Pourquoi le Tour de France est plus populaire que jamais


Sur le bord des routes comme à la télévision, la Grande Boucle rencontre toujours plus de succès. 
Notamment auprès des jeunes, qui sont nombreux à se presser pour acclamer les coureurs et faire la fête. 
Explication d’un phénomène qui traverse les années.

«Des champions un peu fun comme Pogacar ou piquants 
comme Evenepoel ont contribué à rendre l’épreuve très populaire »
   - Pierre Rolland coureur cycliste (vainqueur d’étape à l’Alpe d’Huez en 2011)

22 Jul 2025 - Le Figaro
Jean-Julien Ezvan et Gilles Festor - Envoyés spéciaux à Montpellier

«Juliiaaaan»… Le cri s’étire, s’accroche dans les aigus, se répand comme une traînée de poudre, avenue Pierre II d’aragon à Muret, et l’écho fait son chemin derrière les barrières. Sourire canaille, regard brûlant, Julian Alaphilippe avale la fièvre, se laisse bercer, porter, profite de la popularité qui l’accompagne chaque jour. Il retrouve le Tour, y puise une énergie qui, le dimanche 20 juillet, lui permet de se remettre en selle après une chute et quelques heures plus tard de parader en pensant avoir remporté l’étape avant de s’apercevoir de sa méprise, deux coureurs l’avaient devancé. La panne de radio autant que l’excitation peuvent expliquer la gaffe. Le Tour étourdit, éblouit. Le Tour est un tourbillon. Une parenthèse. Un plaisir régressif. Un succès populaire sans égal. Cette année, la foule, sous la pluie ou la canicule, se donne la main sans discontinuer. De ville en village ou lieu-dit. Christian Prudhomme, le directeur du Tour, aime répéter que «le Tour, c’est 3500 kilomètres de sourires», la formule prend tout son sens.

Plongée dans la folie du Tour. Entre la piscine Alfred Nakache, où Léon Marchand a ses habitudes et le Stadium de Toulouse, le Tour de France a, le 16 juillet, déployé son barnum. Plein soleil. Le jaune éclatant dégouline. La foule considérable s’est installée partout, accrochée sur la passerelle pour suivre la parade de la caravane publicitaire et l’envol des coureurs. À Saintmalo, le 11 juillet, au pied des remparts de la cité corsaire habituée à l’envol de la Route du rhum, le Tour a savouré sans modération un bol d’iode bienvenu, applaudi par les vacanciers accourus en nombre. Et le même jour à l’arrivée à Mûr-de-bretagne, les spécialistes ont parlé de 40.000 spectateurs pour ce stade éphémère en plein champ. La cinquième visite du Tour dans «l’Alpe d’Huez breton» a été festive, bruyante, colorée. Une rêve partie. Quatre, parfois cinq rangées de spectateurs escortaient, exhortaient les coureurs. À Bayeux, le 10 juillet, déguisée pour fêter Kévin Vauquelin (5e du classement général), l’enfant du pays dont le portrait volait sur le ventre d’une montgolfière, le Tour a, l’espace d’une matinée, fait de l’ombre à la célèbre tapisserie. À Caen, le 9 juillet, la ligne d’arrivée cours Général (Charles) de Gaulle, adossée à l’hippodrome de la Prairie, était noire de monde de longues heures avant le chrono canon de Remco Evenepoel. Exemples parmi tant d’autres.

Partout, le Tour promène un jour de fête. Avec son chapiteau. Ses héros d’un jour, de toujours, ses récits, ses épopées, ses légendes, ses drames, ses mensonges, ses petites mains. Le plaisir se creuse dans l’attente. Il incarne la force d’un rendez-vous qui résiste aux modes, précieuse madeleine de Proust trempée avec délice pour retrouver la saveur d’un plaisir familial, fil rouge d’un mois au bord de la mer, à la campagne ou fenêtre ouverte sur un quotidien traversé par un travelling coloré qui se partage, se mange, se boit. Et cette année, le TGV (Tour à grande vitesse) bat des records.

Un an après les Jeux de Paris 2024, la fête est contagieuse. Plus de 1 million de spectateurs estimés lors de la 1re étape partant de Lille, le 5 juillet. Depuis, le Tour rassemble avec 4,5 millions de téléspectateurs en moyenne devant France Télévisions lors de l’étape du 14 juillet, se hissant au Mont-dore, et un pic à 7,3 millions lors de l’arrivée au sommet de Superbagnères, le samedi 19 juillet. Et le public est « dense et respectueux », se réjouit Pierre-Yves Thouault, le directeur-adjoint de la Grande Boucle.

