Prudhomme: «Brouiller les pistes, encore et toujours»


Le Tour aura du punch

Le patron du Tour de France garde le même enthousiasme à quelques jours du départ samedi depuis Lille. Le duel Pogacar-Vingegaard ne le lasse pas, il sublime selon lui l’épreuve et rappelle les grandes joutes du passé.

"La première semaine est un trompe-l’oeil […] Cette carte peut ressembler à ce qui se faisait dans les années 1990, mais en fait on aura quatre arrivées pour puncheurs"
"On a bien évidemment favorisé les puncheurs ces dernières années, plus que les grimpeurs"
"Le duel de champions a toujours existé et on en a toujours envie"
"À Montmartre, il y a cette proximité, celle qu’on connaît partout en France pendant le Tour"

3 Jul 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PHILIPPE LE GARS

LILLE – L’emploi du temps de Christian Prudhomme est aussi chargé que celui d’un ministre. Mais à quelques heures du Grand Départ à Lille (5-27 juillet), le patron du Tour de France a pris le temps de rendre visite à Jean-Marie Leblanc, son prédécesseur à la tête de l’épreuve, avant d’aller honorer la mémoire de Jean Stablinski, à Wallers-Arenberg. Son attachement à ces personnalités, aux dates et auxlieux culte duTourl’incite àbien ancrer la plus grande course du monde dans sa légende. Sans oublier de tenir compte de l’évolution du cyclisme, de se soucier de la sécurité des coureurs et de créer des parcours attractifs.

Vous dirigez le Tour de France depuis dix-neuf ans. Se renouveler, en renouveler l’histoire, est-ce compliqué?

Imaginer le Tour est surtout exaltant. Penser à un parcours, découvrir de nouveaux lieux, estimer les bagarres qu’on pourrait provoquer sachant qu’on est face à untableau noir et querien n’est écrit à l’avance… Parfois, quand on imagine un parcours, onsedit qu’il pourrait se passer ci et ça. En 2019, par exemple, avec la victoire de Julian Alaphilippe à Épernay (le 8 juillet lors de la 3e étape, Binche-Épernay, il prend aussi le Maillot Jaune), tout s’était exactement déroulé comme on l’avait prévu. Et parfois, c’est tout le contraire comme à Quimper en 2018 (5e étape, remportée par Peter Sagan) magnifiquement tracée (avec un final en côte) par Thierry Gouvenou (le directeur technique), mais oùil nes’est rien passé. On peut aussi se protéger d’une arrivée potentiellement dangereuse ausprint, opter pour untroisième choix comme à Nogaro en 2023 (4e étape, remportée par Jasper Philipsen) parce que c’est uncircuit automobile donc potentiellement sécurisé. Et il y afinalement trois chutes entrois kilomètres…

Faire partir le Tour depuis la France et non de l’étranger commeces trois dernières années modifie-t-il votre approche?

Cen’est pas parce quec’est enFrance que ça sera plus facile. Le danger est de se dire que ça sera plus simple car on connaît la police, la gendarmerie, les pompiers, les services del’État, alors qu’on doit toujours rester vigilants.

Les premières étapes de cette édition se dérouleront pourtant sur un terrain connu…

Je nesuis pas d’accord. La première semaine est un trompe-l’oeil. Si quel qu’un n’a pas suivi le Tour depuis des années et voit le parcours, il peut se dire en effet qu’on aura sept étapes pour sprinteurs lors des huit premiers jours. Cette carte peut ressembler à ce qui se faisait dans les années 1990, mais enfait onaura quatre arrivées pour puncheurs. Le Tour achangé depuis des années, on cherche à brouiller les pistes, même quand le parcours semble vu et revu.

Pour les brouiller encore un peu plus, pourquoi ne pas avoir ajouté des secteurs pavés de Paris-Roubaix?

