TONY PARKER «MON RÊVE, COACHER EN NBA»


Président de l’Asvel, Tony Parker avait nommé son frère TJ (ci-dessus) entraîneur de l’équipe première, avant de le limoger en octobre 2023. Durant sa carrière de joueur, le numéro 9 des 
Spurs avait évolué dix-sept saisons sous les ordres de Gregg Popovich (en bas).

« LE TERRAIN M’A MANQUÉ »

Actionnaire de l’Asvel depuis 2009 et président depuis 2014, l’ancien meneur veut changer de cap et retrouver les parquets, dans un rôle d’entraîneur. À 43 ans, il se lance cette année dans l’obtention du diplôme d’État mais rêve déjà « de coacher en NBA »

"J’ai été approché par quelques clubs. 
Mais j’ai préféré faire le choix de me préparer, 
de passer les diplômes"

"C’est clair que si tu te lances dans cette carrière-là, un jour, 
tu auras envie d’entraîner l’équipe de France, c’est sûr. 
Mais avant ça, j’ai tellement de choses à faire"

"Qu’est-ce qui peut arriver ? 
Que je ne réussisse pas et que les gens critiquent ? 
Et alors ! Je préfère essayer et ne pas réussir 
que de me dire « non, je n’essaie pas"

22 Aug 2025 - L'Équipe
DAVID LORIOT

LYON – Les moins de 15 ans ont eu une drôle de surprise hier matin, à la Tony Parker Académie. Si leur coach, Bastien Jacquillard, était bien sur les lattes à 11heures, un autre homme trônait au milieu du parquet, dans son survêtement gris: le patron de la maison, Tony Parker. C’est lui qui a dirigélaséanced’entraînement. La première de sa nouvelle vie. Car le boss de l’Asvel a «pivoté», comme il dit. Vers un retour aux sources, au premier amour, le terrain. Dans les bureaux depuis seize ans, président de la Vieille Dame depuis 2014, «TP» entame aujourd’hui une nouvelle carrière. Celle de coach. Hier, sous les regards avisés d’Arnaud Brogniet, responsable du service des techniciens à la Fédération française de basket, et Pierre-Olivier Croizat, DTN adjoint en charge du pôle formation et emploi, le quadruple champion NBA (2003, 2005, 2007, 2014) a mené le jeu. Feuille enmainetmotsfrancs, il aencouragé la jeune classe, a communiqué, a varié les exercices et les plaisirs, quelques jours avant d’entamer la première session de cours avec ses dix-neuf autres camarades de promotion, au Mans, la semaine prochaine, afin d’obtenir son DESJEPS (diplôme d’État supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) et son émanation fédérale, le DEPB (diplôme d’entraîneur professionnel de basket-ball) en mai 2026. Dans un projet pleinement accompagné par la FFBB, Parker (43 ans) a de grande sidées, rêve decoacher en NBA et se verrait bien un jour à la tête des Bleus. Mais tout cela est encore très loin. Hier matin, en se levant, il s’est dit que c’était le premier jour d’une nouvelle vie. Et peut-être aussi sa dernière saison en tant que président de l’Asvel. Les deux postes ne sont pas compatibles et, aujourd’hui, le terrain rappelle «TP».

«Vous êtes dansle board del’Asvel depuis 2009, président depuis 2014. N’avez-vous pas le sentiment d’être arrivé au bout du processus?

Ma motivation reste intacte, mais c’est vrai qu’aujourd’hui, j’ai envie depivoter, defaire autre chose. J’ai envie dechanger de carrière. J’aimerais bien commencer unecarrière decoach. Je mesuisinscrit auDES, je veux passer mondiplôme. Unjour, j’aimerais être entraîneur. J’ai fait mapremièreséance d’entraînement aujourd’hui ( hier), à l’Académie, oùj’ai entraîné les U15. ça confirme ce queje ressens depuis l’année dernière: le terrain m’amanqué. L’adrénaline, le quotidien, tout cela m’amanqué. Je pense quec’est le bontiming pour moi. Cela fait six ans que je suis enretraite sportive et je le ressens enmoi. Quandje suis entré sur le terrain, ça m’arappelé mescampsdebasket quandj’étais àFécamp. Enoctobre dernier, après mapremièrediscussion avec Pop (Gregg Popovich, son coach aux Spurs entre 2001 et 2018), j’avais senti cette forte envie. Je lui avais demandéconseil, les Spurs m’avaient ouvert les portes enjanvier, enfévrier, enmars, oùj’avais pu, sur sept, dix jours, tout observer. Ensuite, j’ai discuté longuement avec Zizou ( Zinédine Zidane) et Titi ( Thierry Henry), qui m’ont convaincu defaire le DES. Parce qu’en soi je n’en ai pas besoin pour coacher enNBA. Et moi, mon rêve, c’est decoacher enNBA. Mais je me suis dit, pourquoi ne pas retourner à l’école ! (Sourire.) Cette année, je vais donc passer le DES. J’espère queje l’aurai enmai, pour ensuite commencerunecarrière decoach.

Cen’était pourtant pas du tout dans vos réflexions il y asix ans, au moment de votre retraite?

C’est pour cela queje voulais appeler Zizou. Lui nonplus n’avait aucune envie defaire ça quandil apris sa retraite! Moi, quandje prends maretraite, la présidence del’Asvel mevatrès bien. Même si par fois ça me titillait quandje venais faire unspeechdans le vestiaire. C’est le bontiming aujourd’hui. Je sens queje suis prêt. Zizou et Titi m’ont parlé dubonheur queçaprocure, tout ce qu’ils ont putransmettre. La transmission, redonner aubasket français, encore plus loin quecequej’ai déjà fait. J’ai encore beaucoup àdonner aubasket.