Jean-René Bernaudeau, manager de l’équipe Total Energies, décrypte les ingrédients du succès: «Il y a la date qui est bonne, la température, la gratuité. Et ce qui ressort, c’est que c’est familial. Je crois qu’il y a aussi un lien avec la société qui ne va pas bien. On amène les grandsparents, on s’occupe de ses petits-enfants. Cela s’autorégule presque, je discutais avec des gens de la sécurité, c’est compliqué pour un voyou de venir abîmer le Tour, même si on n’est pas à l’abri. C’est une belle fête populaire. Le Tour est bon enfant. Le Tour de France, c’est un peu religieux. C’est la France, la belle France. Je suis très fier du public autour de nous. Ils applaudissent les voitures, me disent merci tous les jours, à moi parce que j’ai dû leur donner un peu de plaisir il y a longtemps (une journée en jaune en 1979 ; 5e à Paris, son meilleur résultat, cette année-là). Ce Tour, il est attaché aux valeurs familiales. Le socle de la vie, c’est ça. Les politiques devraient s’en inspirer.»

Pascal Chanteur, président du Syndicat des coureurs français, note: «Je pense que la série Netflix a apporté un nouveau lot de supporteurs et opéré un rajeunissement des spectateurs. La mise en place de fan-zones à titre privé, de club de supporteurs ou de spectateurs qui, depuis quelques années seulement, organisent des virages ajoute à l’impression d’effervescence. Nos sociétés ont de moins en moins de choses gratuites, notamment dans le sport. Voir passer les meilleurs athlètes du monde au fin fond des villages français dans des endroits où il n’y aura jamais ni Roland-garros, ni une finale de Ligue des champions ou les Jeux olympiques est quelque chose d’exceptionnel. Sans tomber dans la caricature, beaucoup de nos élites à Paris ont oublié que le monde rural existait.»

Marc Madiot, manager de la formation Groupama-fdj, insiste, au sujet des raisons d’un succès fulgurant en 2025, sur un élément, un «Tour 100% français»: «Le Tour, c’est la France. C’est tout. Point. Qu’on aille à l’étranger, de temps en temps, pour remplir la caisse, je comprends, j’entends, c’est logique. Mais le Tour, c’est la France. In fine, c’est ça. Qu’on le veuille ou non, c’est comme ça. Et il faut que ça reste comme ça. Il y a du monde partout, pas plus que d’habitude, mais on est dans une période assez faste pour le cyclisme. On redécouvre le vélo et on redécouvre le sport gratuit. Certes, il y a des zones privilégiées pour les VIP, il y a beaucoup de business mais le bord de la route appartient au public. Et ça, il ne faut pas y toucher. Il y a une nouvelle forme d’appréciation du Tour qui se développe, notamment chez les jeunes. Ils ont compris qu’ils pouvaient aller en campagne ou en montagne pour se réunir, faire la fête et regarder les coureurs passer pour un coût modique. On est dans une période économique très difficile, si j’en crois le premier ministre, tout cela permet le développement de petites choses auxquelles on n’aurait pas pensé et qu’on n’aurait pas privilégiées par le passé mais qu’on développe parce qu’il faut s’adapter à une situation difficile.»

Christian Guiberteau, directeur sportif de l’équipe néerlandaise Picnic, complète: «Au début, je me suis dit le Nord, pays du vélo, après la Normandie, le grand Ouest, la Bretagne, traditionnelles terres de vélo, mais j’ai vu du monde sur la route. Partout. Dans tous les villages. Le Tour dépasse le cadre du sport. C’est un moment festif. C’est ancré dans L’ADN de la France, c’est les grandes vacances, il y a un côté social. Tout le monde se fond dedans, participe sans pour autant être un spécialiste du vélo. L’année dernière, c’était peut-être un peu moins, il y avait les JO, il y avait énormément de choses en même temps. Là, ça s’est recentré sur le Tour. Comme cela est déjà arrivé.» Pierre Rolland (vainqueur d’étape à l’alpe d’huez en 2011), relève : « Je ne sais pas si tous les ans, il y a davantage de spectateurs ou si on a tendance à oublier les éditions précédentes. J’ai fait treize fois le Tour de France en tant que coureur et trois fois dans la caravane en tant que suiveur, cette popularité est incroyable. Souvenez-vous à Bilbao, c’était fois dix par rapport à Lille et on a tendance à l’oublier. Des champions un peu fun comme Pogacar ou piquants comme Evenepoel ont contribué à rendre l’épreuve très populaire. La fin de l’épisode du Covid a aussi joué un rôle d’aspirateur à spectateurs sur les routes. Les gens ont envie de se rassembler et de passer des bons moments ensemble. Et le Tour de France, pour ça, c’est l’idéal. »

À côté du succès sur les routes, Jean-Baptiste Jous, responsable des partenariats cyclisme chez ASO, éclaire sur le succès en coulisse: «La caravane publicitaire n’a jamais été aussi belle avec des marques grand public qui attirent les spectateurs: Orangina, le retour l’année dernière de La Vache qui rit, Basic-fit… Le Tour me donne le sentiment d’être un produit très moderne dans le sens convivialité, partage avec le public et plus que jamais on est contemporains dans le fait d’être gratuit, accessible. On est au bon endroit au bon moment par rapport à notre époque. Le Tour a rarement été autant consommé. Je le vois dans la dynamique des marques. On le voit dans les audiences télé.»