Onfait le choix detout miser sur des côtes courtes mais raides durant toute la première semaine plutôt qued’aller chercher les pavés. Tout le monde le sait: ni Thierry Gouvenou ni moine somme santi pavés. Thierry parce qu’il adore Paris-Roubaix, et moiparce quej’ai remis les pavés augoût dujour sur le Tour. Mais là, on s’est dit que c’était trop tôt. J’ai donc demandéàThierry quelle arrivée nous offrirait l’étape la plus sélective dans les Hauts-de-France. Il m’arépondu Boulogne-sur-Mer( 2e étape). Comme la ville était candidate, ça s’est fait ainsi. En suite, on aura le même schéma à Rouen, à Vire et à Mûr-de-Bretagne.

Certaines équipes ont pourtant beaucoup misé sur les sprints…

Sedire queceTour fera plus la part belle aux sprinteurs que les éditions précédentes est une erreur. On n’a pas la volonté de réduire leur rôle car ce sont des champions d’exception, mais onveut faire ensorte qu’il puis se aussi y avoir une étape intéressante avant ou a près un sprint. Depuis plusieurs années, les étapes qui leur sont favorables sont disséminées, et onn’en ajamais plus dedeuxd’affilée faites pour eux. Soit elles sont coupées par des étapes pour puncheurs, soit par uncontrela-montre. Et en suite, oui, tout est fait pour avoir une course la plus intéressante possible. L’étape de Toulouse l'11e) est la plus emblématique pour moi par ce qu’on aura une dernière partie vallonnée avec la côte de Pech David à huit kilomètres de l’arrivée, avec des passages à 20%. Donc ce jour-là, chez Alpecin par exemple, faudra-t-il jouer la carte Jasper Philipsen ou Mathieu van der Poel? Je les laisse choisir.

Êtes-vous tenté, parfois, de favoriser, mêmeinconsciemment, certains types de coureurs?

Mais ce n’est mêmepasinconscient. Ona bien évidemment favorisé les puncheurs ces dernières années, plus queles grimpeurs. Pour deux raisons essentielles: ce la ajoute de l’incertitude dans le final et ensuite, il y a moins de risque de chute. On a compris qu’on ne peut plus rentrer aujourd’hui dans le coeurdes grandes villes comme avant, nous devons donc trouver des alternatives.

Un organisateur ne peut-il pas se lasser de voir que, malgré ses efforts, le scénario du Tour est quasiment identique ces dernières années?

Il ne s’agit pas toujours du même scénario mais plutôt des mêmes acteurs. Le duel de champions a toujours existé et onena toujours envie. C’était Coppi-Bartali, Anquetil-Poulidor, Merckx-Ocana, Merckx-Thévenet… On a toujours rêvé deça, comme dans le tennis avec les Nadal, Federer et Djokovic. Mais sur les cinq dernières éditions, ça fait 3-2 pour Tadej Pogacar et onespère revoir son match face à Jonas Vingegaard. Il faudrait juste que, contrairement àl’an passé, ça dure unpeu plus longtemps quela mi-Tour deFrance. Notre rôle, je le répète, est d’essayer de mettre dususpense jusqu’au bout. L’arrivée dela dernière étape enpassant par Montmartre fait partie decette volonté, comme l’était le contre-la-montre en 2024 à Nice. Après, nous ne sommes que les organisateurs: onpropose, les coureurs disposent.

Comprenez-des sprinteurs qui n’auront pas les Champs-Élysées pour finir en apothéose?

J’entends et je comprendsparfaitement, mais quand on a réintroduit les pavés (en 2010), onn’a pas fait un tabac, ni quand on a décidé demettre les chemins blancs (en 2024). Quand je relis maintenant les commentaires dithyrambiques après coup, je me dis que Montmartre était tout aussi incontournable. Ce la reste pour moi l’une des images les plus saisissantes des Jeux l’an dernier. Il y a toujours énormément de monde sur les Champs-Élysées, des centaines de milliers de personnes, mais c’est très large, et sous les arbres, onnevoit pas le public. À Montmartre, il y acette proximité, celle qu’on connaît partout en France pendant le Tour. Ça sera donc un bel héritage des Jeux.

Vous est-il arrivé de vous dire, à la fin d’un Tour, qu’il était raté?

