«Je ne voulais pas repartir sans rien»


Le nouveau maillot à pois, Lenny Martinez, s’était glissé dans la bonne échappée mais n’a pas pu jouer la victoire d’étape.

15 Jul 2025 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO

LE MONT-DORE (PUY-DE-DÔME) – Ces gros pois rouges sur un dos si frêle, ça lui fait tout « bizarre » , comme il l’a lui-même reconnu. Lenny Martinez a pris la tête du classement de la montagne hier, quarante-sept ans après son grand-père, Mariano. Si le lien entre les deux hommesest parfois distendu, le fil est forcément retissé depuis cette étape dans les monts d’Auvergne. Une journée où le jeune coureur de Bahrain Victorious (22 ans) voulait absolument être devant.

Acte I
L'entame parfaite

Dans son peignoir couleur chair, claquettes aux pieds, chaîne apparente autour du cou, Lenny Martinez patientait dimanche assis dans un fauteuil de camping avant de se jeter dans un bain glacé. Il souriait malicieusement au moment d’évoquer l’étape de ce 14 juillet dans le Puy-deDôme: « Oui, je vais essayer d’être dans l’échappée. J’ai reconnu l’étape avant le Tour de France, je la connais par coeur, le final je le connais par coeur aussi. Le jour de la fête nationale, c’est clair que ça rajoute quelque chose. Gagner un 14 juillet, c’est mieux qu’un autre jour ( sourire). »

Il n’y a donc eu aucune surprise à voir le Cannois attaquer le premier, dès la fin du départ fictif, pour se mettre en jambes. Accompagné de son coéquipier Matej Mohoric, Martinez a tout fait pour sauter dans tous les coups en attendant que l’échappée, la bonne, se forme. Elle a finalement été constituée de 29 éléments. Et sur les cinq premières difficultés du jour, le Français est à chaque Lenny Martinez, tout fier hier, dans son maillot à pois... que son grand-père Mariano (à dr.) avait ramené à Paris en 1978. Ci-dessous, pendant la course, hier, où du fait de l’effort, il a saigné du nez. fois passé en tête, grappillant 25 points sur 25 possibles.

« Je suis allé chercher quelques points, glissait Martinez. Je n’étais pas sûr de moi pour la victoire d’étape, je ne voulais pas repartir sans rien. » « L’objectif était d’être dans l’échappée pour The Bastille Day, je crois que ça s’est vu, et Lenny a fait un excellent travail pour y être et ensuite pour prendre les points du maillot à pois» , appréciait à l’arrivée son directeur sportif, Roman Kreuziger, qui lui avait demandé plusieurs fois à la radio, en début d’étape, de ne pas griller toutes ses cartouches inutilement.

Acte II
La victoire se l'éloigne

Constamment vigilant, constamment dans les premières positions pour ne pas se faire surprendre par une attaque et pour porter les siennes à l’approche des sommets des côtes répertoriées pour le Grand Prix de la montagne, Martinez a effectué un premier recul physique au passage du col de la Croix-Morand, devancé par Ben Healy et Quinn Simmons. Le Français a ensuite lâché les roues des costauds une première fois à 29,8 kilomètres de l’arrivée après une accélération sur le plat de Ben O’Connor puis définitivement à 27,9 km sur un relais appuyé de Simmons.

Preuve, quand même, que les cartouches du début d’étape ont laissé des traces « J’ai beaucoup souffert. J’ai essayé pour la victoire d’étape, mais les coureurs devant étaient trop forts pour moi. Dans la course, il y a beaucoup de hauts et de bas, parfois on se sent bien, parfois un peu moins bien, ce n’était jamais la même chose d’une bosse à l’autre, confiait-il dans la voiture qui l’emmenait à Toulouse. Mais, à la fin, maforce a baissé alors que les premiers avaient toujours la même force, je pense que ça viendra avec l’âge… »

Acte III
Le sursaut

Lâché, Martinez s’est mêmemisà saigner du nez sous le coup de la chaleur et de la fatigue. Mais le jeune Français s’est battu sur son vélo pour ne pas finir en roue libre. Cela s’est vu sur son visage marqué par l’effort, mais il s’est refait une petite santé dans la dernière ascension et il a été récompensé d’une 8e place au Mont-Dore. Il s’était fait dépasser par Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, avant de leur proposer un gros relais dans le dernier kilomètre et finir devant eux. « Je suis très content d’avoir pris le maillot à pois, c’est un maillot qui me faisait rêver quand j’étais petit et que je regardais le Tour de France » , assurait Martinez hier soir. Comme son grandpère en 1978, qui, lui, l’avait ramené à Paris.

« On va essayer de l’emmener le plus loin possible, expliquait en souriant le petit-fils au micro de France Télévisions. Je sais qu’avec Tadej, ça va être compliqué, mais je vais faire le maximum. On verra. » « Je ne dirais pas que ça devient l’objectif n°1 maintenant, tempérait Kreuziger. On va d’abord voir comment il récupère, comment il se sent. On a vu aujourd’hui qu’il pouvait être prêt à gagner une étape. Je me souviens l’avoir dit depuis le début, peut-être qu’il y a des jours où on ne le verra pas, peut-être qu’il y a quelques étapes où il se montrera… »

***

22 - 3 jours, Lenny Martinez est le plus jeune Français à revêtir le maillot à pois. Il devance Richard Virenque, qui avait pris la tunique à 22 ans, 7 mois et 17 jours en 1992. René Vietto a remporté le classement de la montagne à 20 ans, 5 mois et 12 jours en 1934, mais le maillot n'existait pas.

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