Bernard Thévenet qui fête cette année les 50 ans de son premier succès dans le Tour, ouvre toujours de grands yeux sur un phénomène qui ne prend pas une ride: «Dans un petit village de 500 habitants, le jour du Tour, il y en a 1500 ou 2000. C’est impressionnant. Lipowitz (l’allemand, 3e du classement général) a dit: “Dans le Tour, il y a du monde partout.” Il y a de plus en plus de campingcars. Il y a de plus en plus de spectateurs qui suivent le monde sur les trois semaines, passent d’étape en étape. Et je sens plus d’engouement que les autres années. On sent la ferveur avec du respect de la part des spectateurs dans les montées. On voit de moins en moins d’idiots courir à côté des coureurs. Cela fait du bien. C’est un bonheur pour le cyclisme de voir autant de monde. On espère que dans ces gens qui viennent, il y a des jeunes, des enfants qui feront du cyclisme et seront un jour dans le Tour de France… » 

***

Mont Ventoux, le voyage pas comme les autres

J.-J. E.

Le mont Ventoux coiffera ce mardi la 16e étape s’envolant de Montpellier. Au terme d’une journée sans difficulté, ses 15,7 km à 8,8 % seront une épreuve, un défi. Le mythe de la peur blanche. Roland Barthes, dans Mythologies, évoquait : « Un dieu du mal auquel il faut sacrifier. Véritable Moloch, despote des cyclistes, il ne pardonne jamais aux faibles, se fait payer un tribut injuste de souffrance. » Antoine Blondin résumait, lui, dans L'Équipe: «Peu de souvenirs heureux s’attachent à ce chaudron de sorcières qu’on n’aborde pas de gaieté de coeur. Nous y avons vu des coureurs raisonnables confiner à la folie sous l’effet de la chaleur et des stimulants, certains redescendre les lacets alors qu’ils croyaient les gravir, d’autres brandir leur gonfleur au-dessus de nos têtes en nous traitant d’assassins.»

Aperçu de loin, le mont Ventoux se détache comme une anomalie. Il coiffe le paysage et n’en finit plus de grandir pour tourmenter et hanter les assaillants, avant de les mettre au supplice. Après l’ombre et les senteurs d’oliviers, de chênes, de pins, de hêtres, de mélèzes, de cèdres, la sortie de la forêt expose le lieu dans sa nudité, son aridité, ouvre les portes d’un final de vent et de feu. Le sommet érige un théâtre de pierres, paysage lunaire, calcaire, qui aveugle, brûle, glace. Dans ce décor, en 1955, Jean Malléjac est victime d’un grave malaise à la suite d’un abus de médicaments. Et en 1967, le «Géant de Provence» tend un linceul pour accueillir la dépouille de l’anglais Tom Simpson. Son agonie, tragédie au ralenti zigzague en noir et blanc. Le Tour suit la danse macabre et son coeur cesse de battre en direct.

Entre mythe et réalité

Christian Laborde, écrivain, historien du Tour rappelle : « En 1955, Kubler a voulu attaquer au pied du Ventoux, Geminiani lui a dit : “Attention, Ferdi, le Ventoux n’est pas une montagne comme les autres”. Il a attaqué et a connu la défaillance de sa vie. Avec le Ventoux, on est dans un espace qu’on ne croise ni dans les Alpes, ni dans les Pyrénées, ni dans les Vosges. C’est à part, ce Ventoux. En 1967, Lucien Aimar montait avec Tom Simpson et lui a dit “Reste dans ma roue, je vais t’amener en haut”. Mais il a voulu sortir. Pour une victoire qui lui aurait ensuite offert des contrats pour les critériums d’après-tour. Il n’a pas écouté. Et il a fait un collapsus cardiaque. Cela a profondément marqué l’histoire du Tour de France. C’est une montagne qui est marquée et comme un écho à cette disparition. » Et de poursuivre, entre mythe et réalité : « C’est vraiment un lieu particulier avec sa dureté. On se trouve dans un lieu hostile et c’est le propre du héros que d’affronter le lieu hostile. Il y a un moment où la nature doit être de nouveau à conquérir. Elle est conquise. Elle est domestiquée. On y passe avec nos 4×4. Mais, le jour du Tour, le Ventoux, il faut le vaincre. Il retrouve tout son pouvoir. C’est aussi important que le Puy-de-dôme, où il y a eu le plus beau des duels de l’histoire du Tour (Anquetil-poulidor en 1964, NDLR). Le Ventoux, c’est une montagne que vous attaquez dans la canicule, et vous finissez la montée dans le froid.»