Le dernier jour du Tour a toujours été pour moi, depuis queje suis gamin, le jour le plus triste de l’année. Parce qu’il faut attendre douze mois avant derevivre tout cela. Maintenant, quandle dernier coureur a franchi la ligne et qu’on n’a pas eu d’accident, je le vis comme un soulagement. Je ne ressentais pas cela forcément avant. Ce changement date seulement deces dernières années. Sans doute aussi parce queje vieillis… »

***

Sarà un Tour forte

A pochi giorni dalla partenza di sabato da Lille, il patron del Tour de France è entusiasta come sempre. Il duello Pogacar-Vingegaard non lo stanca mai e, secondo lui, sublima l'evento e ricorda le grandi imprese del passato.

"La prima settimana è un trompe-l'oeil [illusione ottica...] La cartina può somigliare a quelle degli anni '90, ma in realtà avremo quattro arrivi per i puncheur"
"Negli ultimi anni abbiamo favorito i puncheur, più che gli scalatori"
"Il duello fra campioni è sempre esistito e non vediamo l'ora che si ripeta"
"A Montmartre c'è questa vicinanza, quella che si vive ovunque in Francia durante il Tour".

3 luglio 2025 - L'Équipe
DALL'INVIATO SPECIALE PHILIPPE LE GARS

LILLE - L'agenda di Christian Prudhomme è piena come quella di un ministro. Ma a poche ore dalla Grand Départ di Lille (5-27 luglio), il patron del Tour de France ha trovato il tempo di andare a trovare Jean-Marie Leblanc, suo predecessore alla guida dell'evento, prima di onorare il ricordo di Jean Stablinski a Wallers-Arenberg.

Il suo attaccamento a queste personalità, alle date e ai luoghi-cult del Tour lo ha spinto ad ancorare saldamente la corsa più importante al mondo alla leggenda della stessa. Senza dimenticare di tenere conto dell'evoluzione del ciclismo, di preoccuparsi della sicurezza dei corridori e di creare percorsi attraenti.

- Lei è al comando del Tour de France da diciannove anni. È complicato rinnovare se stessi e la propria storia?

Immaginare il Tour è soprattutto esaltante. Pensare a un percorso, scoprire nuovi luoghi, stimare le battaglie che si potrebbero scatenare sapendo che si è di fronte a una lavagna e che nulla è scritto in anticipo... A volte, quando si immagina un percorso, si pensa che potrebbe accadere questo o quello. Nel 2019, ad esempio, con la vittoria di Julian Alaphilippe a Épernay (l'8 luglio durante la terza tappa, Binche-Épernay, ha conquistato anche la Maglia Gialla), tutto è andato come avevamo previsto. E a volte succede il contrario, come a Quimper nel 2018 (5a tappa, vinta da Peter Sagan), che era stata preparata magnificamente (con un arrivo in salita) da Thierry Gouvenou (il direttore tecnico), ma dove poi non è successo niente. Ci si può anche proteggere da un arrivo in salita potenzialmente pericoloso, optando per una terza scelta come Nogaro nel 2023 (4a tappa, vinta da Jasper Philipsen) perché è un circuito automobilistico e quindi potenzialmente sicuro. E ci sono state anche tre cadute negli ultimi tre chilometri...

- Il fatto che il Tour inizi in Francia anziché all'estero, come negli ultimi tre anni, cambia il suo approccio?

Il fatto che sia in Francia non significa che sia più facile. Il pericolo è pensare che sia più facile perché si conoscono la polizia, la gendarmeria, i vigili del fuoco e i servizi governativi, mentre bisogna sempre restare vigili.

- Ma le prime tappe di quest'anno si svolgeranno su un terreno familiare...

Non sono d'accordo. La prima settimana è ingannevole. Se qualcuno che non segue il Tour da anni vede questo percorso, può pensare che nei primi otto giorni ci saranno sette tappe per velocisti. Questa cartina può somigliare a quella che si faceva negli anni '90, ma in realtà avremo quattro arrivi per i puncheur. Il Tour sta cambiando da anni e noi cerchiamo di confondere le acque, anche quando il percorso sembra essere stato provato e riprovato più volte.

- Per confondere ancora di più le acque, perché non aggiungere i settori in pavé della Parigi-Roubaix?

