VASSEUR - Des méthodes qui crispent
Cédric Vasseur (54 ans) est le manager général
de Cofidis depuis octobre 2017.
La gestion de l’équipe Cofidis, et en particulier de son manager, a nourri des critiques de coureurs ces dernières semaines. Management dur dicté par l’exigence du haut niveau ou pression à la limite ? Éléments de réponse.
"Régler les problèmes dans les médias,
cela ne profite à personne"
- AXEL ZINGLE, PARTI CET HIVER
CHEZ VISMA-LEASE A BIKE
19 Mar 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS (avec Y. Ha. et P. Me.)
Un peu de fumée s’est échappée cet hiver de chez Cofidis, des témoignages de coureurs qui avaient quitté la maison rouge et blanc, Alexis Gougeard dans ces colonnes, Axel Mariault dans celles de Ouest-France, et qui regrettaient notamment d’être partis sans un échange avec Cédric Vasseur. Deux cas qui ne sont pas isolés. D’autres membres de l’équipe ont fait leurs valises sans explications. Trois entraîneurs ont été remerciés à la fin de l’an passé, dont Vincent Villerius, dix-sept ans chez Cofidis, qui comprit qu’il ne faisait plus partie des plans quand, en novembre, il s’ inquiéta auprès des secrétaires de ne pas avoir reçu ses billets d’avion pour le premier stage administratif, une semaine plus tard, et que celles-ci l’informèrent qu’il n’était pas sur la liste.
Lors du dernier Tour de France, le manager de la formation nordiste avait déjà provoqué un incendie quand il avait critiqué, face caméras, le comportement de Bryan Coquard et Axel Zingle et mis au jour des dissensions. En réalité, la partie émergée d’une ambiance de tensions en coulisses. Coquard lui-même avait failli tout plaquer en avril dans la Sarthe, au Région Pays de la Loire Tour, proche de l’arrêt de carrière, rongé par un environnement négatif, frustré de ne pas avoir de train à son service. Le sprinteur se releva, partit longtemps loin de chez lui, cinq semaines en altitude enchaînées avec le Tour de Suisse, où il leva les bras, pour être prêt pour la Grande Boucle et assumer son rôle de numéro 1 dans les sprints. Une promesse de son patron balayée en deux « échecs » (10e et 13e des deux premiers sprints du Tour) et un «Coq» à nouveau au bord de la crise de nerfs.
Coups de pression et changements de plans au gré de ses humeurs
L’épisode illustre plusieurs ressorts du management du Nordiste qui sont souvent revenus dans les discussions : les coups de pression, les changements de plan au gré des humeurs… Il y a un an, à la veille de Milan-San Remo, Cédric Vasseur avait ainsi livré un briefing étonnant. Pendant l’hiver, il avait signé un nouveau partenariat pour le textile, mais les coureurs s’étaient plaints de la qualité des vêtements sur les premières courses, avec des tailles de cuissards pas adaptées, des tissus qui prenaient l’eau et pesaient des tonnes sous la pluie du Tour de La Provence. Dans son discours avant le Monument italien de 300km, Vasseur avait ainsi souligné que le début d’année avait été catastrophique à ses yeux et cinglé : «Les coureurs ont les habits qu’ils méritent.»
Thierry Marichal, directeur sportif et bras droit de Vasseur, avait déjà mis une pression énorme à La Provence, où les coureurs eurent l’impression de prendre une balle d’entrée, après un simple prologue, parce que les résultats avaient été insuffisants : Zingle seulement 34e, mais l’Alsacien finira 2e du général derrière Mads Pedersen. L’Étoile de Bessèges et le San Remo de Benjamin Thomas jugés en dessous des attentes? Le rouleur-pistard sera privé de courses pendant un temps, provoquant l’ in compréhension de certains des es équipiers, étonné squeThom assoit traité comme un enfant.
Contrairement à celle de cette saison, où les Cofidis ont déjà presque autant gagné que sur toute l’année passée (4 contre 5), l’entame de 2024 avait déclenché une autre « punition ». Pendant plusieurs semaines, Vasseur avait supprimé les collations et la chambre d’hôtel, généralement celle d’un assistant, où les coureurs pouvaient venir dans l’après-midi, en stage ou la veille d’une course, manger un bol de flocons d’avoine, un shaker de protéines, une barre énergétique. Résultat, les coureurs descendaient en douce au camion pour se servir.
Il peut arriver au manager d’allumer un équipier parce qu’il n’a pas marqué de points UCI, même s’il est avant tout là pour bosser pour les autres. Ou de prendre des captures écran de top 10 de courses ou de compositions d’échappées où ne figure aucun Cofidis pour les envoyer aux coureurs sur des boucles WhatsApp avec trois gros smileys qui rigolent. Simple ironie ou humiliation? Sur les grands Tours, les directeurs sportifs doivent ajouter Vasseur dans le groupe de discussion, mais se créent alors en parallèle des boucles entre les coureurs et les mécaniciens ou les assistants. Personne ne parle sur le premier, on jacte ailleurs.