Une étape de renom

En 2016, le vent diabolique contraint les organisateurs à abaisser l’arrivée, à 6,5 kilomètres du sommet habituel. Christian Prudhomme, le directeur du Tour, se souvient: «Cela s’est terminé au chalet Reynard, puisqu’il y avait trop de vent. J’ai cette image en tête, une caravane toujours attachée à une voiture, mais posée sur le côté. Il y avait tellement de vent qu’il l’avait renversée. L’étape est arrivée plus bas avec les conséquences que les fans de cyclisme connaissent, Chris Froome qui se retrouve à courir à pied, et non pas sur son vélo. On n’avait pas en permanence la télé à cette époque-là dans la voiture, j’ai jeté un coup d’oeil mécaniquement, comme à toutes les arrivées d’étapes sur le grand écran, et là j’ai vu Froome qui courait à pied, je ne savais pas ce qu’il faisait. »

Cette année-là, une moto gênée dans sa progression par des spectateurs, provoque la chute de plusieurs coureurs, dont Chris Froome, le Maillot jaune. Nicolas Portal, le regretté directeur sportif de la formation Sky, revisitant l’épisode racontait : « J’étais privé d’images, Chris me dit “Nico, j’ai besoin d’un vélo”. Dans la voiture, je suis en feu. 80 % de coureurs pro auraient, dans la même situation, paniqué, jeté le vélo, se seraient dispersés. Lui a vaguement montré un signe d’énervement. Il voit le vélo cassé en deux, les roues brisées. Il est tellement déterminé que quand il aperçoit le Ventoux, il se dit : “Si je dois courir là-haut pour gagner le Tour, je vais le faire.” Et il court… » Emporté par la folie du Ventoux.

Christian Prudhomme résume : « Le Ventoux, c’est un rendez-vous singulier.

Gilles Maignan (son pilote) me dit toujours ce jour-là durant le parcours fictif (précédant le départ réel): “Tu entends, Christian ?” Je dis “Quoi ?” “Justement, on n’entend rien.” Les coureurs ne parlent pas. Lors des premiers kilomètres d’habitude, les coureurs sont toujours autour de la voiture, ils parlent, tu entends toutes les langues. Là, tu n’entends que le bruit des rayons. C’est singulier pour les coureurs, c’est singulier pour les organisateurs… »

Ce lundi, Tadej Pogacar rêve d’accrocher un vingt-deuxième succès sur le Tour (une cinquième victoire d’étape cette année après Rouen, Mûr-de-bretagne, Hautacam et Peyragudes). Pour l’histoire. Pour graver son nom au palmarès d’une étape de renom après Charly Gaul (1958), Raymond Poulidor (1965), Eddy Merckx (1970) qui fera un malaise juste après l’arrivée, Bernard Thévenet (1972), Jean-françois Bernard (1987), Marco Pantani (2000), Richard Virenque (2002), Juan Manuel Garate (2009), Chris Froome (2013) et Thomas de Gendt (2016) qui s’y sont successivement imposés, au sommet. Entre hommage et peur.

En haut du Ventoux, si la vue est dégagée se dessineront les Alpes, la mer Méditerranée, les Cévennes, le Massif central, les Pyrénées. Un panorama à couper le souffle posé sur un tapis de cailloux blancs offrant l’impression d’avoir traversé un désert de sel ou d’avoir marché sur la lune…

Classement général: 
1. Tadej Pogacar (SLO/UAD) 54 h 20’ 44"; 
2. Vingegaard (DAN/TVL) à 4’13"; 
3. Lipowitz (ALL/RBH) à 7’53"; 
4. Onley (G-B/DFP) à 9’18"; 5. Vauquelin (FRA/ARK) à 10’21"; 6. Roglic (SLO/RBH) à 10’34"; 7. Gall (AUT/DAT) à 12’00"; 8. Johannessen (NOR/UXT) à 12’33"; 9. Rodríguez (ESP/IGD) à 18’26"; 10. Healy (IRL/EFE) à 18’41"; 
11. Jegat (Fra/ TEN) à 19’47";… 13. Martin-Guyonnet (FRA/GFC) à 27’03";… 

16e étape, cew mardi: Montpellier-mont Ventoux (171,5 km).

***

Perché il Tour de France è più popolare che mai


Che sia su strada o in televisione, la Grande Boucle è un successo sempre crescente. 
Soprattutto tra i giovani, che accorrono per applaudire i corridori e fare festa. 
Ecco una spiegazione di un fenomeno che dura da anni.

“Campioni un po' divertenti come Pogacar o piccanti come Evenepoel hanno contribuito a rendere l'evento molto popolare”.
   - Pierre Rolland ciclista (vincitore di tappa all'Alpe d'Huez nel 2011)

22 luglio 2025 - Le Figaro
Jean-Julien Ezvan e Gilles Festor - Inviati speciali a Montpellier

“Juliiaaaan”... L'urlo si allunga, si impadronisce degli acuti, si diffonde a macchia d'olio in avenue Pierre II d'aragon a Muret, e l'eco si fa strada dietro le transenne. Con un sorriso sfrontato e gli occhi ardenti, Julian Alaphilippe ingoia la febbre, si lascia cullare e trasportare, godendo della popolarità che lo accompagna ogni giorno. È tornato al Tour, attingendo all'energia che, domenica 20 luglio, gli ha permesso di risalire in sella dopo una caduta e, poche ore dopo, di sfilare pensando di aver vinto la tappa prima di rendersi conto di essersi sbagliato: due corridori lo avevano preceduto. Il guasto alla radio, così come l'eccitazione, possono spiegare l'errore. Il Tour stupisce e abbaglia. Il Tour è un turbine. Una parentesi. Un piacere regressivo. Un successo popolare senza pari. Quest'anno la folla, con la pioggia o con il sole, si è unita senza sosta. Da città a villaggio o località. Christian Prudhomme, il direttore del Tour, ama dire che “il Tour è 3500 chilometri di sorrisi”, e la frase assume il suo pieno significato.