La scelta è stata quella di concentrarsi su salite brevi ma ripide per tutta la prima settimana, piuttosto che puntare sul pavé. Tutti sanno che né Thierry Gouvenou né Monk punteranno mai sul pavé. Thierry perché ama la Parigi-Roubaix e io perché ho rimesso il pavé in agenda per il Tour. Ma abbiamo deciso che era troppo presto. Così ho chiesto a Thierry quale traguardo ci avrebbe offerto la tappa più selettiva nell'Hauts-de-France. Mi ha risposto Boulogne-sur-Mer (tappa 2). Dato che la città era candidata, è andata così. Dopo di che, avremo lo stesso schema a Rouen, Vire e Mûr-de-Bretagne.

- Alcune squadre hanno puntato molto sugli sprint...

Sarebbe un errore pensare che il Tour darà più risalto ai velocisti rispetto alle edizioni precedenti. Non vogliamo ridimensionarne il ruolo, perché sono campioni eccezionali, ma vogliamo fare in modo che ci sia anche una tappa interessante prima o dopo una che si conclude in volata. Da diversi anni le tappe a loro favorevoli sono sparse, e non ne abbiamo mai avute più di due consecutive per loro. O sono interrotte da tappe per puncheur o da una cronometro. E poi, sì, si fa di tutto per rendere la corsa il più interessante possibile. La tappa di Tolosa (11ª) è la più emblematica, perché avremo un tratto finale collinare con la salita del Pech David a otto chilometri dall'arrivo, con alcuni tratti al 20%. In quel giorno, l'Alpecin, ad esempio, giocherà la carta di Jasper Philipsen o di Mathieu van der Poel? A loro la scelta.

- È mai tentato, anche inconsciamente, di favorire certi tipi di corridori?

Ma nemmeno inconsciamente. Negli ultimi anni abbiamo favorito i puncheur, più che gli scalatori. Le ragioni principali sono due: aggiungere incertezza al finale e, in secondo luogo, ridurre il rischio di cadute. Ci siamo resi conto che non possiamo entrare nel cuore delle grandi città come un tempo, quindi dobbiamo trovare delle alternative.

- Gli organizzatori non si stancano del fatto che, nonostante i loro sforzi, negli ultimi anni lo scenario del Tour sia stato praticamente identico?

Non sempre lo stesso scenario, ma piuttosto gli stessi protagonisti. Il duello tra campioni è sempre esistito ed è sempre stato uno dei preferiti. Ci sono stati Coppi-Bartali, Anquetil-Poulidor, Merckx-Ocaña, Merckx-Thévenet... Lo abbiamo sempre sognato, proprio come nel tennis con Nadal, Federer e Djokovic. Ma nelle ultime cinque edizioni, siamo 3-2 per Tadej Pogacar e per chiunque voglia rivedere il suo duello con Jonas Vingegaard. A differenza dell'anno scorso, dovrebbe solo durare un po' di più di metà Tour de France. Come ho già detto, il nostro ruolo è quello di cercare di mantenere lo slancio fino alla fine. L'arrivo a Montmartre dell'ultima tappa fa parte di questo sforzo, così come la cronometro di Nizza nel 2024. Dopodiché, noi siamo solo gli organizzatori: noi proponiamo, i corridori dispongono.

- Si riferisce ai velocisti che non avranno gli Champs-Élysées per concludere in bellezza?

Capisco perfettamente, ma quando abbiamo reintrodotto il pavé (nel 2010), non abbiamo fatto un colpo, né quando abbiamo deciso di mettere gli sterrati (nel 2024). Quando rileggo i commenti entusiastici, penso che Montmartre fosse altrettanto imperdibile. Per me, questa rimane una delle immagini più suggestive dei Giochi dell'anno scorso. Sugli Champs-Élysées c'è sempre una folla enorme, centinaia di migliaia di persone, ma è molto ampia e sotto gli alberi il pubblico non si vede. A Montmartre, invece, c'è quella vicinanza, quel tipo di vicinanza che si vede in tutta la Francia durante il Tour. Sarà quindi un grande lascito dei Giochi.