« C’est compliqué de cracher dans la soupe, glisse Guillaume Martin-Guyonnet, transféré chez Groupama-FDJ cette saison. J’ai passé cinq ans dans cette équipe, il y a eu des hauts et des bas à titre perso, dans le relationnel avec la direction aussi. J’ai eu des bons moments quand même, j’avais une forme de liberté que j’appréciais.»
Également parti cet hiver, chez VismaLease a bike, Axel Zingle est partagé. «Le management de Cédric, je ne suis pas bien placé pour le commenter, dit-il. Il me l’a bien dit, je suis coureur, je dois penser à pédaler. Mais je vais aller dans son sens, c’est moins facile qu’on ne se l’imagine d’être manager, c’est un peu le sale boulot, quand cela ne fonctionne pas, c’est sur lui qu’on tombe. Ce qui donnait l’impression de “bordel”, c’était de régler les problèmes dans les médias, cela ne profite à personne, cela ne renvoie pas une bonne image du sponsor, ni ne donne envie à d’autres coureurs de venir.»
Chez Cofidis depuis 2016, Anthony Perez estime de son côté que « certaines équipes conviennent à des coureurs et pas à d’autres » et que « c’est comme ça partout ». «C’est chacun sa sensibilité, poursuit le Toulousain, qui a connu des problèmes personnels l’an passé pour lesquels il a reçu le soutien du staff. Cédric (Vasseur) est ouvert. Après, il faut aller chercher la discussion et tu le trouves sans souci.»
Certains des coureurs décrivent en revanche un grand anxieux, parfois pris de panique quand il s’exprime devant son groupe, une personnalité lunatique, mielleux un jour, en mode missile le lendemain. Il peut traiter un des siens comme un champion du monde après une bonne performance, puis l’ignorer pendant des semaines, ne même pas lui parler quand il se trouve sur la même course que lui.
Des humeurs en dents de scie qui font d’ailleurs souvent valser les programmes de courses, si bien que l’an passé après le Championnat de France, un coureur est parti à l’aéroport pensant rentrer chez lui pour quelques jours de repos alors qu’il devait en réalité se rendre sur le Tour de Slovaquie. Ou que certains coureurs ont parfois préféré masquer leurs souhaits lors des entretiens de fin d’année, de peur que leur manager ne les contredise par principe. Car il est aussi décrit comme aimant le conflit, capable d’enfoncer des coureurs déjà en difficulté. Contacté, Cédric Vasseur n’a pas souhaité répondre à nos questions.
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Cédric Vasseur (54 anni) è direttore generale
della Cofidis da ottobre 2017.
VASSEUR - Metodi di disassestamento
La gestione della squadra Cofidis, e in particolare il suo manager, è stata oggetto di critiche da parte dei corridori nelle ultime settimane. Si tratta di una gestione dura, dettata dalle esigenze delle corse di alto livello o dalla pressione portata al limite? Ecco alcune risposte.
“Risolvere i problemi sui media
non giova a nessuno”.
- AXEL ZINGLE, CHE QUESTO INVERNO
HA LASCIATO LA VISMA-LEASE A BIKE
19 marzo 2025 - L'Équipe
ALEXANDRE ROOS (con Y. Ha. e P. Me.)
Quest'inverno è uscito un po' di fumo dalla Cofidis, con corridori che hanno lasciato la squadra biancorossa - Alexis Gougeard su queste colonne, Axel Mariault su quelle dell'Ouest-France - che hanno espresso il proprio rammarico per essersene andati senza aver parlato con Cédric Vasseur. Non due casi isolati. Altri membri della squadra hanno fatto le valigie senza avere spiegazioni. Alla fine dello scorso anno sono stati licenziati tre allenatori, tra cui Vincent Villerius, che lavorava con la Cofidis da diciassette anni e che si è reso conto di non rientrare più nei piani quando, a novembre, si è lamentato con i segretari di non aver ricevuto i biglietti aerei per il primo training camp di una settimana dopo, e questi gli hanno comunicato che non era in lista.
Durante l'ultimo Tour de France, il manager della squadra del nord della Francia aveva già fatto scalpore quando aveva criticato davanti alle telecamere il comportamento di Bryan Coquard e Axel Zingle, mettendo in luce una spaccatura tra i due. In realtà, si trattava solo della punta dell'iceberg delle tensioni dietro le quinte. Lo stesso Coquard si era quasi arreso in aprile nella Sarthe, al Tour Région Pays de la Loire, vicino alla fine della sua carriera, consumato da un ambiente negativo e frustrato per non avere un treno al suo servizio. Il velocista si è ripreso e ha trascorso un lungo periodo lontano da casa, cinque settimane in altura seguite dal Giro di Svizzera, dove ha alzato le braccia, per essere pronto per la Grande Boucle e assumere il ruolo di numero uno nelle volate. Una promessa del suo capo spazzata via in due “fallimenti” (10° e 13° nelle prime due volate del Tour) e un “Coq” ancora una volta sull'orlo di una crisi di nervi.