Tuffatevi nella follia del Tour. Tra la piscina Alfred Nakache, dove Léon Marchand è un habitué, e lo Stadio di Tolosa, il Tour de France ha montato la sua tenda il 16 luglio. Sole pieno. Un giallo brillante che cola giù. Una folla immensa si è assiepata sulle passerelle per osservare la carovana pubblicitaria e i corridori che si alzavano in volo. A Saint-Malo, l'11 luglio, ai piedi dei bastioni della città corsara abituata a veder decollare la Route du Rhum, il Tour ha goduto di una gradita ventata di iodio, applaudito dai vacanzieri accorsi in massa. Lo stesso giorno, al traguardo sul Mûr-de-Bretagne, gli specialisti avevano previsto 40.000 spettatori per questo stadio effimero in mezzo a un campo. La quinta visita del Tour all'“Alpe d'Huez di Bretagna” è stata festosa, rumorosa e colorata. Una festa da sogno. Quattro, a volte cinque file di spettatori hanno scortato e incitato i corridori. A Bayeux, il 10 luglio, il Tour si è vestito a festa per celebrare Kévin Vauquelin (5° in classifica generale), il ragazzo del posto il cui ritratto volava sulla pancia di una mongolfiera, e per una mattina ha oscurato il famoso arazzo. A Caen, il 9 luglio, la linea d'arrivo del percorso Géneral (Charles) de Gaulle, che si affaccia sull'ippodromo della Prairie, era gremita di gente già da ore, prima dell'incredibile cronometro di Remco Evenepoel. È solo uno dei tanti esempi.

Ovunque, il Tour è un giorno di festa. Con il suo tendone. Con i suoi idoli di un giorno, e quelli di sempre, le sue storie, le sue epopee, le sue leggende, i suoi drammi, le sue bugie, le sue manine. Il piacere viene dall'attesa. È una preziosa madeleine di Proust, deliziosamente intinta per ritrovare il sapore di un piacere familiare, il filo conduttore di un mese al mare o in campagna, o una finestra aperta su una vita quotidiana attraversata da un colorato scatto itinerante da condividere, mangiare e bere. E quest'anno il TGV (Tour à grande vitesse) sta battendo i record.

A un anno dai Giochi di Parigi 2024, i festeggiamenti sono contagiosi. Il 5 luglio, in occasione della prima tappa da Lille, sono stati stimati più di 1 milione di spettatori. Da allora, il Tour ha attirato una media di 4,5 milioni di telespettatori su France Télévisions per la tappa del 14 luglio, che ha scalato il Mont-dore, e un picco di 7,3 milioni per l'arrivo in cima a Superbagnères, sabato 19 luglio. E il pubblico è “folto e rispettoso”, come afferma Pierre-Yves Thouault, vicedirettore della Grande Boucle.

A Caen, il 9 luglio, la linea d'arrivo del percorso General (Charles) de Gaulle, che si affaccia sull'ippodromo della Prairie, era gremita di gente già da ore, prima dell'incredibile tempo di Remco Evenepoel. È solo uno dei tanti esempi.

Ovunque, il Tour è un giorno di festa. Con il suo tendone. Con i suoi eroi di un giorno, i suoi eroi di sempre, le sue storie, le sue epopee, le sue leggende, i suoi drammi, le sue bugie, le sue manine. Il piacere viene dall'attesa. È una preziosa madeleine di Proust, deliziosamente intinta per ritrovare il sapore di un piacere familiare, il filo conduttore di un mese al mare o in campagna, o una finestra aperta su una vita quotidiana attraversata da un colorato scatto itinerante da condividere, mangiare e bere. E quest'anno il TGV (Tour à grande vitesse) sta battendo i record.

A un anno dai Giochi di Parigi 2024, i festeggiamenti sono contagiosi. Il 5 luglio, in occasione della prima tappa da Lille, sono stati stimati più di 1 milione di spettatori. Da allora, il Tour ha attirato una media di 4,5 milioni di telespettatori su France Télévisions per la tappa del 14 luglio, che ha scalato il Mont-dore, e un picco di 7,3 milioni per l'arrivo in cima a Superbagnères, sabato 19 luglio. E il pubblico è “folto e rispettoso”, come afferma Pierre-Yves Thouault, vicedirettore della Grande Boucle.

A Caen, il 9 luglio, la linea d'arrivo del percorso General (Charles) de Gaulle, che si affaccia sull'ippodromo della Prairie, era gremita di gente già da ore, prima dell'incredibile tempo di Remco Evenepoel. È solo uno dei tanti esempi.

Ovunque, il Tour è un giorno di festa. Con il suo tendone. Con i suoi eroi di un giorno, i suoi eroi di sempre, le sue storie, le sue epopee, le sue leggende, i suoi drammi, le sue bugie, le sue manine. Il piacere viene dall'attesa. È una preziosa madeleine di Proust, deliziosamente intinta per ritrovare il sapore di un piacere familiare, il filo conduttore di un mese al mare o in campagna, o una finestra aperta su una vita quotidiana attraversata da un colorato scatto itinerante da condividere, mangiare e bere. E quest'anno il TGV (Tour à grande vitesse) sta battendo i record.