- Ha mai pensato, alla fine di un Tour, che sia stato un fallimento?

L'ultimo giorno del Tour è sempre stato il più triste dell'anno per me, fin da quando ero bambino. Perché devi aspettare dodici mesi per vivere tutto questo. Ora, quando l'ultimo corridore ha tagliato il traguardo e non c'è stato alcun incidente, mi sento sollevato. Prima non mi sentivo necessariamente così. È solo negli ultimi anni che la situazione è cambiata. Probabilmente è anche perché sto invecchiando...

***


Une folle semaine

“C’est casse-pattes, escarpé. 
Ça peut être piégeux dans le sens où certains 
vont être surpris par le dénivelé"
   - GUILLAUME MARTIN-GUYONNET, À PROPOS DE L’ÉTAPE 
     DE JEUDI ENTRE BAYEUX ET VIRE

3 Jul 2025 - L'Équipe
THOMAS PEROTTO

Côtes qui s’enchaînent, bordures, vent, final explosif, petites routes, puncheurs, baroudeurs ou favoris : jusqu’au 11 juillet, à Mûr-deBretagne, les coureurs ne connaîtront pas de répit.

La première semaine du Tour, dont les sept premières étapes conduiront le peloton à Mûr-de-Bretagne vendredi 11 juillet, s’annonce explosive. Du mouvement, des pièges et de la nervosité un peu partout dans le Nord et jusqu’à l’épicentre breton sont annoncés. Les directeurs sportifs ont presque tous laissé filtrer l’idée qu’ils étaient aussi impatients qu’anxieux pour aborder les premières joutes.

Si l’étape inaugurale, samedi, est promise aux sprinteurs (pour la première fois depuis 2020), tout le reste est incertain. Et surtout usant, physiquement et psychologiquement. Dès dimanche, un feu d’artifice peut faire monter la température. Le final à Boulogne-sur-Mer va offrir une succession de trois raidards en moins de 30 kilomètres (dont deux en moins de 10). Pas de montées très longues, mais de l’intensif sur des routes pas évidentes à manoeuvrer.

La Côte du Haut-Pichot (1,1 km à 9,4 %), la Côte de Saint-Étienne-au-Mont (1 km à 10,6 % avec des passages à 15 %) et la Côte d’Outreau (800 m à 8,8 km) vont permettre aux favoris de se tester et aux puncheurs d’imposer un joli bazar avant d’arriver à Boulogne-sur-Mer et sa ligne d’arrivée en faux plat montant (1,2 km à 3,8 %). L’approche, sur ses 50 derniers kilomètres, n’offrira aucune garantie de gestion de course avec des routes très étroites et en gauche-droite incessant. « Des côtes, des changements de direction et du vent qui peut rendre la course un peu plus nerveuse, et un début d’étape qui aura amené de la fatigue » , avait résumé en mars Thierry Gouvenou, le directeur technique du Tour, lors d’une reconnaissance du parcours. « Le coureur qui ne sera pas placé au sommet de Saint-Étienne-au-Mont aura du mal à être présent dans le final, prédisait l’architecte du parcours. Il ne faudra pas se louper. C’est un effort très violent, qui peut faire des dégâts. Un final très tonique, explosif même. Pour les gros puncheurs mais il n’y aura pas de répit pour les leaders du général. Seul le haut du panier sera là. »

Lundi, c’est le vent qui risque d’incommoder et de désorganiser le peloton entre Valenciennes et Dunkerque. Les équipes de favoris devront veiller à ne pas s’exposer aux bourrasques. Lors du dernier Dauphiné, Jonas Vingegaard avait attaqué Tadej Pogacar lors d’une première étape promise aux sprinteurs, juste après une petite côte. Lors de Paris-Nice en mars, sur l’étapedeBerre-l’Étang,sonéquipe,VismaLease a bike (Vingegaard avait abandonné et laissé le leadership à Matteo Jorgenson), avait déclenché la guerre des bordures. Les options tactiques déjà affichées par l’équipe néerlandaise lorsque les conditions météo sont rudes (surtout le vent…) invitent donc à la concentration maximale.

