Vingegaard et son orchestre
Pour sa rentrée médiatique, le Danois a fixé le cap à juillet et une troisième victoire sur le Tour, l’objectif d’une saison, entouré d’une équipe totalement dédiée et « plus forte que jamais », promet-il.
"Pogacar nous a donné beaucoup de devoirs pour cet hiver"
LE DIRECTEUR SPORTIF GRISCHA NIERMANN
15 Jan 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PIERRE MENJOT
LA NUCIA (ESP) – Lui au centre, les autres autour: la photo de groupe des Visma-Lease a bike à la terrasse de l’hôtel a été bien orchestrée, au cas où on aurait mal compris ce qui avait été rabâché pendant une heure, lors de la présentation de l’équipe. Après une année 2024 marquée par les chutes et la domination du rival Tadej Pogacar (UAE Emirates), la formation néerlandaise veut «redevenir numéro 1 mondiale » , résume le patron Richard Plugge. Mais elle n’a qu’une course en tête: le Tour de France (5-27juillet), qu’elle veut reconquérir avec Jonas Vingegaard.
Le double vainqueur (2022, 2023) l’a confirmé ensuite: «L’objectif principal de ma saison est une troisième victoire.» À tel point que le Danois (28 ans) avait même songé s’aligner au Giro avant cela (9mai-1er juin) simplement pour préparer la Grande Boucle. «Mais il y a trop de facteurs, la météo, l’énergie qu’il faut mettre chaque jour, tellement de choses que vous ne contrôlez pas. Donc partir en camp d’altitude est probablement la meilleure chose à faire. » La course au maillot rose attendra donc, et c’ est à la Vuel ta (23août-14septembre) que Vingegaard s’alignera, selon son état de forme post-Tour, pour, sans doute, un troisième duel en trois mois avec le Slovène d’UAE, après le Dauphiné (8-15juin) et la bataille pour le Maillot Jaune.
Avant cela, le grimpeur débutera au Tourd’ Algarve (19-23 février) avant Paris-Nice (9-16mars) et le Tour de Catalogne (24-30 mars), trois courses qu’il n’a jamais remportées et où il visera très haut. «J’ai progressé par rapport à l’an dernier, et nous pensons que je peux encore m’améliorer », promet-il, lui qui avait été intouchable à Grand Camino et Tirreno-Adriatico il y a un an, avant sa grave chute au Tour du Pays Basque, en avril. Parce que tout le monde est convaincu de cela, les frelons de Visma ont joué groupés dans l’essaim.
Ainsi, si Matteo Jorgenson a brillé l’an passé chez les Néerlandais (vainqueur de Paris-Nice, 8e du Tour) et s’il pense «réalisable» de gagner un Grand Tour un jour, il sera là «pour menacer Pogacar et qu’on puisse m’utiliser comme une carte, que je fasse partie d’une tactique pour aider Jonas». Simon Yates, l’une des recrues phares de l’hiver, 4e du Tour en 2023? C’est sur le Giro qu’il enfilera son costume de leader au général, avant de basculer comme équipier au Tour sans arrière-pensée : « Je suis là pour ça, c’est pour ça que j’ai rejoint cette équipe, aider à gagner le Tour» , clame le Britannique.
Tandis que ses rivaux n’ont pas annoncé de composition, Visma n’a rien caché de la sienne pour le Grand Départ de Lille. S’ajouteront ainsi Sepp Kuss, transparent en 2024 (absent au Tour), Wout Van Aert, coureur multitâche (super domestique et chasseur d’étapes), Christophe Laporte et Tiesj Benoot, toujours précieux sur les profils intermédiaires, et Victor Campenaerts, dont les directeurs sportifs ont habilement relevé qu’il avait les mêmes cotes que Jonas Vingegaard et qu’il pourrait donc lui donner son vélo en cas de pépin. « C’est une équipe très forte, souligne le leader, avec une grosse puissance de frappe en montagne comme sur les étapes de plaine. Sans doute l’équipe la plus forte que nous ayons eue. C’est important d’essayer de progresser collectivement aussi, et je pense que nous sommes en train de le réaliser.»
Sous le soleil de la Costa Blanca, tous les espoirs sont encore permis, la tranquillité est à peine troublée par les nombreuses évocations de l’ogre Pogacar, «qui nous a donné beaucoup de devoirs pour cet hiver», sourit le directeur sportif Grischa Niermann.
Puis viendront les premiers coups sur le casque, les imprévus, les blessures, auxquelles Vingegaard avait tant échappé depuis son éclosion en 2021, et qui ne l’ont pas empêché, finalement, de terminer 2e du dernier Tour. Son principal problème, finalement, est slovène et champion du monde. Il a cinq mois pour se persuader qu’il peut le battre.
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Y. H.
Laporte rêve en grand
Pas épargné pendant les classiques l'an passé, le Français de Visma a de grandes ambitions, y compris sur les Monuments.