A un anno dai Giochi di Parigi 2024, i festeggiamenti sono contagiosi. Il 5 luglio, in occasione della prima tappa da Lille, sono stati stimati più di 1 milione di spettatori. Da allora, il Tour ha attirato una media di 4,5 milioni di telespettatori su France Télévisions per la tappa del 14 luglio, che ha scalato il Mont-dore, e un picco di 7,3 milioni per l'arrivo in cima a Superbagnères, sabato 19 luglio. E il pubblico è “folto e rispettoso”, come afferma Pierre-Yves Thouault, vicedirettore della Grande Boucle.

A Caen, il 9 luglio, la linea d'arrivo del percorso General (Charles) de Gaulle, che si affaccia sull'ippodromo della Prairie, era gremita di gente già da ore, prima dell'incredibile tempo di Remco Evenepoel. È solo uno dei tanti esempi.

Ovunque, il Tour è un giorno di festa. Con il suo tendone. Con i suoi eroi di un giorno, i suoi eroi di sempre, le sue storie, le sue epopee, le sue leggende, i suoi drammi, le sue bugie, le sue manine. Il piacere viene dall'attesa. È una preziosa madeleine di Proust, deliziosamente intinta per ritrovare il sapore di un piacere familiare, il filo conduttore di un mese al mare o in campagna, o una finestra aperta su una vita quotidiana attraversata da un colorato scatto itinerante da condividere, mangiare e bere. E quest'anno il TGV (Tour à grande vitesse) sta battendo i record.

A un anno dai Giochi di Parigi 2024, i festeggiamenti sono contagiosi. Il 5 luglio, in occasione della prima tappa da Lille, sono stati stimati più di 1 milione di spettatori. Da allora, il Tour ha attirato una media di 4,5 milioni di telespettatori su France Télévisions per la tappa del 14 luglio, che ha scalato il Mont-dore, e un picco di 7,3 milioni per l'arrivo in cima a Superbagnères, sabato 19 luglio. E il pubblico è “folto e rispettoso”, come afferma Pierre-Yves Thouault, vicedirettore della Grande Boucle.

Jean-René Bernaudeau, manager del team Total Energies, spiega gli ingredienti del successo: "La data è giusta, il tempo è buono ed è gratuito. E ciò che risalta è che si tratta di un evento per famiglie. Credo che ci sia anche un legame con una società che non se la passa bene. Si portano i nonni, ci si prende cura dei nipoti. È quasi autoregolato, ho parlato con alcuni addetti alla sicurezza, è complicato che un delinquente venga a rovinare il Tour, anche se non sei al sicuro. È un grande festival popolare. Il Tour è divertente. Il Tour de France è un po' religioso. È la Francia, la bella Francia. Sono molto orgoglioso del pubblico che ci circonda. Applaudono le macchine e mi ringraziano ogni giorno, perché devo aver dato loro un po' di piacere molto tempo fa (un giorno in giallo nel 1979; 5° a Parigi, il suo miglior risultato di quell'anno). Questo Tour è legato ai valori della famiglia. È questo il senso della vita. I politici dovrebbero trarne ispirazione.

Pascal Chanteur, presidente del Syndicat des coureurs français, osserva: "Credo che la serie Netflix abbia portato un nuovo gruppo di tifosi e ringiovanito gli spettatori. La creazione di fan zone private, di club di tifosi o di spettatori che organizzano curve solo da pochi anni aumenta l'impressione di effervescenza. Le nostre società hanno sempre meno cose gratuite, soprattutto nello sport. Vedere i migliori atleti del mondo passare nel cuore dei villaggi francesi, in luoghi dove non ci sarà mai un Open di Francia, una finale di Champions League o i Giochi Olimpici, è qualcosa di eccezionale. Senza fare troppe caricature, molte delle nostre élite a Parigi hanno dimenticato l'esistenza del mondo rurale.

Marc Madiot, manager della squadra Groupama-fdj, insiste su uno dei motivi del suo folgorante successo nel 2025: un “Tour 100% francese”: "Il Tour è la Francia. È tutto qui. Tutto qui. Se ogni tanto andiamo all'estero per riempire le casse, lo capisco, lo capisco, è logico. Ma il Tour è la Francia. È tutto qui. Che ci piaccia o no, è così. E deve rimanere così. C'è gente ovunque, non più del solito, ma siamo in un periodo abbastanza positivo per il ciclismo. La gente sta riscoprendo il ciclismo e lo sport libero. Certo, ci sono aree privilegiate per i VIP, c'è molto business, ma la strada appartiene al pubblico. Ed è qualcosa che non dovrebbe essere toccato. Si sta sviluppando un nuovo tipo di apprezzamento del Tour, soprattutto tra i giovani. Si sono resi conto che possono andare in campagna o in montagna per riunirsi, fare festa e guardare i corridori per una cifra modesta. Stiamo attraversando un periodo economico molto difficile e, se devo credere al Primo Ministro, tutto questo sta permettendo lo sviluppo di piccole cose che non avremmo pensato e non avremmo favorito in passato, ma che stiamo sviluppando perché dobbiamo adattarci a una situazione difficile".