La 4e étape, mardi, entre Amiens et Rouen alliera à la fois le vent et ses risques de bordures, et les enchaînements de côtes et son usure physique. Quatre bosses sans moment de répit s’enchaîneront en moins de 23 bornes (côte de Belbeuf, 1,3 km à 9,1 %, côte de Bonsecours, 900 m à 7,2 %, côte de Grand’Mare, 1,8 km à 5 % et la rampe de Saint-Hilaire, un vrai mur de 800 m avec des passages à 15 % et 10,6 % de moyenne) avant de basculer sur Rouen. Les routes sont étroites, les virages marqués, et les équipes auront très peu de contrôle. Le placement sera essentiel pour les favoris s’ils ne veulent pas se faire piéger.

Après un chrono de 33 km autour de Caen mercredi, une nouvelle étape vouée aux puncheurs, aux leaders et à ceux qui voudront dynamiter la course aura lieu jeudi entre Bayeux et Vire, avec 201,5 km et 3500 mètres de dénivelé positif. Beaucoup de Français l’ont cochée, les Normands Guillaume Martin-Guyonnet (Groupama-FDJ) et Kévin Vauquelin (Arkéa B&B Hotels) en tête, dans des toboggans qui rendront le peloton nerveux.

« C’est une étape de plaine à 3500 mètres de dénivelé, analysait Martin-Guyonnet, qui sera sur ses routes d’entraînement. On va enchaîner toute la journée montées et descentes, même s’il n’y a rien d’insurmontable. C’est casse-pattes, escarpé. Ça peut être piégeux dans le sens où certains vont être surpris par le dénivelé. Ça va laisser des traces dans les organismes et elle ne sera pas facile à contrôler.»

Pour terminer cette première semaine, les puncheurs et les favoris, deux castes qui auront rythmé le début du Tour, se retrouveront pour une explication à Mûr-de-Bretagne. Là où Mathieu Van der Poel s’était imposé en 2021, Maillot Jaune à la clé. Tadej Pogacar (2e), Primoz Roglic (3e) ou Jonas Vingegaard (7e) étaient déjà sur les dents. Un signe de plus que cette première semaine verra les favoris se jauger plus que de raison.

***


Una settimana folle

"È aspra e ripida. Potrà essere dura, 
qualcuno sarà sorpreso da quella pendenza" 
   - GUILLAUME MARTIN-GUYONNET, 
      SULLA TAPPA DI giovedì DA BAYEUX A VIRE

Una salita dopo l'altra, cordoli, vento, arrivi esplosivi, stradine, puncheur, temerari e favoriti: fino all'11 luglio, sul Mûr-de-Bretagne, i corridori non conosceranno tregua.

3 lug 2025 - Il Team
THOMAS PEROTTO

La prima settimana del Tour, le cui prime sette tappe porteranno il gruppo a Mûr-de-Bretagne venerdì 11 luglio, si annuncia esplosiva. Ci saranno movimenti, insidie e nervosismo in tutto il nord e fino all'epicentro della Bretagna. Quasi tutti i team manager hanno fatto sapere di essere tanto impazienti quanto ansiosi di affrontare le prime gimkane.

Mentre la tappa di apertura di sabato è promessa ai velocisti (per la prima volta dal 2020), tutto il resto è incerto. E soprattutto, fisicamente e psicologicamente faticoso. Da domenica in poi, uno spettacolo pirotecnico potrebbe alzare la temperatura. Il finale di Boulogne-sur-Mer prevede una successione di tre raidard (un sentiero o una strada corta e molto ripida, ndr) in meno di 30 chilometri (di cui due in meno di 10). Non ci sono salite molto lunghe, ma ci sarà tanta intensità su strade non facili in cui manovrare.

