Jasper Philipsen - De rouge et d’os


Tombé et victime d’une fracture de la clavicule droite sur la Grande Boucle, a remporté hier la première étape de la Vuelta, dont il est le leader, comme il l’avait réussi au Tour, couvé et déposé par ses équipiers.

"Un rêve qui devient réalité après l’abandon au Tour"
   - JASPER PHILIPSEN APRÈS SA VICTOIRE

24 Aug 2025 - L'Équipe
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PIERRE MENJOT

NOVARE (ITA) – De Lille à Novare, les scènes se répètent, le train des Alpecin-Deceuninck emmène tout le monde sur le porte-bagages et Jasper Philipsen lève les bras à chaque fois. Mais le Belge, lui, a traversé un long tunnel en sept semaines. Le 5 juillet, il remportait la première étape du Tour dans le Nord, comme il l’a réussi également hier sur la Vuelta dans le Piémont italien, devenant le premier coureur depuis Fabian Cancellara, en 2009 (sur deux chronos), à réussir cette performance. Mais deux jours après le premier de ses deux faits d’armes, le sprinteur était au sol, tombé lors du sprint intermédiaire de la 3e étape, maillot vert arraché et surtout l’épaule droite et une côte fracturées. « J’étais si déçu d’abandonner, j’avais tellement travaillé et c’était un si grand objectif, rembobina-t-il hier. J’étais vraiment au plus bas, démotivé, mais il a fallu trouver de nouveaux objectifs, ce qu’il restait à faire cette saison, et mon désir était de faire la Vuelta. » « Une semaine après la chute, le plan était d’essayer d’être là » , abondait Frederik Willems, l’un de ses directeurs sportifs.

Très vite sur le vélo après l’opération

Encore fallait-il que le corps du natif de Mol, dans la province d’Anvers, récupère. Opéré dès le lendemain de sa chute, le 8 juillet, Philipsen (27 ans) devait passer deux semaines sans toucher au vélo et ne pas sortir avant un mois, selon les recommandations des médecins. Au lieu de quoi il se remit sur les rouleaux au bout d’une semaine, à l’entraînement à l’extérieur quelques jours plus tard, tandis qu’un mois après son opération, il enfilait déjà un dossard, au Tour du Danemark. Là-bas, il remplit un peu le réservoir de confiance, avec un top5 le deuxième jour pendant que son rival, Mads Pedersen, prenait la lumière (3 étapes et le général), puis réussit à nouveau un beau sprint sur la relevée Classique de Hambourg, le 17 août (4e). De quoi valider sa présence sur la Vuelta, où il avait acquis sa première victoire sur un grand Tour, en 2020 (il en compte 4 désormais, contre 10 au Tour). « Mais le premier sprint est toujours stressant et la confiance n’était peut-être pas au maximum au départ, concédait Willems. On avait vraiment bien étudié le final, avec Jonas Rickaert et Edward Planckaert ( qui le déposa à 200 mètres de la ligne), on savait vraiment quoi faire, on voulait être à l’avant. Mais après un bon train, il reste à concrétiser le résultat et ça, on ne l’a pas dans les livres. »

Philipsen est évidemment « l’un des plus rapides du monde, ce n’est pas facile de le battre », comme l’avouait Ethan Vernon, 2 hier, mais il est toujours plus facile de s’imposer quand on est emmené de la sorte. Toujours impressionnant sur le Tour, quand Mathieu Van der Poel se mue en poisson-pilote, le collectif d’Alpecin a réussi à nouveau un sans-faute hier, à l’inverse des Lidl-Trek de Pedersen, l’autre favori (14e), partis à droite sur un rond-point qu’il convenait de prendre à gauche, à deux kilomètres de la ligne. Les Belges devant, le vainqueur de Milan-San Remo 2024 n’avait plus qu’à suivre les yeux fermés, et c’est exactement ce qu’il fit. « J’ai fait totalement confiance à mes équipiers, on savait ce qu’on faisait, remerciait-il. Ça paraît toujours plus facile que ça ne l’est en réalité mais c’est parce que tout le monde a accompli un très bon travail. C’est un rêve qui devient réalité après l’abandon au Tour. Ma confiance n’était pas optimale sur ces dernières courses mais je devais avoir confiance dans ma préparation jusqu’à la Vuelta, tout le monde m’a poussé au maximum et c’est ce qui m’a aidé aujourd’hui ( hier). »