Christian Guiberteau, direttore sportivo del team olandese Picnic, aggiunge: "All'inizio pensavo che il Nord sarebbe stato il paese del ciclismo, dopo la Normandia, il Grande Ovest, la Bretagna, terre tradizionali del ciclismo, ma ho visto un sacco di gente sulla strada. Ovunque. In ogni villaggio. Il Tour non è solo sport. È un'occasione di festa. È radicato nel DNA della Francia, sono le grandi feste, c'è un lato sociale. Tutti vengono coinvolti, anche chi non è un esperto di ciclismo. L'anno scorso forse lo era un po' meno, c'erano le Olimpiadi, c'erano tante cose in corso nello stesso momento. Ora è tutto incentrato sul Tour. È già successo in passato. Pierre Rolland (vincitore di una tappa a l'alpe d'huez nel 2011), commenta: "Non so se ci sono più spettatori ogni anno o se la gente tende a dimenticare le edizioni precedenti. Ho fatto il Tour de France tredici volte come corridore e tre volte in carovana come gregario, quindi la popolarità è incredibile. Ricordate Bilbao, era dieci volte più popolare di Lille e tendiamo a dimenticarlo. Campioni un po' divertenti come Pogacar o piccanti come Evenepoel hanno contribuito a rendere l'evento molto popolare. Anche la fine dell'episodio di Covid ha contribuito ad attirare gli spettatori sulle strade. La gente vuole stare insieme e divertirsi. E il Tour de France è l'ideale per questo.

Oltre al successo sulle strade, Jean-Baptiste Jous, responsabile delle partnership ciclistiche di ASO, spiega il successo dietro le quinte: "La carovana pubblicitaria non è mai stata migliore, con marchi di massa che attirano gli spettatori: Orangina, il ritorno l'anno scorso di The Laughing Cow, Basic-fit... Il Tour mi dà la sensazione di essere un prodotto molto moderno nel senso della convivialità, della condivisione con il pubblico e più che mai siamo contemporanei nel fatto di essere gratuiti e accessibili. Siamo nel posto giusto al momento giusto per i nostri tempi. Raramente il Tour ha avuto un consumo così ampio. Lo vedo nella dinamica dei marchi. Lo si vede dagli ascolti televisivi.

Bernard Thévenet, che quest'anno celebra il 50° anniversario del suo primo successo al Tour, continua a seguire da vicino un fenomeno che non è invecchiato affatto: "In un piccolo villaggio di 500 abitanti, il giorno del Tour ce ne sono 1.500 o 2.000. È impressionante. È impressionante. Lipowitz (il tedesco, terzo in classifica generale) ha detto: “Al Tour c'è gente ovunque”. Ci sono sempre più camper. Ci sono sempre più spettatori che seguono il mondo durante le tre settimane, passando di tappa in tappa. E sento che c'è più entusiasmo rispetto agli altri anni. Si percepisce il fervore e il rispetto degli spettatori sulle salite. Si vedono sempre meno idioti che corrono accanto ai corridori. Questo è un bene. È bello per il ciclismo vedere così tanta gente. Speriamo che tra le persone che vengono ci siano giovani, bambini che si avvicinino al ciclismo e che un giorno partecipino al Tour de France...".

***

Mont Ventoux, un viaggio senza precedenti

J.-J. E.

Martedì, il Mont Ventoux sarà la vetta della 16ª tappa da Montpellier. Nel finale di una giornata "facile", i suoi 15,7 km all'8,8% di pendenza media saranno una prova, una sfida. Il mito della paura bianca. In Mitologie, Roland Barthes scriveva: "Un dio del male a cui offrire sacrifici. Un vero Moloch, il despota dei ciclisti, che non perdona mai i deboli e si fa pagare un prezzo ingiusto in sofferenza". Antoine Blondin ha riassunto il tutto su L'Équipe: "Ci sono pochi ricordi felici di questo calderone di streghe a cui non ci si avvicina con il cuore felice. Abbiamo visto corridori ragionevoli impazzire per il caldo e gli stimolanti, alcuni scendere quando pensavano di salire, altri brandire le loro pompe sulle nostre teste e chiamarci assassini".

Visto da lontano, il Mont Ventoux si staglia come un'anomalia. Corona il paesaggio e continua a crescere, tormentando e perseguitando i suoi assalitori prima di metterli a ferro e fuoco. Dopo le ombre e i profumi di ulivi, querce, pini, faggi, larici e cedri, l'uscita dalla foresta espone il luogo in tutta la sua nudità e aridità, aprendo le porte a un finale di vento e fuoco. La cima allestisce un teatro di pietre, un paesaggio lunare e calcareo che acceca, brucia e congela. In questo scenario, nel 1955, Jean Malléjac si ammala gravemente dopo aver assunto troppi farmaci. E nel 1967, il “Gigante della Provenza” stese un sudario per accogliere le spoglie dell'inglese Tom Simpson. La sua agonia, una tragedia al rallentatore, si snoda a zigzag in bianco e nero. Il Tour segue la danza macabra e il suo cuore smette di battere in diretta.

