O’Connor sauve le maillot

2 Sep 2024 - L'Équipe

MANUEL MARTINEZ

Malgré une nouvelle offensive de Primoz Roglic dans l’ascension finale de la 15e étape, l’Australien conserve encore 1’3’’ d’avance au général sur son rival slovène, pénalisé de 20 secondes pour un abri prolongé.

"Je ne vais pas commencer à m’en faire alors 

qu’il me reste encore une minute d’avance."

   BEN O’CONNOR

CUITU NEGRU (ESP) – Les secondes s’égrènent au fil des jours mais Ben O’Connor maintient toujours miraculeusement la tête hors de l’eau. Car, au terme de la 15e étape de la Vuelta, l’une des plus dures de la 79e édition, l’Australien est parvenu à conserver sa tunique rouge de leader, même si rien n’a été facile. Certes, Primoz Roglic a encore une fois placé une banderille en attaquant à trois bornes du sommet du Cuitu Negru mais sans être en mesure de pouvoir porter l’estocade décisive.Malgré sa peine à suivre hier le rythme de Primoz Roglic dans l’ascension finale, Ben O’Connor conserve la tunique rouge de leader de la Vuelta.

Cinquième à l’arrivée en sortant des brumes du piton des Asturies, le coureur slovène ne s’est pasmontrétrèsexpressif. «Même si ce n’est qu’une trentaine de secondes, c’est toujours du temps de repris, commentait le leader de l’équipe Red Bull-Bora-Hansgrohe. C’était un final vraiment difficile, mais ça roulait très vite et il était difficile de faire des grandes différences. Je crois qu’il faut se contenter de ça ce soir et il y aura d’autres grosses étapes qui arrivent dans les prochains jours.»

L’infime satisfaction d’avoir repris 37 secondes sur O’Connor ne futquedecourtedurée.Prisparla patrouille des commissaires de l’épreuve pour avoir bénéficié d’un abri prolongé derrière la voiture de son directeur sportif après avoir été contraint de changer de vélo, Roglic était pénalisé de 20 secondes. « No comment » , se contentait de dire l’entourage du Slovène avant de redescendre vers la vallée.

Car le temps d’une pause de 24 heures à Oviedo et il sera temps de reprendre de la hauteur à travers les routes menant aux lacs de Covadonga. Roglic aura encore l’occasion de reprendre du temps sur O’Connor mais il lui faudra se montrer plus tranchant que sur les pentes du Cuitu Negru, et surtout moins fanfaron. Car, hier, le coureur slovène n’a repris officiellement que 17 secondes à O’Connor après la bourde grossière de son équipe.

De son côté, même en difficulté dans les derniers kilomètres de la montée finale, l’Australien de la formation DecathlonAG2R La Mondiale n’avait pas l’apparence d’un coureur particulièrement inquiet. «Je n’ai rien vu de ce qui s’est passé après l’incident mécanique de Roglic, donc je n’ai pas de commentaires à faire, confiait O’Connor. C’est vrai que je n’ai pas été au mieux en fin d’étape, mais je garde la satisfaction d’avoir toujours le maillot de leader sur les épaules ce soir (hier). Mon objectif a toujours été de terminer un jour sur le podium d’un grand Tour. Beaucoup pensaient que j’allais perdre le maillot rouge après cette étape reine de la Vuelta et, pourtant, je suis toujours leader.»

Incontestablement, la marge se réduit et les trois vraies étapes de montagne et le chrono de clôture qui attendent l’Australien jusqu’à Madrid, dimanche prochain, ne sont pas franchement à son avantage. Mais O’Connor relativise. « Je viens de traverser des jours un peu difficiles, mais Roglic n’est pas à l’abri d’un vrai jour sans, soulignait-il. Je vais me battre jusqu’au bout. Je sais que ça ne va pas être simple mais je reste le premier du classement général. Je ne suis pas quelqu’un d’inquiet et je ne vais pas commencer à m’en faire alors qu’il me reste encore une min u t e d ’a v a n c e . » L’ e s p o i r d’O’Connor semble le faire survivre.