Après le jaune à Lille, le voilà vêtu de rouge, premier leader d’une course qui réussit aux Belges, vainqueurs d’au moins une étape pour la onzième édition de suite. La tunique semble impossible à conserver aujourd’hui, avec la bosse finale vers Limone Piemonte ( lire par ailleurs), et les occasions de sprinter seront rares pour lui, sans doute pas avant Saragosse (8e étape, samedi prochain), mais qu’importe, Philipsen, cheveux savamment peignés en arrière et sourire éclatant durant tout le protocole, a déjà obtenu ce qu’il voulait. « J’ai eu pas mal de malchance cette saison (4 victoires seulement), mais aussi de belles victoires entre celle au Tour et celle-ci. Donc je vais en profiter. »

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Première explication au sommet

P. Me., à Novare

Les arrivées en haute montagne attendront Andorre la semaine prochaine, mais un premier test s’offre aux favoris de la Vuelta, aujourd’hui, avec la bosse finale vers Limone Piemonte en conclusion d’une journée en Italie toute plate, au départ d’Alba. Pas effrayant dans son ensemble (9,8 km à 5,1 %), le premier col de ce Tour d’Espagne est pourtant difficile sur sa fin, avec deux dernières bornes à plus de 7 % et une rampe à 10 % peu après la flamme rouge.

« Je ne connais pas cette ascension mais ce sera explosif. Dans les grands Tours, ces étapes sont toujours les plus piégeuses », prévient Giulio Ciccone (Lidl-Trek), qui n’a pas fait du général une obsession mais qui s’annonce comme l’un des principaux candidats à la victoire aujourd’hui. Alors que le vainqueur devrait endosser le maillot rouge de leader, ils seront nombreux à guetter le final, des favoris de la Vuelta aux puncheurs, comme Tom Pidcock (Q36.5), que l’on a vu sprinter hier (9e), un bon déblocage avant les choses sérieuses.

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Jasper Philipsen - Di rosso e di ossa

Caduto e vittima di una frattura alla clavicola destra durante il Tour de France, ieri ha vinto la prima tappa della Vuelta, di cui è leader, proprio come era riuscito a fare al Tour, protetto e sostenuto dai suoi compagni di squadra.

“Un sogno che diventa realtà dopo il ritiro dal Tour”
   - JASPER PHILIPSEN DOPO LA VITTORIA

24 agosto 2025 - L'Équipe
DEL NOSTRO INVIATO SPECIALE PIERRE MENJOT

NOVARA (ITA) – Da Lille a Novara, le scene si ripetono, il treno dell'Alpecin-Deceuninck porta tutti sul portapacchi e ogni volta ad alzare le braccia è Jasper Philipsen. Ma il belga in sette settimane ha attraversato un lungo tunnel. Il 5 luglio ha vinto la prima tappa del Tour nel Nord della Francia, come ha fatto ieri anche alla Vuelta spagnola nel Piemonte italiano, diventando il primo corridore dopo Fabian Cancellara, nel 2009 (su due cronometro), a riuscire in questa impresa. Ma due giorni dopo la prima delle sue due prodezze, il velocista era a terra, caduto durante lo sprint intermedio della terza tappa, con la maglia verde strappata e, soprattutto, la spalla destra e una costola fratturate. «Ero così deluso di dover abbandonare, avevo lavorato così tanto ed era un obiettivo così importante», ha raccontato ieri. Ero davvero giù di morale, demotivato, ma dovevo trovare nuovi obiettivi, quello che restava da fare in questa stagione, e il mio desiderio era quello di partecipare alla Vuelta». «Una settimana dopo la caduta, il piano era quello di provare a esserci», ha aggiunto Frederik Willems, uno dei suoi direttori sportivi.