“Une victoire sur Roubaix serait l’accomplissement de ma carrière
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CHRISTOPHE LAPORTE
LA NUCIA – À 32 ans, Christophe Laporte regarde le barnum médiatique autour de son équipe, avec un certain détachement. Presque en grand frère puisqu’il a accueilli, cet hiver, un autre Français, un ex de chez Cofidis comme lui, Axel Zingle. Mais, après une saison de très hauts (médaille de bronze olympique et victoire à Paris-Tours, photo) et de très bas (blessure et maladie qui l’ont privé d’une grosse partie des Flandriennes, chute pendant le Giro), le voilà tout neuf : « La préparation s’est bien passée et dans la tête, j'ai les classiques, des courses qui me tiennent à coeur. » Dans un rôle, accepté, d’équipier de grand luxe, puisqu’il compose avec un autre spécialiste, Wout Van Aert, qui n’a pas abandonné l’idée de décrocher le Ronde ou Roubaix : « Avec Wout, on fait les mêmes courses à peu près mais son objectif est bien sûr le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Je serai là aussi mais, le leader, c’est Wout. Car, à la pédale, c’est lui le plus fort pour aller gagner une de ces courses. Mais les classiques, ce n’est pas toujours le plus fort ( qui gagne), c’est aussi tactique, il aura besoin de coureurs comme moi, pour anticiper, pour mettre en difficulté ses adversaires, les faire travailler plus. Cela peut le servir mais cela peut aussi me servir. On va essayer de jouer plusieurs cartes. »
IIl abattra les siennes dès fin février-début mars sur le Nieuwsblad (1er mars) et Kuurne-Bruxelles-Kuurne (2 mars), avant un intermède italien (Strade Bianche, le 8 mars puis Milan San Remo, le 22) puis un retour en Belgique « pour toutes les classiques », flandriennes et ardennaises. Déjà vainqueur de Gand-Wevelgem et d’À Travers la Flandre en 2023, le Varois rêve plus haut, encore : « J’aimerais me rapprocher le plus d’un Monument. Je sais que je peux gagner une classique, je l’ai déjà fait, mais un Monument, c’est encore une marche au-dessus. À la pédale, c’est difficile de rivaliser avec des coureurs comme Van der Poel ou Pogacar mais ce n’est pas toujours le plus fort qui gagne. La façon de courir peut m’amener, si tout se passe bien, à avoir l’opportunité de jouer la victoire sur ces courses. Une victoire sur Roubaix, ce serait l’aboutissement de ma carrière. »
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Vingegaard e la sua orchestra
Per il suo ritorno mediatico, il danese ha puntato su luglio e su una terza vittoria al Tour, l'obiettivo della stagione, circondato da una squadra a lui totalmente dedita e “più forte che mai”, promette.
“Pogacar ci ha dato molti compiti per questo inverno”.
- IL SUO DIRETTORE SPORTIVO GRISCHA NIERMANN
15 gennaio 2025 - L'Équipe
DAL NOSTRO INVIATO SPECIALE PIERRE MENJOT
LA NUCIA (ESP) - Lui al centro, gli altri intorno: la foto di gruppo del team Visma-Lease a bike sulla terrazza dell'hotel è stata ben orchestrata, nel caso in cui qualcuno avesse frainteso ciò che è stato detto per un'ora durante la presentazione della squadra. Dopo un 2024 segnato da cadute e dal dominio da parte del rivale Tadej Pogacar (UAE Emirates), il team olandese vuole “tornare a essere il numero 1 al mondo”, riassume il patron Richard Plugge. Ma ha in mente solo una corsa: il Tour de France (5-27 luglio), che vuole riconquistare con Jonas Vingegaard.
Il due volte vincitore (2022, 2023) lo ha confermato in seguito: “L'obiettivo principale della mia stagione è la terza vittoria”. Tanto che il danese (28 anni) aveva addirittura pensato di partecipare al Giro prima di questo (9 maggio-1 giugno) semplicemente per prepararsi alla Grande Boucle. “Ma ci sono troppi fattori, il tempo, l'energia che devi mettere ogni giorno, tante cose che non puoi controllare. Quindi andare in un training camp ad alta quota è probabilmente la cosa migliore da fare”. La corsa per la maglia rosa aspetterà quindi, ed è alla Vuelta (23 agosto-14 settembre) che Vingegaard si schiererà, a seconda della sua forma post-Tour, per quello che sarà senza dubbio il terzo duello in tre mesi con lo sloveno della UAE, dopo il Delfinato (8-15 giugno) e la battaglia per la maglia gialla.
Prima di allora, lo scalatore debutterà al Giro dell'Algarve (19-23 febbraio) prima della Parigi-Nizza (9-16 marzo) e del Giro di Catalogna (24-30 marzo), tre corse che non ha mai vinto e dove punterà molto in alto. “Sono migliorato rispetto all'anno scorso e pensiamo di poter migliorare ancora”, promette, essendo stato intoccabile al Grand Camiño e alla Tirreno-Adriatico un anno fa, prima della grave caduta al Giro dei Paesi Baschi il 4 aprile. Poiché tutti ne sono convinti, i "calabroni" della Visma voleranno insieme nello sciame.
