Un Dembélé presque tout 9

Ousmane Dembélé, lors de la victoire de la France 

face à la Belgique (2-1) le 14 octobre dernier.

L’attaquant parisien, qui signera aujourd’hui son retour dans la liste de Didier Deschamps, devrait être utilisé en équipe de France dans un registre proche de celui du PSG.

13 Mar 2025 - L'Équipe

DAMIEN DEGORRE

Didier Deschamps est un entraîneur différent de Luis Enrique mais cela ne l’empêche pas d’observer avec attention ce que concocte le technicien espagnol avec Paris et, s’il l’estime bénéfique pour l’équipe de France, de s’en inspirer. Cela pourrait se produire lors du prochain rassemblement international avec l’utilisation d’Ousmane Dembélé. L’attaquant parisien, qui n’a jamais été aussi performant depuis qu’il n’est plus cantonné à un couloir en club, devrait évoluer dans un registre comparable avec la sélection lors des deux prochaines rencontres de Ligue des nations contre la Croatie (les 20 et 23mars).

Absent du rendez-vous de novembre à cause d’une blessure à un ischio-jambier, Dembélé effectuera son retour aujourd’hui parmi les vingt-trois convoqués par le sélectionneur (tout comme Kylian Mbappé, ce qui ne devrait pas faire les affaires de Kingsley Coman et de Christopher Nkunku).

Ce retour trouvera un prolongement, selon toute vraisemblance, dans le onze de départ, à Split, jeudi prochain. Mais, contrairement aux deux dernières apparitions du Parisien avec les Bleus, contre Israël (4-1, le 10octobre 2024) et en Belgique (2-1, le 14octobre), où il était positionné à droite d’un 4-2-3-1, le meilleur buteur européen en 2025 disposera d’une liberté de déplacements sur tout le front de l’attaque.

Dans l’entretien qu’il a accordé à trois médias dont L’Équipe ,le 14 février, Deschamps avait d’ailleurs dissipé une partie du suspense: « Avec nous, s’il n’avait pas été blessé lors du dernier stage, il aurait certainement évolué dans une position différente. » Malgré tout, le sélectionneur, qui ne considère pas Dembélé comme un pur avant-centre, ajoutait: «À Paris, Ousmane a une position de départ axiale mais si vous prenez des photos à dix moments différents, il sera à gauche, au milieu, un peu partout.»

C’est justement ce qu’il attend de Dembélé lors des deux prochains matches. C’est aussi ce qu’il attendra sûrement de Mbappé et de Randal Kolo Muani, tous deux très efficaces dans un registre axial avec le Real Madrid et la Juventus Turin mais tous les deux capables d’évoluer sur le côté. Avec la Maison blanche, il arrive souvent que le capitaine des Bleus permute avec Vin ici us, voire Rodrygo.

Doué suivi attentivement par le staff

Quels que soient les trois qui commenceront la première rencontre, en Croatie – il n’y a pas de doute pour Mbappé et Dembélé –, ils auront pour consignes de bouger, de permuter, de combiner, comme Dembélé, Bradley Barcola et Khvitcha Kvaratskhelia ou Désiré Doué s’y emploient à Paris. « Aujourd’hui, vous n’allez pas me dire qu’Ousmane est un avant-centre, a insisté Deschamps dans son entretien. Il est dans une position axiale, se retrouve pour marquer dans ces zones, mais il a inscrit son premier but à Brest (3-0, le 11 février) en venant de la droite et en frappant du gauche. » Dembélé a également ouvert le score à Liverpool (1-0, mardi) en commençant l’action plein axe et en la finissant plein axe.

Cet aménagement tactique devrait cependant convenir au plus grand nombre à condition que les attaquants alignés communiquent et ne se marchent pas sur les pieds. À Dembélé, Mbappé et Kolo Muani s’ajouteront probablement Marcus Thuram et Michael Olise, deux autres joueurs qui savent changer de positions, même si l’Interiste le fait sans doute moins en club que ses compatriotes. Mais la réussite éclatante de Dembélé n’est pas la seule que le sélectionneur et son staff ont observée au PSG depuis quelques mois. Les prestations de Doué ne sont pas passées inaperçues non plus. L’ancien Rennais est suivi de près par l’encadrement des Bleus. Peut-il être appelé en mars ? Ce n’était pas complètement exclu hier mais ce ne serait pas pour remplacer Thuram, légèrement touché à une cheville. En tout cas, si ce n’est pas pour aujourd’hui, ce sera sûrement pour juin s’il épouse la même courbe de progression jusque-là.

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Aurélien Tchouaméni (en blanc) au duel avec Mahmoud Jaber, 

à l’occasion de la victoire de la France face à Israël (4-1), le 10 octobre.

D.D.

Tchouaméni de retour

Comme Ousmane Dembélé, Aurélien Tchouaméni ne figurait pas dans la dernière liste de Didier Deschamps, en raison d’une blessure à une cheville et, comme l’ancien Parisien, le milieu du Real Madrid sera de retour parmi les vingt-trois que le sélectionneur convoquera, aujourd’hui, pour affronter la Croatie en quarts de finale de la Ligue des nations (aller le 20 mars, à Split, retour le 23, au Stade de France).

Cela suppose donc d’éliminer l’un des six milieux précédemment convoqués. La tendance serait que Warren Zaïre-Emery, de moins en moins souvent titulaire avec le PSG, soit la victime : le jeune Parisien a marqué moins de points que Manu Koné et Mattéo Guendouzi lors du rassemblement de novembre.

Incertitude chez les gardiens

En défense, le sélectionneur devrait renouveler sa confiance à ceux qu’il avait convoqués en novembre, même si la hiérarchie peut avoir évolué depuis quatre mois, notamment sur le côté gauche, où Lucas Digne semble être passé devant Theo Hernandez. Les quatre centraux (Saliba, Konaté, Upamecano et Pavard) devraient être reconduits, tout comme les deux latéraux droits (Koundé et Clauss). Enfin, dans le but, la question de savoir si Lucas Chevalier peut devenir le numéro 2 risque de se poser. Dans ce cas, Brice Samba pourrait-il rester comme numéro 3, alors qu’Alphonse Areola retrouve du temps de jeu avec West Ham?