Tra mito e realtà

Christian Laborde, scrittore e storico del Tour, ricorda: "Nel 1955, Kubler voleva attaccare ai piedi del Ventoux, ma Geminiani gli disse: ‘Attento, Ferdi, il Ventoux non è una montagna come le altre’. Egli attaccò e subì la battuta d'arresto della sua vita. Con il Ventoux ci si trova in una zona che non si trova nelle Alpi, nei Pirenei o nei Vosgi. Il Ventoux ha una classe a sé stante. Nel 1967, Lucien Aimar era in sella con Tom Simpson e gli disse: “Restami a ruota, ti porterò in cima”. Ma lui voleva attaccare. Per una vittoria che gli avrebbe offerto contratti per i criterium successivi al Tour. Ma non ascoltò. E crollò. Questo ha avuto un effetto profondo sulla storia del Tour de France. È una montagna che è stata segnata, ed è come un'eco di quella morte. E continua, tra mito e realtà: "È davvero un posto speciale con la sua durezza. Ci si trova in un luogo ostile, ed è compito dell'eroe affrontare un luogo ostile. Arriva un momento in cui la natura deve essere conquistata ancora una volta. Viene conquistata. È addomesticata. La attraversiamo con i nostri 4×4. Ma il giorno del Tour, il Ventoux deve essere conquistato. Riacquista tutta la sua forza. È importante quanto il Puy-de-Dôme, dove si è svolto il più grande duello della storia del Tour (Anquetil-Poulidor nel 1964, ndr). Il Ventoux è una montagna che si attacca con il caldo e si conclude con il freddo.

Una tappa famosa

Nel 2016, il vento diabolico ha costretto gli organizzatori ad abbassare l'arrivo, a 6,5 chilometri dalla solita vetta. Christian Prudhomme, direttore del Tour, ricorda: "È finito allo Chalet Reynard, perché c'era troppo vento. Ho in testa l'immagine di una roulotte ancora attaccata a un'auto, ma su un fianco. C'era così tanto vento che l'ha rovesciata. La tappa è andata in discesa con le conseguenze che gli appassionati di ciclismo conoscono, con Chris Froome che ha dovuto correre a piedi invece che in bicicletta. All'epoca non avevamo un televisore fisso in macchina, quindi ho dato meccanicamente un'occhiata, come faccio a ogni arrivo di tappa sul grande schermo, e ho visto Froome correre a piedi, non sapevo cosa stesse facendo".

Quell'anno, una moto fu ostacolata dagli spettatori, causando la caduta di diversi corridori, tra cui Chris Froome, vincitore della Maglia Gialla. Nicolas Portal, il defunto team manager della Sky, raccontò l'episodio: "Ero privo di immagini e Chris mi disse ‘Nico, mi serve una bici’. In macchina ero in fiamme. L'80% dei corridori professionisti nella stessa situazione si sarebbe fatto prendere dal panico, avrebbe gettato via la bici e si sarebbe disperso. Lui ha mostrato un vago segno di irritazione. Vide la bicicletta spezzata in due, le ruote in frantumi. Era così determinato che quando vide il Ventoux si disse: “Se devo correre lassù per vincere il Tour, lo farò”. E corre...". Trasportato dalla follia del Ventoux.

Christian Prudhomme riassume: "Il Ventoux è un evento unico.

Gilles Maignan (il suo autista) mi dice sempre, quel giorno, durante il percorso fittizio (che precede la vera partenza): “Hai sentito, Christian?” E io: "Cosa? E io: “Cosa?” "È proprio così, non si sente niente. I corridori non parlano. Di solito nei primi chilometri i corridori sono sempre intorno alla macchina, parlano, si sente ogni lingua. Qui si sente solo il rumore dei raggi. È insolito per i corridori e per gli organizzatori...".

Questo martedì, Tadej Pogacar sogna la sua ventiduesima vittoria al Tour (la quinta di tappa quest'anno dopo Rouen, Mûr-de-bretagne, Hautacam e Peyragudes). Entrare nella storia. Per aggiungere il suo nome alla lista dei vincitori di una tappa famosa dopo Charly Gaul (1958), Raymond Poulidor (1965), Eddy Merckx (1970), che crollò subito dopo l'arrivo, Bernard Thévenet (1972), Jean-François Bernard (1987), Marco Pantani (2000), Richard Virenque (2002), Juan Manuel Garate (2009), Chris Froome (2013) e Thomas de Gendt (2016), che hanno vinto successivamente in cima. Tra omaggio e paura.

In cima al Ventoux, se la vista è limpida, si possono vedere le Alpi, il Mar Mediterraneo, le Cévennes, il Massiccio Centrale e i Pirenei. Un panorama mozzafiato steso su un tappeto di ciottoli bianchi che dà l'impressione di aver attraversato un deserto di sale o di aver camminato sulla luna...

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