Vous parlez de coacher, mais vous parlez déjà de coacher en NBA!

Je ne me ferme aucune porte. Il y ala NBA, la NBA Europe qui va arriver. Pour l’instant, je medis: je vais passer mondiplôme et on verra en mai, selon les opportunités. Mais l’objectif ultime bien sûr serait d’aller coacher enNBA. Lerêve, c’est d’être head coach unjour enNBA. J’ai toujours rêvé engrand.

D’ailleurs, il semblequevotre nom ait déjà circulé sur des postes d’assistants dansquelques franchises NBA cette intersaison?

J’ai été approché par quelques clubs, oui. Mais j’ai préféré faire le choix deme préparer, depasser les diplômes. Aux États-Unis, la première impression est très importante et j’ai trouvé quec’était plus judicieux desuivre ce chemin-là. Il nefaut pas brûler les étapes, il faut être humble, respecter la profession, le processus, c’est très important. C’est pour cela queje retourne àl’école, queje repars dezéro. Ça va être marrant d’aller au Mans le 25 août (lundi), deretourner auMercure avec tout le monde, commequandj’étais enéquipe de France jeunes! Cela m’excite enfait. C’est le premier jour d’école, je commenceune nouvelle aventure, unenouvelle ère. J’ai accompli beaucoup dechoses dans mavie et maintenant j’ai envie defaire cela.

Pource DES, il faut que vousayez un mentor et un tuteur. Qui seront-ils?

Je travaille maindansla mainavec la Fédération, qui m’afait des propositions. Vincent Collet sera mon mentor et Nordine Ghrib (ancien coach et actuel directeur du développement sportif à l’Asvel) seramon tuteur. Cela mevatrès bien. Cesont deux personnes queje connais bien et qui ont beaucoup d’expérience. Je l’ai déjà dit, Vincent Collet, pour moi, est le meilleur coach del’histoire del’équipe deFrance. Qui demieuxpour apprendre, entre Vincent Collet et Popovich. Je serai bien entouré!

Vous ouvrez unenouvelle vie, maisle coaching neparaît pas compatible avec votre poste actuel deprésident del’Asvel...

Pour l’instant, je nemeposepasla question. C’est clair qu’elle va se poser. Tu nepeuxpasfaire les deux en même temps, ça c’est sûr! Pour l’heure, je passe mon diplôme et, aumoisdemai, j’aurai une discussion avec mes actionnaires. Quoi qu’il arrive, je pense queje garderai toujours unpetit pourcentage del’Asvel, de l’Asvel Féminin. Cesont mes petits bébés.

Concrètement, vous pourriez donc céder la présidence del’Asvel àla fin dela prochaine saison?

C’est possible quecesoit madernière année entant queprésident del’Asvel et de l’Asvel féminin. C’est unegrosse décision. C’est unvrai choix devie. Çafait unanque je réfléchis et je suis sûr devouloir faire ça. Je suis excité.

Peut-on envisager que vous débutiez votre carrière de coach àl’Asvel ?

C’est beaucoup trop tôt. Je n’y ai même pas réfléchi. On est très content de Pierric (Poupet).

Dans vos ambitions élevées, onpeut également pousser jusqu’aux Bleus. Peut-on envisager un jour Tony Parker en sélectionneur del’équipe de France?

Sur le long terme, bien sûr. Actuellement, l’équipe de France est entre detrès, très bonnes mainsavec Freddy (Fauthoux). Tout le mondesait queje suis ami avec Freddy, je l’adore, c’est mon gars! Mais sur dutrès long terme, pourquoi pas. C’est clair quesi tu te lances dans cette carrière-là, un jour, tu auras envie d’entraîner l’équipe de France, c’est sûr. Mais avant ça, j’ai tellement dechoses à faire. Il faut quej’aie mondiplôme, queje fasse mespreuves, queje réussisse. C’est tellement loin.

Vous êtes le meilleur basketteur français del’histoire. Lediplôme, onvavousle donner, non?

Quand j’ai discuté avec Pierre-Olivier (Croizat) et Arnaud (Brogniet), je leur ai dit d’être cash et sévère avec moi. Il faut que je sois bien préparé. Les gens vont m’attendre au tournant. Je neveux pas detraitement defaveur. Onyvaàfond et on me prépare du mieux possible.

Vous serez aussi scruté detrès près lors devos premiers pas decoach?

C’est normal. Je n’ai aucun problème avec ça. Zizou et Titi sont des bons exemples deréussite pour moiet je vais pouvoir partager avec eux. Qu’est-ce qui peut arriver ? Que je ne réussisse pas et queles gens critiquent? Et alors! Je préfère essayer et ne pas réussir que de me dire “non, je n’essaie pas”.

Comment vos frères, TJ et Pierre, tous deux entraîneurs, ont-ils reçu la nouvelle?

Les deux ont été surpris audébut, mais finalement pas étonnés. Ils savent combien j’aime le basket, combien je suis passionné. Tous les matins, quandje melève, je regarde les stats NBA, l’Euroligue, les highlights. Çales fait rire demevoir retourner à l’école. Ils ne pensaient pas queje le ferais.

Quelle sera l’identité de jeu du coach Tony Parker?

Ce sera un mix de tout ce quej’ai appris avec Pop, avec Vincent Collet et après, il y aura mapatte, adaptée aubasket moderne. Le basket évolue énormément. Maintenant, ça joue beaucoup plus vite, il y a beaucoup plus de possessions, ça shoote beaucoup àtrois points. Il faut prendre tout cela en considération. Je vais construire tout cela aufil du temps.»

Commenti

Post popolari in questo blog

Dalla periferia del continente al Grand Continent

I 100 cattivi del calcio

Chi sono Augusto e Giorgio Perfetti, i fratelli nella Top 10 dei più ricchi d’Italia?