La Côte du Haut-Pichot (1,1 km al 9,4%), la Côte de Saint-Étienne-au-Mont (un km al 10,6% con tratti al 15%) e la Côte d'Outreau (800m a 8,8 km) daranno la possibilità ai favoriti di mettersi alla prova e ai puncheur di fare un po' di caos prima di arrivare a Boulogne-sur-Mer e al suo traguardo dritto e in salita (1,2 km al 3,8%). Gli ultimi 50 km della tappa non offriranno alcuna garanzia di gestione della corsa, con strade molto strette e incessanti curve a sinistra e a destra. “Ci saranno salite, cambi di direzione e vento che potranno rendere la corsa un po' più nervosa, e l'inizio della tappa avrà portato stanchezza”, ha riassunto Thierry Gouvenou, direttore tecnico del Tour, durante una ricognizione del percorso a marzo. Il corridore che a Saint-Étienne-au-Mont non sarà posizionato davanti avrà difficoltà ad arrivare al traguardo", ha previsto l'architetto del percorso. Non ci si può permettere di sbagliare. È uno sforzo molto violento che potrà fare danni. Un finale molto tonico, addirittura esplosivo. Per i grandi puncheur, ma non ci sarà tregua per i leader della classifica generale. Ci saranno solo i top rider.

Lunedì sarà il vento a disturbare e disorganizzare il gruppo tra Valenciennes e Dunkerque. Le squadre favorite dovranno fare attenzione a non esporsi alle raffiche di vento. Nell'ultimo Delfinato, Jonas Vingegaard ha attaccato Tadej Pogacar nella prima tappa, promessa ai velocisti, subito dopo una salitella. Durante la Parigi-Nizza di marzo, nella tappa di Berre-l'Étang, la sua squadra, la Visma-Lease a bike (Vingegaard si era ritirato lasciando la leadership a Matteo Jorgenson), aveva iniziato una raffica di bordate. Le opzioni tattiche già mostrate dalla squadra neerlandese quando le condizioni meteorologiche sono difficili (soprattutto per il vento...) richiedono quindi la massima concentrazione.

La 4a tappa, martedì, tra Amiens e Rouen, combinerà vento e rischio di bordeggio (o navigazione di bolina, andatura usata dalle barche con propulsione velica per risalire il vento, ndr) con una serie di salite e di fatiche fisiche. In meno di 23 chilometri, ci saranno quattro salite senza un attimo di tregua (côte de Belbeuf, 1,3 km al 9,1%, côte de Bonsecours, 900 m al 7,2%, côte de Grand'Mare, 1,8 km al 5% e la rampe de Saint-Hilaire, un muro lungo 800 m con tratti al 15%, e al 10,6% di media) prima del passaggio a Rouen. Le strade sono anguste, le curve strette e le squadre avranno pochissimo controllo. Il posizionamento sarà essenziale per i favoriti, se non vogliono essere sorpresi.

Dopo la cronometro di 33 km intorno a Caen di mercoledì, giovedì tra Bayeux e Vire si svolgerà una nuova tappa dedicata ai puncheur, ai leader e a coloro che vogliono dare una spinta alla corsa, con 201,5 km e 3500 metri di dislivello. Molti corridori francesi hanno spuntato questa casella, in primis la coppia normanna Guillaume Martin-Guyonnet (Groupama-FDJ) e Kévin Vauquelin (Arkéa B&B Hotels), in una serie di mangiaebevi che renderanno nervoso il gruppo.

"È una tappa 'pianeggiante' con 3500 metri di dislivello", ha analizzato Martin-Guyonnet, che correrà sulle sue strade di allenamento. "Faremo una serie di su e giù per tutto il giorno, anche se non c'è niente di insormontabile. Sarà dura e ripida. Potrà rivelarsi complicata nel senso che alcuni saranno sorpresi dal dislivello. L'organismo ne risentirà e non sarà facile mantenere il controllo.

Per concludere la prima settimana, i puncheur e i favoriti, due caste che avranno dettato il ritmo all'inizio del Tour, si scontreranno di nuovo sul Mûr-de-Bretagne. Questo è il luogo in cui Mathieu van der Poel ha vinto la tappa del Tour 2021 in maglia gialla. Tadej Pogacar (2°), Primoz Roglic (3°) e Jonas Vingegaard (7°) erano già sulle spine. Un altro segno che questa prima settimana vedrà i favoriti valutarsi più di quanto fosse ragionevole prevedere.

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