Tattiche di pressione e cambi di programma in base al suo umore
L'episodio illustra alcuni aspetti dello stile di gestione che sono spesso emersi nelle discussioni: tattiche di pressione, cambi di programma a seconda dell'umore... Un anno fa, alla vigilia della Milano-Sanremo, Cédric Vasseur fece un briefing sorprendente. Durante l'inverno aveva firmato con un nuovo sponsor tecnico, ma i corridori si erano lamentati della qualità dell'abbigliamento nelle prime gare, con pantaloncini che non calzavano bene, tessuti che si impregnavano d'acqua e pesavano tonnellate sotto la pioggia del Tour de La Provence. Nel suo discorso prima dei 300 km della classica Monumento italiana, Vasseur aveva sottolineato che ai suoi occhi l'inizio dell'anno era stato catastrofico e aggiunto: “I corridori hanno l'abbigliamento che si meritano”.
Thierry Marichal, direttore sportivo e braccio destro di Vasseur, aveva già esercitato un'enorme pressione a La Provence, dove i corridori si sentivano come se avessero preso un proiettile fin dall'inizio, dopo un semplice prologo, perché i risultati erano stati inadeguati: Zingle era solo 34°, ma l'alsaziano è arrivato 2° in classifica generale dietro a Mads Pedersen. L'Étoile de Bessèges e la Sanremo di Benjamin Thomas giudicate al di sotto delle aspettative? Il rouleur-pistard sarà privato delle corse per un po' di tempo, suscitando l'incomprensione di alcuni suoi compagni, che si stupivano di come Thomas venisse trattato come un bambino.
A differenza di questa stagione, in cui la Cofidis ha già vinto quasi quanto in tutto l'anno scorso (4 contro 5), l'inizio del 2024 aveva fatto scattare un'altra “punizione”. Per diverse settimane, Vasseur ha eliminato gli spuntini e la stanza d'albergo, di solito quella di un assistente, dove i corridori potevano recarsi nel pomeriggio, durante l'allenamento o il giorno prima di una gara, per mangiare una ciotola di farina d'avena, uno shaker di proteine e una barretta energetica. Di conseguenza, i corridori scendevano di nascosto al camioncino per servirsi da soli.
A volte il manager prende in giro un suo corridore perché non ha ottenuto punti UCI, anche se è lì prima di tutto per lavorare per gli altri. Oppure prende gli screenshot delle top 10 delle corse o delle composizioni delle fughe che non includono un corridore Cofidis e li invia su WhatsApp, con tre grandi faccine che ridono, ai suoi corridori. Semplice ironia o umiliazione? Nei grandi giri, i team manager devono aggiungere Vasseur al gruppo di discussione, ma poi si creano dei loop in parallelo tra i corridori e i meccanici o gli assistenti. Nessuno parla con il capitano, si parla altrove.
"È difficile sputare il rospo”, dice Guillaume Martin-Guyonnet, che si è trasferito alla Groupama-FDJ in questa stagione. Ho trascorso cinque anni in quella squadra, e ci sono stati alti e bassi a livello personale, così come in termini di rapporti con la dirigenza. Tuttavia, ho passato dei bei momenti e ho goduto di una sorta di libertà che ho apprezzato”.
Axel Zingle, che ha lasciato la Visma-Lease a bike quest'inverno, ha sentimenti contrastanti. "Non sono in grado di commentare la gestione di Cédric", dice. "Mi ha detto: sono un ciclista, devo pensare a pedalare. Ma lo asseconderò, non è facile come si potrebbe pensare fare il manager, è un lavoro un po' sporco, e quando non funziona, la colpa è sua. Quello che ha dato l'impressione di un 'pasticcio' è stato risolvere i problemi sui media, il che non giova a nessuno, non si riflette bene sullo sponsor e non fa venire voglia agli altri corridori".
Dal canto suo, Anthony Perez, in forza alla Cofidis dal 2016, ritiene che “certe squadre si adattano ad alcuni atleti e non ad altri” e che “è così ovunque”. “È la sensibilità di ogni corridore”, continua il corridore di Tolosa, che l'anno scorso ha avuto problemi personali per i quali ha ricevuto il sostegno dello staff. "Cédric (Vasseur) è aperto. Poi bisogna andare a parlare con lui, e parlare con lui è facile".
D'altra parte, alcuni corridori lo descrivono come molto ansioso, a volte in preda al panico quando parla davanti al suo gruppo, una personalità lunatica, dolce un giorno, in modalità missile il giorno dopo. Può trattare uno della sua squadra come un campione del mondo dopo una buona prestazione, poi ignorarlo per settimane, senza nemmeno parlargli in gara.
Questi stati d'animo irregolari spesso mandano fuori strada i programmi delle corse, tanto che l'anno scorso, dopo i Campionati di Francia, un corridore è partito per l'aeroporto pensando di tornare a casa per qualche giorno di riposo, mentre in realtà doveva correre il Giro di Slovacchia. O che alcuni corridori a volte preferivano nascondere i loro desideri durante le interviste di fine anno, per paura che il loro manager li contraddicesse per principio. Viene anche descritto come un uomo che ama i conflitti, capace di spingere i corridori già in difficoltà. Contattato, Cédric Vasseur non ha voluto rispondere alle nostre domande.
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