Ritorno veloce in sella dopo l'operazione

Ma prima il fisico del nativo di Mol, nella provincia di Anversa, doveva riprendersi. Operato il giorno dopo la caduta, l'8 luglio, Philipsen (27 anni) avrebbe dovuto trascorrere due settimane senza toccare la bicicletta e non uscire per un mese, secondo le raccomandazioni dei medici. Invece, dopo una settimana è tornato sui rulli, pochi giorni dopo si è allenato all'aperto e un mese dopo l'operazione ha già indossato il pettorale al Giro di Danimarca. Là, ha ritrovato un po' di fiducia, con un piazzamento nella top 5 il secondo giorno, mentre il suo rivale, Mads Pedersen, era sotto i riflettori (3 tappe e la classifica generale), poi è riuscito nuovamente in una bella volata nella prestigiosa Classica di Amburgo, il 17 agosto (4°). Questo gli ha permesso di confermare la sua presenza alla Vuelta, dove aveva ottenuto la sua prima vittoria in un grande Giro nel 2020 (ora ne conta 4, contro le 10 al Tour). “Ma il primo sprint è sempre stressante e forse la fiducia non era al massimo all'inizio”, ha ammesso Willems. «Avevamo studiato molto bene il finale con Jonas Rickaert ed Edward Planckaert (che lo ha lanciato a 200 metri dal traguardo), sapevamo davvero cosa fare, volevamo essere in testa. Ma dopo un buon treno, resta da concretizzare il risultato e questo non lo si trova nei libri.»

Philipsen è «uno dei più veloci al mondo, non è facile batterlo», come ha ammesso Ethan Vernon, secondo classificato ieri, ma è sempre più facile imporsi quando si è lanciati in quel modo. Sempre impressionante al Tour, quando Mathieu van der Poel si trasforma in un pesce-pilota, il treno della Alpecin è riuscito ancora una volta a fare un percorso senza errori ieri, al contrario della Lidl-Trek di Pedersen, l'altro favorito (14°), che ha svoltato a destra in una rotatoria che avrebbe dovuto prendere a sinistra, a due chilometri dal traguardo. Con i belgi davanti, il vincitore della Milano-Sanremo 2024 non doveva fare altro che seguire a occhi chiusi, ed è quello che ha fatto. «Ho riposto totale fiducia nei miei compagni di squadra, sapevamo cosa stavamo facendo», ha ringraziato. «Sembra sempre più facile di quanto non sia in realtà, ma è perché tutti hanno svolto un ottimo lavoro. È un sogno che diventa realtà dopo il ritiro dal Tour. La mia fiducia non era ottimale in queste ultime gare, ma dovevo fidarmi nella mia preparazione fino alla Vuelta, tutti mi hanno spinto al massimo ed è questo che mi ha aiutato oggi (ieri)».

Dopo il giallo a Lille, eccolo vestito di rosso, primo leader di una gara che vede trionfare i belgi, vincitori di almeno una tappa per l'undicesima edizione consecutiva. La maglia sembra impossibile da mantenere oggi, con la salita finale verso Limone Piemonte (leggi sotto), e le occasioni di sprint saranno rare per lui, probabilmente non prima di Saragozza (ottava tappa, sabato prossimo), ma non importa, Philipsen, con i capelli sapientemente pettinati all'indietro e un sorriso smagliante durante tutto il protocollo, ha già ottenuto ciò che voleva. «Ho avuto un po' di sfortuna (cadute con ritiro anche alla Attraverso le Fiandre il 2 aprile e nella Eschborn-Francoforte il 1. maggio, in vista di Roubaix e Tour di ndr) in questa stagione (solo 4 vittorie), ma anche belle vittorie tra cui quella al Tour e questa. Quindi me la godrò. »

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Primo chiarimento in vetta

P. Me., a Novara

Per gli arrivi in alta montagna si dovrà attendere quello di Andorra la prossima settimana, ma oggi i favoriti della Vuelta affrontano una prima prova con la salita finale verso Limone Piemonte a conclusione di una giornata tutta pianeggiante in Italia, con partenza da Alba. Non spaventoso nel suo complesso (9,8 km al 5,1%), il primo passo di questo Giro di Spagna è tuttavia difficile sul finale, con gli ultimi due chilometri a più del 7% e una rampa al 10% poco dopo la flamme rouge (dell'ultimo km, ndr).

«Non conosco questa salita, ma sarà esplosiva. Nei grandi giri, queste tappe sono sempre le più insidiose», avverte Giulio Ciccone (Lidl-Trek), che non farà della classifica generale un'ossessione, ma che si annuncia come uno dei principali candidati alla vittoria di oggi. Mentre il vincitore dovrebbe indossare la maglia rossa di leader, saranno in molti a tenere d'occhio il finale, dai favoriti della Vuelta ai puncheur, come Tom Pidcock (Q36.5), che ieri abbiamo visto sprintare (9°), un buon viatico prima delle cose serie.

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