objectif ne bouge pas. On a travaillé très dur avant ce Tour d’Italie. Depuis octobre, nous avons commencé à réfléchir à cet objectif. Maintenant, on va avoir deux semaines avec des étapes de montagne qui vont faire la décision. »
« C’est bien d’avoir repris quelques secondes, mais ce ne sont pas elles qui feront la différence, insistait Carapaz, qui a quand même gagné trois places hier. Je savais que le contre-la-montre, mardi, n’était pas ma grande force. J’ai essayé de sauver ce qui pouvait l’être (59e de l’étape, 1’37’’ concédée sur Primoz Roglic). Le résultat était un peu attendu. Mais je savais aussi que j’avais les jambes et que je pouvais continuer à lutter. Et aujourd’hui (hier), on l’a bien démontré. Il y a de bons adversaires, mais je veux lutter jusqu’à la fin. Tant qu’on n’est pas arrivé à Rome, je continuerai à livrer bataille. »
À 31 ans, l’Équatorien a déjà disputé 14 Grands Tours (1 succès et 3 podiums) et son expérience sur trois semaines peut être un facteur avantageux, encore plus en Italie, où tout est toujours in certain jusqu’ au bout.
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Th. P., à Castelnovo ne’ Monti
Gaudu, plus dur que prévu
L’attitude, la place à l’arrivée, le temps concédé et l’écart au général : tout laisse désormais craindre le pire pour David Gaudu, qui a vécu un calvaire hier entre Viareggio et Castelnovo ne’ Monti. Largué dès les premières pentes de l’Alpe San Pellegrino et ses passages à 19%, le leader de Groupama-FDJ, pourtant déterminé à se montrer offensif, a terminé 126e à 27’40’’. Ses ambitions au général sont enterrées (45e à 35’42’’), et il faudra maintenant surveiller son état physique et moral. Il n’était a priori pas question de quitter le Giro hier soir, mais à quoi bon s’accrocher si le Breton, sous antibiotiques depuis dimanche et sa chute sur les chemins blancs, ne peut pas courir normalement? «C’est un peu gonflé, il y avait trois points de suture à la base, un s’est déjà enlevé, nous confiait-il lundi. Il y a un peu de rétention d’eau, de douleur, de raideur, mais franchement ça va. On a coché des jours pour aller dans les échappées avec l’équipe. Si je ne suis plus dans le jeu au général, j’essaierai de me greffer à ces groupes pour aller chercher une victoire d’étape.» Un point devrait être fait aujourd’hui, avant une fin de semaine montagneuse.
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