Così, mentre Matteo Jorgenson ha brillato l'anno scorso per la squadra olandese (vincitore della Parigi-Nizza, 8° al Tour) e crede che vincere un Grande Giro un giorno sia “realizzabile”, sarà lì “per minacciare la Pogacar in modo da poter essere usato come una carta, parte di una tattica per aiutare Jonas”. Simon Yates, una delle reclute dell'inverno, 4° al Tour nel 2023? È al Giro che indosserà la maglia di leader della classifica generale, prima di passare al Tour come compagno di squadra senza secondi fini: “Sono qui per questo, è per questo che sono entrato in questa squadra, per aiutarlo a rivincere il Tour”, dice il britannico.
Mentre i suoi rivali non hanno annunciato la loro formazione, la Visma non ha fatto mistero della sua per la Grand Départ di Lille. A loro si aggiungeranno Sepp Kuss, trasparente nel 2024 (assente al Tour), Wout Van Aert, corridore polivalente (super gregario e inseguitore di tappe), Christophe Laporte e Tiesj Benoot, sempre preziosi sui profili intermedi, e Victor Campenaerts, i cui dirigenti hanno intelligentemente fatto notare che ha le stesse misure di Jonas Vingegaard e che quindi potrebbero cedergli la bicicletta in caso di problemi. È una squadra molto forte”, sottolinea il leader, ”con molta potenza di fuoco in montagna e nelle tappe pianeggianti. Probabilmente è la squadra più forte che abbiamo mai avuto. È importante cercare di migliorare anche a livello collettivo e credo che lo stiamo facendo”.
Sotto il sole della Costa Blanca, tutte le speranze sono ancora ammesse, la tranquillità è appena disturbata dalle numerose menzioni dell'orco Pogacar, “che ci ha dato molti compiti per questo inverno”, sorride il direttore sportivo Grischa Niermann.
Poi sono arrivati i primi colpi, gli imprevisti, gli infortuni, che Vingegaard aveva tanto evitato dal suo sbocciare nel 2021, e che non gli hanno impedito, alla fine, di arrivare secondo all'ultimo Tour. Il suo problema principale, dopo tutto, è lo sloveno e il campione del mondo. Ha cinque mesi per convincersi di poterlo battere.
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Y. H.
Laporte sogna in grande
Non risparmiato durante le classiche dello scorso anno, il francese di Visma ha grandi ambizioni, anche per le Monumento.
"Una vittoria alla Roubaix sarebbe il traguardo più importante nella mia carriera."
- CHRISTOPHE LAPORTE
LA NUCIA - A 32 anni, Christophe Laporte guarda con un certo distacco al clamore mediatico che circonda la sua squadra. Quasi come un fratello maggiore, visto che quest'inverno ha accolto un altro francese, Axel Zingle, ex corridore della Cofidis come lui. Ma, dopo una stagione di alti (bronzo olimpico e vittoria alla Parigi-Tours, foto) e bassi (infortunio e malattia che lo hanno tenuto fuori da gran parte delle Flandriennes, caduta al Giro), eccolo di nuovo qui: “La preparazione è andata bene e in fondo alla mia mente ci sono le classiche, gare che mi stanno a cuore”. In un ruolo, accettato, di compagno di squadra di lusso, visto che corre con un altro specialista, Wout Van Aert, che non ha rinunciato all'idea di vincere la Ronde o la Roubaix: “Con Wout facciamo più o meno le stesse corse, ma il suo obiettivo è ovviamente il Giro delle Fiandre e la Parigi-Roubaix. Ci sarò anch'io, ma Wout è il leader. Perché, sui pedali, è il più forte per vincere una di queste corse. Ma nelle classiche non è sempre il più forte (a vincere), è anche una questione tattica, e avrà bisogno di corridori come me per anticipare, mettere in difficoltà i suoi rivali, farli lavorare di più. Questo può aiutare lui, ma anche me. Cercheremo di giocare diverse carte.
A fine febbraio/inizio marzo punterà alla Nieuwsblad (1 marzo) e alla Kuurne-Bruxelles-Kuurne (2 marzo), prima di una parentesi italiana (Strade Bianche, 8 marzo e Milano Sanremo, 22 marzo) e di un ritorno in Belgio “per tutte le classiche”, comprese le Fiandre e le Ardenne. Già vincitore della Gand-Wevelgem e di À Travers la Flandre nel 2023, il corridore del Var sogna ancora più in alto: "Mi piacerebbe avvicinarmi il più possibile a una Monumento. So di poter vincere una classica, l'ho già fatto in passato, ma una Monumento è comunque un passo avanti. Sui pedali è difficile competere con corridori come van der Poel o Pogacar, ma non sempre è il più forte a vincere. Se tutto va bene, il mio modo di correre potrebbe darmi l'opportunità di vincere queste gare. Una vittoria a Roubaix sarebbe il culmine della mia carriera".
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